Développé par Hudson Soft, édité par SNK.
Quasiment toutes les consoles de l’univers connu (et pas mal de micros aussi) ont eu droit à leur Bomberman, et je suis prêt à parier que tous les supports à venir y auront droit aussi. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Neo-Geo a également connu un épisode. Surprenant, oui, car la série est surtout renommée pour son mode multijoueur alors que la bécane n’est capable d’accepter que deux participants à la fois. C’est un peu comme tenter un paintball dans une chambre de bonne : où on va trouver la place de mettre tout ça, comment on va faire pour se planquer et surtout, qui va nettoyer à la fin ?
TERRORISME, MODE D’EMPLOI
Le principe des Bomberman est particulièrement simple à comprendre, ce qui explique grandement le succès de la série. Le jeu se déroule sur un écran fermé vu de dessus, parsemé de blocs destructibles et d’autres invulnérables. Dans ce labyrinthe se trouvent plusieurs personnages qui ne vont chercher qu’à s’entretuer dans la joie et la bonne humeur. Pour ce faire, ils disposent d’une quantité infinie de bombes qui, lorsqu’elles explosent, créent un couloir de flammes. Les blocs destructibles touchés par ces flammes disparaissent, et laissent bien souvent un bonus. Les personnages, eux, y laissent leur vie. Le dernier debout l’emporte, mais les joutes étant chronométrées, il arrive que le temps imparti arrive à son terme. Dans ce cas là selon les volets, il y a match nul ou mort subite. De nombreux paramètres viennent compliquer la donne, mais la base est là.
NEO COMME NOUVEAU ?
Neo Bomberman reprend à la lettre le principe instauré par ses prédécesseurs. Le jeu propose deux modes distincts : le solo et le versus. En mode versus, deux joueurs peuvent affronter un à trois personnages contrôlés par l’ordinateur dans dix arènes spécialement créées pour cela. Mais les défis à deux manquant de panache, vous abandonnerez vite ce mode. Eh oui ! Une fois n’est pas coutume, c’est le mode solo, généralement rudimentaire, qui est le plus intéressant dans Neo Bomberman.
Ce dernier vous demande de traverser cinq mondes de huit tableaux chacun. Le but, dans chacun de ces tableaux, est de trouver la porte de sortie (masquée par un bloc destructible) puis de l’ouvrir après avoir tué tout le monde, et enfin de la franchir pour accéder au niveau suivant. Seules exceptions à ce système, les derniers stages de chaque monde vous demandent d’affronter un boss.
Au-delà du principe bête et méchant qui n’a pas varié d’un iota au fil des épisodes, Neo Bomberman promet bien entendu une panoplie complète d’objets à récolter afin d’améliorer ses capacités. On redécouvrira ainsi les joies du patin à roulettes pour se déplacer plus vite, de la flamme qui augmente la puissance des bombes ou de l’option qui permet d’en poser plusieurs à la fois, soit les trois items de base. À ceux-là s’ajoutent des objets découverts au fil des épisodes, comme celui permettant de les balancer avec un coup de pied (la bombe ne s’arrête alors qu’après avoir rencontré un obstacle ou un ennemi, à moins qu’elle n’ait explosé avant), les gants qui permettent de la soulever pour la jeter de l’autre côté d’un obstacle ou encore les différents types d’explosifs (mines sous-marines, bombes à retardement…).
Deux items se distinguent du lot. Les œufs d’ennemis d’abord, qui fonctionnent à la manière des œufs de dinosaures dans les épisodes PC Engine et Super NES, si ce n’est qu’ici votre monture est identique à vos adversaires. Lorsque vous chevauchez une bestiole, vous avez le droit de vous prendre une explosion sans succomber. Et deuxième objet, les cages. En en faisant sauter une, vous libérez un Bomberman captif, contrôlé par l’ordinateur, et qui vous aide à vous débarrasser de la faune locale. Attention cependant, ses bombes sont tout aussi létales pour vous-même.
LA BOMBE HUMAINE, TU LA TIENS DANS TA MAIN
Remettons-nous dans le contexte. En 1997, la saga a déjà vécu ses plus belles pages, qu’il s’agisse des épisodes PC Engine ou du récent Saturn Bomberman. Si ces titres sont parmi les plus réputés, c’est notamment parce qu’ils représentent, chacun à leur tour, le summum en matière de multijoueur. Alors débarquer avec un épisode jouable uniquement à deux, ça fait un peu charlatan.
Mais dans un même temps, 1997 est aussi l’année qui a vu arriver Bomberman 64, l’opus tant décrié. À côté de lui, Neo Bomberman a encore fière allure avec sa 2D léchée - qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler Saturn Bomberman - et sa jouabilité à l’ancienne. Le jeu est beau, ses graphismes fins et ses couleurs vives flattent la rétine, ses animations sont fluides et, finalement, seule sa bande-son à l’emporte-pièce déçoivent un peu.
Au niveau du gameplay, c’est finalement le même constat. La prise en main est intuitive, le système de jeu n’offre guère de surprise, la difficulté en solo est très progressive et la durée de vie de ce mode en particulier est plus que raisonnable. Mais voilà : Neo Bomberman n’apporte rien. Pire encore, il fait abstraction du multijoueur, un crime au regard des épisodes précédents qui accueillaient jusqu’à dix compétiteurs (y compris dans l’étonnamment bon Atomic Bomberman d’Interplay, sorti l’année d’avant sur PC). Pour une série qui mise avant tout sur cela, c’est un défaut inacceptable.