Nemesis 3 - The Eve of Destruction est un jeu vidéo MSX publié par Konamien 1988 .

  • 1988
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Nemesis 3 - The Eve of Destruction

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Scénario :

Dans un futur lointain et hypothétique, les humains ont colonisé la galaxie. L’extension de leur territoire les a conduits à l’encontre d’extraterrestres belliqueux. A plusieurs reprises dans leur histoire, ils ont fait face à des invasions qui sont retranscrites dans Salamander ainsi que dans les épisodes Nemesis I et II. Ce troisième opus se déroule en l’an 6809, selon les années Némésis standards, soit environ 2 siècles après le deuxième volet. Les Bacterions projettent, de nouveau, d’éradiquer l’espèce humaine par un plan d’attaque stupéfiant. En voyageant dans le passé, ils espèrent capturer James Burton avant qu’il ne devienne roi. Cependant David, un descendant de ce valeureux personnage, ne l’entend pas de cette oreille et avec l’aide de Gaudie, le plus sophistiqué des ordinateurs intelligents, il part à la chasse aux Bacterions.

A vos armes :

Avant de commencer le massacre, l’ordinateur propose 4 classes de vaisseaux Vixen avec un armement légèrement différent. Les spécificités se situent principalement au niveau des missiles (rapide, lent, puissant ou bidirectionnel) et des lasers (rectiligne ou en anneau). Par contre la manœuvrabilité reste identique. Ensuite, afin de compléter l’équipement de l’engin, il faut choisir entre 2 types de boucliers, soit coriace mais placé seulement à la proue, soit plus faible et englobant l’appareil. Enfin, il y a 3 sortes de Multiples sélectionnables. Les Multiples sont des nodules qui accompagnent le vaisseau tout en tirant avec les mêmes armes. Au maximum, ils offrent une puissance de feu dévastatrice. Ces objets peuvent suivre le vaisseau, lui tourner autour ou encore rester fixes.

Lorsque débute la mission, l’appareil ne possède pas toutes ces armes. Au contraire, il est nu comme un ver et aussi rapide qu’un escargot. Le premier objectif sera donc de récolter des bonus pour améliorer ses les performances. Le système de mise à niveau de la série Nemesis/Gradius appartient aux plus ingénieux inventés et fait sans doute toute la force du jeu. Certains ennemis laissent des pastilles de couleur rouge après leur destruction. Ces bonus n’apportent pas de nouvelles armes, ils permettent d’augmenter une jauge digitale en bas de l’écran. Celle-ci comprend plusieurs cases, chacune reliée à une amélioration. Le premier bonus illumine la case [Speed-up], le second la case [Missile], le suivant la case [Beam], un autre la case [Double], etc. L’illumination d’une case ne suffit pas à transmettre l’arme au vaisseau. Il s’agit seulement d’une information. Pour acquérir l’élément correspondant, il suffit d’appuyer sur la touche N. Grâce à ce système subtil, le joueur choisit l’arme qu’il désire. Vraiment très appréciable.

Ce troisième épisode sur MSX apporte de nouvelles armes qui sont cachées dans certains niveaux. Comme précédemment, récupérer l’artéfact n’améliore pas immédiatement le vaisseau. Pour prendre l’arme, il faut éclairer la case puis l’activer. L’appareil gagnera des lasers plus puissants, des autres directionnels et également des missiles plus efficaces. Avec tout ces ajouts, le vaisseau va tout déchirer.

En route :

Nemesis 3, comme ses compères antérieurs, ne déroge pas à la règle en proposant un shoot them up horizontal. Vu de côté, le vaisseau avance vers la droite pour rencontrer au bout du chemin un boss. Les décors reprennent le style graphique des anciens opus avec des fonds noirs étoilés et les classiques paysages de la série comme les dangereux soleils projetant des gerbes de flammes ou les statues de l’île de Pâques. Les habitués retrouveront l’agencement typique des niveaux avec les passages dans des grottes où se trimballent des canons sur les parois inférieures et supérieures. Ce titre propose une dizaine de levels qui diffèrent chacun du précédent. Ils ont leur identité propre bien qu’ils soient construits sur le même modèle.

Technique :

Graphismes : La cartouche éditée par Konami pousse le MSX jusque dans ses derniers retranchements. En tenant compte de l’âge du support, soit 1983, on s’étonne de la finesse des décors. Le premier niveau nous met tout de suite dans le bain en affichant des espèces de soleils d’une rondeur étonnante. De même que les décors ont une âme, les ennemis ne sont pas des sprites ignobles et ont un aspect vraisemblable. On y rencontre des oiseaux de feu, des canons bipèdes et toutes sortes de vaisseaux. Les boss ne sont pas en reste. De bonne taille, ils sont en accord avec l’ambiance diffusée dans un niveau. Par exemple, dans un monde verdoyant et peuplé d’une flore hostile, le monstre qui clôture le stage se présente sous forme d’une ignominie de la nature : un gros œil avec des bras. Dans l’antre d’une base militaire, le boss est un énorme navire spatial.

Avec Nemesis 3, Konami a utilisé une cartouche spéciale qui est à la fois compatible avec les formats MSX 1 et 2. Lorsqu’on lance le programme sous MSX2, le jeu affiche une palette de couleurs autrement plus conséquente que sous MSX1, ce qui le rend plus impressionnant.

Animation : À l’inverse des graphismes, au regard de l’animation on ressent grandement les limitations de la machine. D’abord on s’étonne parfois de mourir sans avoir heurté un objet. Et pourtant. On comprend plus tard que certains éléments disparaissent de l’écran, notamment les balles. Quand il y a trop de sprites sur une même ligne, les petites boules rouges risquent de s’occulter. De plus les masques de collision des armes, principalement les lasers, cachent également les objets proches. Cependant avec de l’entraînement, on apprend à ne plus faire exclusivement confiance à ce qu’affiche l’écran.

Mais le pire arrive : la saccade de l’animation. En effet l’intégralité du décor défile par blocs, petits pas par petits pas. Elle avance brutalement, puis stoppe, puis avance de nouveau, ainsi de suite. Lorsque le vaisseau se bat au centre de l’écran, cela ne pose pas de problème. Par contre, quand il doit naviguer à travers des passages étroits ou chercher un bonus en frôlant une paroi, il arrive fréquemment de se faire surprendre par un déplacement brusque de l’ensemble du décor. Et bâm ! Le chasseur se mange un mur et perd donc une vie ! Ce problème ne gêne pas énormément dans les premiers levels, car le pilote n’a pas besoin de voler avec précision près d’une surface. Il doit s’acharner sur les ennemis qui bougent de manière fluide, comme le vaisseau Vixen. Par contre, quand la fin approche et qu’il faut être de plus en plus précis, le problème se fait insistant jusqu’à devenir ingérable dans les 2 derniers niveaux.

Jouabilité : Bien que l’animation soit désastreuse, le vaisseau se manie avec la même aisance que dans les autres Nemesis/Gradius. Son mouvement fluide retranscrit à la perfection les commandes, même les diagonales. Au départ le chasseur se traîne sans que cela provienne d’un défaut du logiciel. La vitesse augmentera de manière acceptable après avoir assimilé les bonus [Speed-up]. Lorsque le vaisseau explose, il perd tous ses bonus et repart tout nu. Difficile de latter du monstre avec un tir aussi minable, difficile également de récolter des bonus pour améliorer l’équipement. Donc pas facile d’avancer dans ses conditions. Nombre de personnes risquent de se décourager.

Sans compter les flèches directionnelles, le maniement ne nécessite que 2 boutons : ESPACE pour tirer et N pour activer une arme. Si la barre d’ESPACE ne se loupe pas, la touche N se rate souvent. Dommage car l’interface ne possède pas de menu pour configurer les touches. Cependant l’inconvénient s’évanouit avec l’emploi d’une manette.

Son : Excellent. Konami a réalisé de très belles compositions variées et pour la plupart très entraînantes. Le MSX crache ses poumons et pourtant la qualité sonore ne subit aucune altération. Pas de coupures. Mais comment est-ce possible ? L’éditeur a installé dans la cartouche une puce SCC qui fournit une sortie sur 8 voies.

Durée de vie : Immense. D’abord le jeu possède une dizaine de niveaux, ce qui est relativement conséquent pour un shoot horizontal. Ensuite la difficulté élevée a de quoi retenir un bon bout de temps les pros de la gâchette. Dommage que l’animation saccadée rende artificiellement le titre encore plus éprouvant. Enfin, Nemesis 3 regorge de secrets. Des armes surpuissantes se dissimulent dans les niveaux et elles ne se laissent pas attraper du premier coup. De plus, le dernier monde ne se dévoile pas immédiatement. Sa position secrète ne sera connue que lorsque l’ordinateur Gaudie aura rassemblé 3 fragments de carte. Si cette dernière n’est pas complète, à la fin du neuvième niveau, Gaudie renverra le vaisseau dans les mondes qui contiennent encore un fragment, jusqu’à ce que les 3 morceaux soient réunis. Le niveau neuf renferme un détecteur qui apportera une grande aide pour découvrir ces secrets.

Verdict :

Les adeptes de la série Nemesis/Gradius trouveront cet épisode génial. Les autres peut-être moins catégoriques n’aimeront pas autant ce volet, car ils ne pardonneront pas le hachage du scrolling. Cependant avec un minimum de volonté, on arrive à faire fi de ce défaut et à apprécier les nombreuses qualités de ce shoot : des graphismes et des musiques qui honorent le MSX, des secrets qui donnent envie de découvrir de fond en comble ce jeu et surtout le système d’armement qui fait toujours autant mouche.

PS : Ceux qui cherchent la rom, référez-vous au nom japonais Gofer no Yabou Episode 2.

Nemesis 3 - The Eve of Destruction