The legend begins
Metal Gear est le premier de cordée d’une longue et mythique série, ayant pour personnage central Solid Snake. Celui-ci est régulièrement amené à contrer la menace représentée par Metal Gear, un tank bipède pouvant transporter des charges nucléaires.
Par rapport à d’autres jeux fondateurs comme Zelda, Castlevania ou Final Fantasy, tous nés sur la NES, Metal Gear 1er du nom affirme encore plus son aspect « culte » dans le sens où les opus suivants font tous référence à ce jeu ; Metal Gear proposant une saga avec des personnages faisant partie d’un même univers. L’histoire retiendra que ce jeu a lancé la légende, en faisant apparaître Snake, Grey Fox et Big Boss.
Apparition d’un nouveau style de jeu
Ce qui a fondé le mythe, c’est avant tout l’apparition d’un style de jeu révolutionnaire, baptisé par son créateur Tactical Espionage Action.
On a certes affaire à un jeu de guerre, mais dont l’objet n’est pas de mitrailler à tout va et de dégommer tout ce qui bouge, mais au contraire de s’infiltrer dans un environnement, avec pour objectif de progresser sans se faire remarquer. Une optique de jeu autrement plus réaliste, et qui nécessite de faire appel à une bonne réflexion en plus des toujours indispensables réflexes de combattant, pour s’en sortir.
Qui plus est, l’infiltration permet de palier à certaines limites techniques de la MSX2 (des ralentissements avec trop d’ennemis et de balles à l’écran).
Voici LE Metal Gear originel
En effet, Metal Gear a été développé par Hideo Kojima sur la plateforme MSX2, destinée au marché japonais uniquement. Konami a peu de temps après réalisé le portage de Metal Gear sur la NES, et c’est cette version qui est la plus connue.
L’adaptation, à laquelle Kojima n’a pas été associé, reprend dans une très large majorité la version MSX, mais à de notables exceptions près (voir paragraphe de fin de test pour de plus amples détails). Ainsi, le jeu débute sur un parachutage dans la jungle au lieu d’une arrivée sous-marine comme dans Metal Gear Solid.
De manière générale, le portage a un peu saboté le jeu originel, et Kojima considère la version NES comme pourrie. La cohérence du déroulement du jeu a pris un coup, quelques bugs sont apparus, des choix assez bizarres ont été adoptés : par exemple, le combat contre Metal Gear a tout simplement été remplacé par une « confrontation » contre un ordinateur censé alimenter Metal Gear, on ne voit pas la moindre seconde le fameux tank qui est pourtant le centre de l’intrigue, choix étrange…
La version MSX2 constitue donc le « pur » Metal Gear.
L’histoire
1995 : 200 km au Nord de Galzburg, Afrique du Sud. Un groupe de mercenaires avec à leur tête un guerrier légendaire et mystérieux, a bâti une forteresse inexpugnable et puissament armée baptisée Outer Heaven (Le Paradis Intersidéral). La rumeur dit qu’Outer Heaven disposerait de l’arme atomique.
Inquiets de ces agissements et considérant Outer Heaven comme un danger pour le monde libre, l’Ouest charge l’organisation secrète Fox Hound (Forces Spéciales de Haute Technicité) d’enrayer la menace. L’unité Fox Hound, commandée par Big Boss, considéré comme le plus grand soldat du 20e siècle, dépêche sur place son meilleur élément, le seul à avoir obtenu le nom de code Fox, Grey Fox. 6 jours après avoir infiltré la base, le contact avec Fox est brutalement rompu. Son dernier message mentionne « Metal Gear ». Selon les informations transmises, Metal Gear serait un nouveau prototype d’arme, un char mobile pouvant transporter plusieurs têtes nucléaires, permettant ainsi à son possesseur de lancer une attaque de n’importe où dans le monde et depuis n’importe quel type de surface, une arme à même de changer la face de la guerre de façon irréversible.
Grey Fox perdu au front, Big Boss décide d’envoyer un second agent, novice dans l’organisation (c’est sa première mission). Nom de code : Solid Snake. L’opération Intrude N313 est lancée.
Snake devra secourir Grey Fox, obtenir un maximum d’informations sur Metal Gear, et tenter de désamorcer la menace nucléaire.
En mission solitaire secrète, Snake utilise une voie d’eau pour arriver à l’entrée non gardée du 1er building. Mais pour cela il a dû renoncer à apporter une arme, et n’a gardé que son fidèle paquet de cigarettes. Qu’à cela ne tienne, il va essayer de se procurer toutes les armes et objets qu’il pourra dénicher, et obtenir un maximum d’informations de la part des nombreux prisonniers qu’il va libérer. Snake est seul sur le front, mais il dispose du soutien radio de plusieurs contacts : Big Boss, qui lui prodigue de bons conseils stratégiques et lui fixe des directions générales, ainsi que plusieurs membres de la résistance d’Outer Heaven : Schneider, le leader, qui connaît les moindres recoins de la base, Diane, chanteuse punk à ses heures, qui connaît le point faible de tous les bosses, et Jennifer, qui vous procurera certains objets spéciaux.
Après avoir réussi à délivrer Grey Fox (en se faisant astucieusement capturer… ou peut-être sans faire exprès, mais ça la légende ne le dit pas), Snake apprend de lui que Metal Gear est opérationnel, et que seul son inventeur, le Docteur Petrovich, est capable de le désamorcer. Snake fouille alors les entrepôts et finit par retrouver celui-ci, ainsi que sa fille Ellen. Petrovich lui indique comment détruire Metal Gear. A mesure que Snake se rapproche du 100e sous-sol, de nombreux pièges se déclenchent, les soldats semblent l’attendre, au courant de ses moindres faits et gestes, et notre héros manque plusieurs fois de succomber. Kyle Schneider est démasqué et capturé, au moment où il allait révéler à Snake l’identité du leader ennemi. Alors qu’il est proche du but, Big Boss, dont les derniers conseils ont failli lui être fatals, ordonne à Snake d’annuler la mission et d’éteindre sa MSX ! Celui-ci finit par découvrir de la bouche d’un ultime prisonnier que le leader d’Outer Heaven n’est autre que Big Boss lui-même, et que ce dernier a utilisé Snake pour transmettre de fausses informations à l’Ouest. Solid Snake découvre enfin la salle où est entreposé Metal Gear. Il tente tant bien que mal de fixer des charges explosives sur les pieds du monstre, en essayant d’éviter les rayons laser déclenchés par le système de défense automatique. Mission accomplie ! Mais la destruction de Metal Gear active le mécanisme d’autodestruction de la base. La sortie est gardée par Big Boss ! « Snake tu as contrecarré mes projets, tu as été trop fort ! Mais je ne mourrai pas seul ! » Notre héros réussit après un combat acharné à triompher du scélérat, et à s’échapper de justesse. Solid Snake annonce le succès de l’opération Intrude 313 sur la fréquence de Big Boss, alors que les actualités reportent un important séisme dans la région de Galzburg. Mais quelque part dans les ruines d’Outer Heaven s’élève une voix : « Snake, ce n’est pas fini, je ne mourrai jamais… »
Gameplay
Le jeu consiste donc à infiltrer Outer Heaven, et à retrouver Metal Gear, ce qui implique de délivrer Grey Fox et le Docteur Petrovich au préalable. La base ennemie se compose de 3 buildings, reliés par une sorte de sentier pour les 2 premiers, et par un désert pour les 2 derniers. Chacun possède plusieurs étages, dont un toit et un sous-sol. Il faudra fouiller les bâtiments, emprunter des ascenseurs pour visiter les étages et le toit, explorer les moindres recoins de façon à glaner des informations auprès des prisonniers et étoffer son arsenal et son équipement. Snake pourra ponctuellement se glisser dans un camion faisant le trajet vers un autre bâtiment.
Le joueur est libre d’aller où bon lui semble, la progression n’est pas imposée mais encadrée. En effet, les pièces sont reliées par des portes fermées électroniquement ; il faudra donc trouver les 8 cartes magnétiques en donnant l’accès. Ce qui restreint les zones qu’il est possible de visiter. Cela dit, les buildings se franchissent un peu dans l’ordre, au contraire de la version NES qui propose plus de liberté puisque tous les bâtiments y sont situés dans une jungle.
La vue de ¾ arrière est idéalement choisie pour avoir une vision globale de chaque pièce.
Malheureusement, il n’y a pas de scrolling entre les écrans, mais un petit écran noir un peu gênant, mais bon sur une 8 bits, difficile de demander mieux. Au moins, le level design est assez bien fait ; lorsque Snake rentre dans un nouvel écran, il a le temps de jauger les ennemis et les pièges avant de passer à l’action. Snake peut aussi se servir des jumelles pour observer l’écran adjacent avant d’y pénétrer.
La forteresse est logiquement gardée par des soldats armés et entraînés. Manque de bol, ils ont pour ordre de tirer à vue dès qu’ils découvrent un intrus. 2 possibilités donc : tirer dans le tas, ce qui n’est pas spécialement avisé, ou bien essayer de progresser sans se faire voir, en se faufilant dans un chemin lorsqu’ils ont le dos tourné. Vous l’aurez compris, là réside tout l’intérêt du jeu.
Toutefois, certains combats sont inévitables, et il faudra passer sur le corps des nombreux bosses pour continuer sa route. Les bosses en question sont soit des mercenaires particulièrement coriaces, soit des tanks, soit des soldats cybernétiques. Ils ont chacun leur spécialité : Shootgunner garde la prison à l’aide d’un fusil à pompe, Machine gun Kid est un as de la mitraillette, un Hind D, hélicoptère russe heureusement au sol vous mitraille comme c’est pas permis, Fire Trooper utilise un lance-flamme, et Coward Duck se bat au boomerang en se cachant derrière des otages.
Ils sont en général sensibles à presque toutes les armes, mais pour certains, une seule sera efficace. Ainsi, le Hind D et le Bulltank ne sont atteints que par les grenades, le Tank M6 que par les mines, les Arnold, 2 soldats cybernétiques proches des Terminator, ne peuvent être vaincus que par des roquettes, de même que Big Boss. Enfin, Metal Gear doit être détruit par des explosifs.
En plus des soldats, on affronte aussi des chiens voraces gardant la prison, alors que des scorpions furieux tenteront de vous planter leur dard venimeux si vous vous aventurez dans le désert.
La forteresse est également truffée de dispositifs et de pièges : caméras de surveillance et rayons infrarouges déclenchant l’alerte, caméras laser, pit traps (faux planchers se dérobant sous vos pas), mines explosant sous vos pieds, pièces remplies de gaz mortel, rouleaux compresseurs…
Les ennemis sont correctement animés, même si ça reste perfectible. Ils sont soit immobiles à regarder alternativement dans 2 ou 3 directions, soit ils effectuent lentement une petite ronde. A quelques endroits, on en trouve plusieurs dans le même périmètre restreint, ou à regarder les mêmes murs. Leur IA n’est pas très poussée : ils ne voient que dans leur alignement, vous pouvez donc venir vers eux de façon légèrement décalée qu’ils ne vous verront même pas approcher.
Lorsque vous êtes découverts, de visu, par une caméra ou un rayon infrarouge, ou bien lorsque vous utilisez une arme à feu non équipée d’un silencieux, l’alerte se déclenche. Il y a 2 modes d’alerte : si un soldat vous repère et qu’un simple « ! » apparaît à côté de son visage, seuls les ennemis présents à l’écran vont vous attaquer. Pour faire cesser l’alerte, il suffira d’en venir à bout ou simplement de changer d’écran. Si 2 « !! » apparaissent lorsqu’un garde vous voit, ou bien que votre présence est détectée par un dispositif, des renforts venant des autres écrans vont venir vous botter les fesses. Il vous faudra alors tous les vaincre ou bien changer d’étage (pas seulement d’écran) pour revenir au calme. Et il est assez difficile de vaincre un bataillon sans y laisser de plumes. Autant ne pas se faire repérer. MG MSX est plus réaliste sur ce point que la version NES, où on peut très bien s’en tirer en étant remarqué.
Les mouvements de Solid Snake se limitent à frapper avec le poing ou avec l’arme équipée.
Si Snake défait un garde à mains nues (3 coups de poing), celui-ci laissera parfois un objet (ration ou caisse de munition).
Une fois une arme récupérée, elle apparaît dans le sous écran, prête à être utilisée.
Il y a 2 types d’armes :
1. les armes utilisant les munitions. Elles sont uniques, et vides quand vous les ramassez ; elles nécessitent qu’on les approvisionne en munitions. Chaque caisse de munitions trouvée vient augmenter le contenu de TOUTES vos armes en faisant usage.
On retrouve : le Handgun (flingue de base), la Machine Gun (mitraillette), le lance-grenade et le lance-roquette.
2. les armes se consommant elles-mêmes. Elles se trouvent en quantité illimitée. Et il faut en récupérer un maximum pour les recharger.
On retrouve : les plastics explosifs (charges explosant 3 secondes après disposition), les mines (explosent quand on marche dessus) et les missiles téléguidés (Snake ne peut bouger quand il les dirige).
On peut aussi trouver un silencieux, dont peuvent être équipés le handgun et le machine gun. A signaler également que le nombre de munitions maximum pour chaque arme est conditionné au nombre d’étoiles que Snake possède. Snake obtient un nouveau galon dès qu’il délivre 5 prisonniers. Il démarre avec une étoile, 4 étant le maximum. En plus d’augmenter la capacité de stockage des armes, obtenir une nouvelle étoile allonge la jauge de vie.
A côté de l’inventaire d’armes, on retrouve celui de l’équipement. Les 2 inventaires sont disponibles dans le sous-écran. S’équiper d’un objet permet de le porter, son utilisation sera automatique.
L’équipement est particulièrement fourni. Il est constitué en premier lieu des 8 cartes d’accès magnétiques. A chaque porte correspond une carte unique, et parfois on doit toutes les essayer pour trouver la bonne, ce qui est assez chiant. Les cartes sont les éléments-clés du jeu, elles servent à encadrer la progression.
L’autre élément de base est constitué par les rations (permettent de redonner de la vie). Tout comme les munitions, la quantité de rations que Snake peut transporter est fonction de son grade.
Reste tous les autres objets, qui ne servent que très ponctuellement. On retrouve pêle-mêle un gilet pare-balles, des jumelles, des lunettes infra-rouge, des cigarettes, ou la mythique boîte en carton permettant de se planquer. Certains objets font très gadget, et servent maximum une fois : l’uniforme donnant accès à un building, une combinaison anti-déflagration, une antenne… mais bon, c’est toujours sympa d’en dégoter un nouveau et de comprendre à quoi il peut servir.
Le dernier sous-écran concerne la radio, un transceiver en fait. Snake peut recevoir des appels, ou bien tenter d’appeler ses contacts (il faut se souvenir de la fréquence). Il faut comprendre comment ça marche. Par exemple, dès qu’on vous parle d’un nouvel objet, ou si vous vous trouvez dans une pièce remplie de gaz, il faut appeler Schneider, et celui-ci vous dira où trouver le masque à gaz. Diane doit elle être contactée avant un combat contre un boss (ce qu’il faut deviner finalement).
Forces du jeu : l’esprit Metal Gear
En plus du concept même de Tactical Espionage Action, qui pose les bases du jeu, Metal Gear est novateur sur plusieurs points. De manière globale, le but de Kojima était de créer une interaction, presque une immersion dans le jeu. Cette volonté est notablement marquée dans tous les Metal Gear, et la saga possède sa marque de fabrique articulée autour de 3 points forts et pionniers :
le scénario : pour se sentir impliqué dans un jeu, une mission, il faut croire à ce que l’on fait, s’imaginer être dans le jeu et pas simplement sur son fauteuil à appuyer sur les boutons. La qualité et la richesse d’un scénario permettent d’accrocher à ce jeu, d’avoir envie de l’explorer et d’en venir à bout. Metal Gear est l’un des premiers jeux à proposer une véritable histoire, avec des rebondissements, notamment dans le final. Je ne vois qu’un jeu sur console 8 bits à proposer une histoire aussi fouillée ; il s’agit d’un autre jeu de guerre, Bionic Commando (à découvrir aussi ;) ). Cela dit, le scénar reste un brin superficiel, assez manichéen, avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Il faudra attendre Metal Gear 2 : Solid Snake pour rencontrer une histoire vraiment profonde. Néanmoins, l’effort est très appréciable.
l’infiltration : on retrouve bien les éléments propices à une simulation d’infiltration : la progression est assez libre et astucieusement encadrée, on progresse lentement mais de façon régulière, en essayant d’éviter soldats, caméras et trappes. Il convient vraiment de se faire voir le moins possible pour survivre. Le tout avec un bon level design et une musique d’ambiance sympas. Bien sûr beaucoup d’éléments restent perfectibles, comme la gestion de l’alerte (quoique plus réaliste que dans la version NES), ou l’IA, mais dans l’ensemble on est vraiment dedans.
les personnages : rares sont les personnages secondaires crédités d’une réelle personnalité dans un jeu ancienne génération. Kojima quant à lui s’est attaché à les travailler, à leur conférer une ébauche de personnalité. Ainsi, parmi vos contacts de la résistance, on a un leader organisateur et sûr de lui, une Diane assez fofolle, une Jennifer plutôt guindée mais émotive lorsque son frère est en danger. Pareil pour les bosses. La plupart narguent Solid Snake au début de l’affrontement ; certes ça se cantonne souvent à un sommaire « tu vas mourir Snake ha ha », mais ça jette une intensité, ça ajoute une autre dimension au combat. Parmi eux, on retrouve un Shootgunner tête brulée et bourrin, alors que Coward Duck vous attaque lâchement en prenant des otages comme bouclier.
Cet aspect de profondeur des personnages n’est pas vraiment développé, mais les intentions sont là. Encore une fois, il faudra attendre l’opus suivant pour le creuser.
Limite
Comme je le disais, quelques points du gameplay ne sont pas assez creusés. Kojima a eu vraiment beaucoup d’idées, des éléments qu’il a souhaité faire figurer dans le jeu. Le problème c’est que les intentions se heurtent à la faiblesse des capacités de la plate-forme. Par ailleurs c’est un jeu révolutionnaire, pour un premier jet il est normal que beaucoup de points soient perfectibles, il y a un petit manque de savoir-faire. Ainsi, le scénario est parfois suggéré, l’idée d’une collaboration radio est là mais pas toujours pratique : Snake se contente d’écouter, le joueur doit deviner qu’il faut contacter un personnage à un endroit précis du jeu, tout comme il faut un peu deviner qui sont ces contacts et imaginer leur rôle dans l’histoire (sont-ils dans la base ? chez eux en train de donner des renseignements ?). Aussi, les graphismes limitent les possibilités de jeu. On peut certes se cacher vite fait derrière un mur, mais ni s’accroupir, ni ramper. Mais n’oublions pas que le jeu est sorti à la mi-87. Les points négatifs sont vraiment riquiqui, surtout comparés à ceux de la version NES.
Liste des différences apportées par le portage MSX2 vers NES
Jeu plus facile sur NES
Arrivée en hélico dans la jungle et non en nageant
Les Twin Shots remplacent le Hind D.
Le Super Computer remplace Metal Gear.
2 nouveaux buildings à atteindre après les maze zones (à la place des 2 sous-sols)
Dialogues moins cohérents et avec des fautes
Battre un ennemi à mains nues ne rapporte pas d’objet.
On casse les murs creux avec le poing et non les explosifs.
Apparition de l’iron glove, disparition du parachute
La prison est moins vaste.
Mode alerte étendu sur un seul écran, sur MSX parfois sur plusieurs.
Les gardes sont moins bien animés, bougent moins vite, sont moins durs à combattre.
Les soldats volants sur le toit… ne volent plus.
Le handgun a une portée plus grande et est plus rapide et précis.
Snake est un peu plus maniable.
On obtient le silencieux sans combattre, alors qu’il faut venir à bout de 5 gardes durs à battre sur MSX.
Le tank attaque sur un seul écran, ses tirs ont une portée de 3 sur MSX.
Coward Duck et Big Boss sont beaucoup plus faciles à battre.
La lampe de poche n’est pas au même endroit.
Grey Fox n’est plus différencié des autres prisonniers lambda.
Ellen ne fait plus l’effort de crier à l’aide.
Big Boss n’annonce plus à la fin du jeu qu’il est vivant et veut se venger, il est laissé pour mort.
Les musiques sont différentes, moins variées (mais cools quand même) sur la NES.
Schneider donne une mauvaise indication pour trouver la Bomb Blast Suit sur la NES, une mauvaise pour trouver les missiles sur la MSX.
Je pense qu’il est assez manifeste que la version MSX2 est plus jouable, cohérente et réaliste (plus dure notamment).
Résumé
Metal Gear reste un jeu pionnier, puisque tout premier véritable jeu d’infiltration. En plus de lancer le genre, le jeu est très riche, contient beaucoup de choses intéressantes, beaucoup d’idées novatrices, et présente de rares faiblesses, des points perfectibles comme la gestion de l’alerte, qui n’est pas encore optimale, et un gameplay devant encore progresser pour proposer une infiltration vraiment réaliste.
Dans l’ensemble, le jeu tient vraiment ses promesses et pose les bases de la saga. Et la version MSX2, je le rappelle, est bien supérieure à la version NES.
Notes
Graphismes: d’assez bonne qualité à l’intérieur des buildings, très pauvres à l’extérieur. Ça tombe bien, les passages en extérieur sont très rares. Les ennemis sont correctement dessinés et animés, sans plus.
Son : plusieurs bonnes musiques d’ambiance. Les effets sonores des armes sont très réalistes, enfin semblent réalistes (ça j’ai pas testé lol).
Gameplay : vraiment pas mal dans l’ensemble, assez riche. On apprécie beaucoup la sélection des armes et des objets, même si la plupart d’entre eux sont des gadgets. Bon il est dommage que le joueur ne puisse pas faire plus d’actions, comme ramper, mais on va pas trop en demander tout de suite.
Difficulté : intéressante et beaucoup mieux dosée que sur la NES. Les combats ne sont pas une partie de plaisir. Venir à bout d’un bataillon de gardes vous fonçant dessus est délicat. Ceux-ci sont mobiles et précis dans leurs tirs. A côté de ça, je trouve Snake pas super dirigeable ni précis en pleine action. Puisque cela oblige à se faire repérer le moins possible, on peut considérer ça comme un défaut utile finalement. Certains bosses sont assez coriaces, comme le tank, le Hind D, Coward Duck qu’on a du mal à toucher sans abîmer les otages, ou Big Boss, contre qui le combat est assez stressant, puisqu’on dispose d’un temps limite. La difficulté est assez élevée aussi dans les phases d’exploration.
Durée de vie : bonne mais puisque c’est un jeu à suspense, on est forcément moins pris la 2e fois, mais on a souvent du plaisir à le refaire. Et la première fois, on est dedans jusqu’à la fin.
Verdict
Faire naître une légende et créer un nouveau style de jeu mérite bien un 10, compte tenu de tous les éléments novateurs apportés, pour peu de défauts finalement. Même si l’ensemble peut encore être amélioré, et le sera d’ailleurs largement dans Metal Gear 2 : Solid Snake, que je vous conseille de tester à la suite de ce soft.