Plusieurs années après avoir vaincu les forces du mal et libéré le royaume d’Ys, Adol et son fidèle compagnon Dogi continuaient leurs pérégrinations par monts et par vaux. Et voilà qu’un beau jour, les deux amis passèrent à proximité de Sarina, la ville natale de Dogi dans le royaume de Kenai. L’occasion était trop belle d’aller rendre une petite visite à la famille et aux amis de Dogi. Mais ce qui ne devait être qu’une simple visite de courtoisie sera en réalité le point de départ d’une grande quête épique pour délivrer la région des forces du mal. Une règle immémoriale impose en effet aux héros de ne s’arrêter par hasard QUE dans des cités sujettes à des troubles. Et la première quête, réalisée dans le simple but de filer un coup de main aux hôtes, n’a pour seule utilité que d’aggraver les choses, puisqu’on y découvre des monstres beaucoup plus féroces que prévu, des complots qui impliquent des forces maléfiques endormies depuis des siècles et que, vu votre victoire rapide, tout le monde commence à vous demander de lui régler ses petits problèmes. Dans Ys III par exemple, après avoir délivré le maire des créatures de la mine, une jeune fille vous demande de partir à la recherche de son frère Chester, qui s’est exilé voici des années dans des ruines toutes proches. Et voilà t-y pas que le Chester en question est le même homme qui vous a mis des bâtons dans les roues lors de votre exploration minière, qu’il a maille à partir avec un culte démoniaque qui semble avoir des arcanes jusqu’à la cour du roi, que lui et ses sbires vous jettent au fond d’un volcan peuplé d’horribles créatures, et que ça va être coton pour rentrer à temps pour le dîner… À noter que Dogi, ce bon à rien, restera tranquillement planqué au chaud dans sa chaumière pendant toute l’aventure, tandis qu’Adol endurera mille et un tourments en combattant les forces du mal.
Contrairement aux autres épisodes de la série, Ys III tient davantage des épisodes 16-bits de Wonderboy que de Legend of Zelda. On dirige en effet Adol en vue de profil, dans des cavernes et des zones remplies de créatures peu commodes qu’il faudra trucider à grands moulinets d’épée. Les ennemis vaincus rapportent un certain nombre de pièces d’or et de points d’expérience. Les pièces d’or permettront à Adol d’acheter de l’équipement plus performant dans les magasins qu’il visitera au cours de ses aventures.
Quant aux points d’expérience, ils apportent un aspect RPG intéressant à Wanderers from Ys puisque Adol pourra monter jusqu’au 16e niveau, ce qui upgradera à la fois sa barre de vie et ses capacités de combat.
Graphismes : Je suis assez partagé concernant l’aspect graphique de Wanderers from Ys. D’un côté, les sprites sont dans l’ensemble minuscules et peu détaillés. Mais les boss sont assez impressionnants et d’une taille respectable. Les décors, en intérieur ou dans les villes, sont généralement ternes et granuleux, à peine dignes d’une 8-bits. Mais certains points de vue (château royal en arrière-plan, intérieur du volcan) sont remarquables et possèdent un charme très manga, auquel il est difficile de ne pas se montrer sensible. Finalement, Y’s III possède une réalisation graphique plutôt réussie, même si elle charme davantage par son style que par sa finesse.
Animation : Très limitée en soi, et désagréablement rapide par moments. Mais les décors (ceux du volcan notamment) proposent quelques jolis effets de déformation, dans l’esprit de Thunder Force III.
Jouabilité : Très problématique. Adol flanque des coups d’épée à toute vitesse, les sauts ne sont absolument pas contrôlables, sa trop grande vitesse rend difficiles les attaques millimétrées requises pour blesser les ennemis sans se faire prendre. Désastreux. En raison de cette maniabilité perfectible, Ys III en devient désagréablement difficile.
Son : Une bande sonore d’un excellent niveau, dans la plus pure tradition des RPG nippons. Mais comment faisaient-ils pour nous pondre des thèmes pareils ?
Intérêt : 13/20. Wanderers from Ys aurait pu être un des tous meilleurs jeux dans son registre. Le scénario est épique comme il se doit, l’univers très attachant, et il se dégage de ce jeu un je ne sais quoi qui donne envie de progresser envers et contre tout.
Malheureusement, Wanderers from Ys souffre d’une faiblesse technique assez dramatique, même si cette carence est heureusement contrebalancée par le charme propre au jeu, et surtout d’une jouabilité très imprécise et mal calibrée, qui gâche une grande partie du player fun. Il n’empêche : quand on est prêt à passer outre la médiocrité graphique et à s’accrocher en dépit de cette très mauvaise jouabilité, on découvre bon gré mal gré un programme sympathique, au charme indéfinissable mais doté de cette petite touche propre aux jeux d’aventure/action/RPG japonais.