3 Count Bout (appelé Fire Suplex dans l’archipel nippon) est sorti en 1993 sur borne d’arcade et peu de temps après (durant la même année en fait) sur la Rolls Royce des consoles, la bien aimée Neo Geo. Seul jeu de catch « réaliste » (toute proportion gardée) sorti sur cette même console, il fut également le premier jeu sur cartouche AES (pour Advanced Entertainment System, le « nom de code » de la Neo Geo) à dépasser la barre des 100 Mégas de mémoire. Une cartouche imposante pour un jeu qui l’est tout autant ? Nous allons voir cela tout de suite.
Le scenario du jeu est insignifiant, comme nombre de jeux de combat, il s’agit d’une bonne dizaine de personnes prêtes à se foutre sur la gueule pour empocher un max de flouze, et accessoirement, remporter le titre de champion du monde de la SNK Wrestling Federation (ben voyons, SNK pas mégalo ?).
L’introduction du jeu nous explique les commandes du jeu. Les quatre touches de la manette sont à contribution, avec en vrac :
Bouton A = Coup de poing
Bouton B = Coup de pied
Bouton C = Sauter (ou aplatir son adversaire lorsqu’il est à terre)
Bouton D = Faire le guignol pour impressionner son adversaire, changer de perso en mode Tag (nous reviendrons dessus un peu plus bas) et « chopper » son adversaire pour l’immobiliser et ainsi remporter le combat.
Il existe également la possibilité d’attraper son concurrent pour lui faire subir des sévices comme un enchaînement bien senti, une bonne petite projection à travers le ring, j’en passe et des meilleures.
Et c’est là que nous pouvons nous apercevoir du gros défaut du jeu…. Les commandes sont les mêmes pour tous les personnages, y compris les coups spéciaux ! Coups spéciaux d’ailleurs qui ne sont pas légion (les habituelles avant + A pour enchaîner le vilain-pas-beau qui vous fait face, arrière - avant + A pour sauter comme un malpropre sur la tronche du même vilain-pas-beau, etc.).
Bon, une fois une pièce insérée, nous pouvons sélectionner 3 modes de jeu :
Le Mode Solo pour suivre son « héros » dans un tournoi haut en couleur.
Le Mode Versus pour se latter la tronche (en toute convivialité, bien entendu !) seul ou à deux.
Le Mode Tag qui permet à deux équipes de deux personnes de s’affronter dans un championnat. Il est d’ailleurs possible dans ce mode de jouer à deux dans la même équipe.
Pour les catcheurs que SNK, dans sa grande bonté, nous permet de diriger, il en existe 10. Vous aurez le choix entre un prétendant au titre de Mister America version bodybuildé (Terry Rodger), une espèce d’aztèque anorexique qui crache des flammes au doux nom de Gandhara (Dhalsim, sort de ce corps !), un pro de la chaîne de vélo et aux cheveux long (Léo Bradlay), etc. Dans l’ensemble, ils sont quand même peu charismatique, certains étant même proprement ridicule (Mais bon… C’est du catch en même temps, ça fait partie de cet univers…).
Il est tout de même important de préciser que pour les deux tournois disponibles, le parcours suivi par le joueur sera toujours le même, l’aztèque anorexique sera toujours notre premier adversaire, suivi par l’homme aux chaines et aux cheveux long, etc…
Les graphismes sont quant à eux assez jolis dans l’ensemble, avec des sprites plutôt énorme et bien animés, des couleurs qui pètent, une animation sans faille pour l’époque, plein de jouuuulis détails dans les différentes arènes, et une cohérence plutôt bienvenue dans les différents personnages (oui, bien qu’ils soient tous aussi mal accoutrés les uns que les autres, ils forment tous réunis un ensemble plutôt homogène). Bon, ce n’est pas non plus à vous faire décoller la rétine, mais c’est tout de même bien plus sympa de se fritter dans un milieu réussi techniquement.
L’ambiance sonore est réussie ! Lors de mes premières parties, je n’avais pas eu l’occasion de réellement faire attention à ce point de détail, trop occupé à bourriner comme un sauvageon. Puis au fur et à mesure, j’ai tendu l’oreille vers ce fond sonore qui servait de musique, et ma foi, ce n’est pas désagréable, du rock entraînant, juste ce qu’il faut pour catcher. Les sons sont dans la moyenne des jeux de combat, avec des pifs et des pafs qui ne prennent pas la tète, et des petits cris poussés par nos mâles pleins d’hormones qui sont assez sympatoches.
Quand au gameplay dans son ensemble, et bien, on peut résumer cela à un seul mot : bourinage. Pour remporter le titre de champion, il va vous falloir exploser les boutons en appuyant dessus comme un épileptique en pleine crise. Le peu de coups spéciaux et le fait qu’ils sont tous les mêmes pour nos 10 combattants ne permettent pas de développer de réelle stratégie de jeu. Cependant, il y a tout de même quelques subtilités, comme le fait de devoir plaquer son adversaire au sol durant trois secondes pour remporter la victoire, jouer avec le décor pour augmenter ses chances de succès (entre autres, sauter d’un coin du ring pour mieux s’exploser la tronche sur son concurrent, ramasser les armes disséminées dans certaines arènes, faire attention aux lignes électrifiées qui servent parfois de délimitation aux zones de combats, etc.).
Au final, 3 Count Bout s’avère être un petit jeu sympathique sur Neo Geo, avec des graphismes agréables, des sonorités pas déplaisantes, et une maniabilité assez bonne. Bien entendu, pour accrocher à ce jeu, il ne faut pas s’attendre à des stratégies de combat élaborées, mais si vous aimez frapper sur le stick comme un malade, alors, ce jeu vous plaira.