Vampire Killer sur MSX 2
————-Intronisation d’une légende—————
Tueur ou chasseur de vampires, une image connue et sur-utilisée depuis Mr Stoker, bien que tous mes respects aillent plutôt envers la figure vampirique selon Anne Rice…
Castlevania est une saga qui, pour moi, restera gravée dans ma mémoire tant pour la nostalgie que pour l’ambiance qui s’en dégage. Belle surprise et découverte que cet opus. Sans vouloir rentrer dans un débat d’une utilité toute relative, Vampire Killer, ou VK, semble être l’épisode fondateur de la série. Je cite ici l’article Wikipedia indiquant le contraire : « Chronologiquement, Vampire Killer est sorti sur MSX2 (30 octobre 1986) quelques semaines après l’opus Nintendo (26 septembre 1986 sur Famicom Disk System). »
Qui est le successeur de qui ? Au vu des dates, ce n’est de toute façon pas bien important, et ne change en rien mon appréciation du soft.
En 1986 naquit donc VK, et j’aurais apprécié d’être là.
Qu’as-tu donc à offrir, défunte partie ?
Qu’as-tu de plus, qu’as-tu de moins, opus inconnu ?
Apporte-nous la preuve tangible, vieil ami !
Et permets-nous, joueurs avides, de ne point être déçus.
——————Chemin de croix———————–
Obligation m’est donnée d’établir, un peu à la manière de Gryzor et Contra, une comparaison entre Vampire Killer et Castlevania.
Obligation car la parenté est trop évidente pour être éludée.
Premier choc : la qualité d’animation. L’héritier Belmont (tout comme les ennemis, d’ailleurs) a de brusques montées d’adrénaline, qui ne sont pas du meilleur effet ; ça donne une espèce d’inconstance étrange, mais on s’y fait, rassurez-vous. Après tout, Castlevania n’est pas non plus un modèle de maniabilité.
Pour les plus minutieux d’entre nous, vous remarquerez un léger défaut dans les collisions. Pas d’inquiétude, c’est sans comparaison avec Fantasia dans sa mouture Super NES. (Il faut y jouer au moins une fois pour sentir toute la puissance du terme « frustration ».)
Second choc, et de taille pour moi : l’ambiance sonore est assez agressive, les effets de percussion sont agaçants et les coups de fouet pas très attachants.
Toutefois la mélodie est bel et bien là. D’ailleurs, si jamais quelqu’un pouvait dénicher une option de l’émulateur à même de régler ce problème…
Les oubliettes ou le cachot auraient donc pu devenir la sentence finale de ce soft (au même titre qu’une version atroce, sortie sur un support vénérable que je ne citerai pas…), mais vous n’êtes pas sans savoir que…
——–Le bien (toujours ?) triomphe du mal———
Simon Belmont n’est heureusement pas homme à se laisser abattre facilement. Sa botte secrète, et vous la connaissez déjà peut-être, se nomme liberté. Bienheureuse liberté, chère à mon cœur de joueur et qui d’un coup, d’un seul, relègue au rang de détails les quelques infamies décrites plus haut.
Sans comparaison toutefois avec Castlevania II (et encore moins avec le suprême Castlevania : Symphony of the Night) sur ce sujet, Vampire Killer reste quand même dans la section plates-formes/action, et non action/aventure comme le premier et le second cités. Mais ne diminuons pas la valeur de cette indispensable invention qu’est la non-linéarité.
En effet, et a contrario du premier Castlevania, une promenade sur plusieurs écrans est de mise, avec un effet assez déroutant qu’on retrouve parfois dans les antiquités : les bords de l’écran sont infinis. Entendez par là que si vous poursuivez dans la même direction sur quelques écrans, vous reviendrez au point de départ. Ceci dit, je trouve cela plutôt pratique…
Richesse ne venant jamais seule, les développeurs nous ont également gâtés en terme d’inventaire, car dans Vampire Killer les portes ont des serrures et, qui dit serrures dit… nous nous sommes compris. Deux types de clefs sont à disposition : celles qui ouvrent les coffres (que d’ailleurs je confondais avec des fenêtres dans les premières minutes de jeu) et celles qui ouvrent les portes. Des PNJ cachés (cachés, c’est vite dit), des items à profusion, des murs à briser à foison (un des symboles de la série d’ailleurs…) qui apportent un gameplay plutôt rafraîchissant par rapport à ce bon vieux Castlevania qui, dès lors, paraît un peu pauvre à ce sujet.
———–Extériorisation d’une offrande————–
Ce cher Vlad Tepes nous offre donc ici, et une fois de plus, l’opportunité d’en découdre avec ses sbires, de fort belle façon.
Cet opus, inconnu je pense de la plupart d’entre nous et il y a peu de moi-même, mérite donc sa place à la droite de… Symphony of the Night, pour ne citer que le plus marquant.
Ainsi donc s’achève le survol d’un héros méconnu,
Épisode étonnant et fondateur d’une série qui nous a rarement déçus.
Refermons à présent les pages de ce modeste cantique,
Avec pour compagne la mémoire de cet opus antique.
Note aux joueurs curieux : vous trouverez sur le site un dossier rédigé par Sigfrodi sur la saga.