Face à une nouvelle armada extraterrestre menaçant la planète bleue, SNK a préféré laisser un éditeur tiers s’occuper de ce shot them up peu connu de la Rolls des consoles. Une pratique peu courante chez le célèbre éditeur japonais, qui se traduit généralement par des softs très inférieurs aux performances de la Neo Geo. Visco Entertainment a donc développé cet Andro Dunos très classique…tellement classique même, qu’il n’y a vraiment pas grand-chose à en dire. Vous êtes aux commandes d’un petit vaisseau rondouillard aux couleurs vives et vous traversez divers environnements prévisibles en scrolling horizontal (surface lunaire, base spatiale, champ d’astéroïdes, etc.) en abattant des escadrilles de petits trucs volants indéfinissables, en déboulonnant des tourelles de défense ou des rampes de lancement pour petits trucs volants indéfinissables, en évitant les pièges contenus dans certains décors (ascenseur spatial constellé de petites tourelles de défense, bloc de métal qui se détache subitement du plafond en direction du vaisseau), en essayant de survivre face à l’inévitable et gigantesque boss de fin de niveau qui, comme tous les boss de fin de niveau sur Neo Geo, n’est qu’un immense agglomérat de canons laser, lance-missiles, poste de tir rapide et autres faisceaux à plasma.
Votre vaisseau dispose de quatre modes de tirs différents : tir horizontal standard, tir à ciblage automatique, rayon laser oblique et rétro-tir. En maintenant le bouton de tir enfoncé durant quelques secondes, il peut également déclencher une attaque destructrice, qui sera différente selon le mode de tir sélectionné à ce moment. On récupérera en outre de classiques power-ups sur certains ennemis qui peuvent augmenter - jusqu’à sept fois dans certains cas - la puissance des différents modes de tir. Ce système d’armement plutôt riche s’avère la caractéristique la plus travaillée d’un shoot them up par ailleurs bien terne.
Réalisation technique :
Allons-y franco : même si Andro Dunos reste relativement réussi techniquement (y compris par rapport aux standards de qualité SNK), il y a quelque chose qui coince avec lui. Prenez les graphismes par exemple : même si le look enfantin du vaisseau surprend un peu, ils restent correct avec des décors fins et colorés, des boss de bonne taille et quelques effets spéciaux de type déformation et mouvements de larges sections du décor. Le scrolling est fluide, pas spécialement trépidant mais le vaisseau poursuit son petit bonhomme de chemin sans que le moindre clignotement ne soit à déplorer. Difficile sans être impossible à terminer, la maniabilité de l’engin est au-dessus de tout soupçon. Et pour la bande sonore, on écope des sempiternels « piout-piout » et autres bruits de tirs et d’explosions et d’une bande sonore typée « Shoot d’arcade nippon », sympa mais pas vraiment mémorable.
En bref :12/20
Quel est donc le problème de ce shoot them up, qui ne semble à priori pas posséder de réelles faiblesses ? C’est simple, à tous points de vue, Andro Dunos « n’en fait pas assez ». La Neo Geo n’est pas supposée offrir de « sympathiques » shoot sans faiblesses majeures. Non, son truc à elle, ce sont les softs renversants, dévastateurs, les shoot qui vous scotchent à votre siège, vous font suer à grosses gouttes face à une opposition ennemie enragée, regorge d’explosions de fin du monde, de boss pharaoniques, … enfin, vous voyez le genre : des jeux « larger than life », à la Last Resort ou Pulstar. Or Andro Dunos n’est rien de tout cela. En dehors d’un système de tir bien pensé, il n’offre rien qui puisse lui donner un avantage décisif sur le moindre de ses concurrents. Avec ses décors prévisibles, ses boss qui ne laissent pas une grande impression et son action rarement excitante, il s’agit d’un jeu moyen à tous points de vue. Techniquement supérieur à ses confrères sur 16-bits, Andro Dunos n’en reste pas moins, d’un point de vue ludique, un simple shoot them up de plus…