Grosse licence, réalisation qui se voulait exceptionnelle, X-Men devait être un jeu à gros budget de la Megadrive. Une fois de plus, Sega loupe légèrement son objectif, même si les aventures des célèbres mutants demeurent un soft d’une qualité honorable à tous points de vue. L’aventure débute au manoir du professeur Xavier, où les X-Men se préparent comme chaque jour à s’entraîner dans la fameuse « Danger room ». A peine entrés dans la salle, les voilà qui se retrouvent projetés dans une jungle primitive où pièges et individus hostiles abondent. Un peu surpris de ne pas avoir pu choisir leur destination virtuelle, les super héros en concluent que le professeur Xavier souhaite simplement les mettre à l’épreuve de façon impromptue. Du moins, telles sont leurs pensées jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que ce soi-disant entraînement n’a rien d’un jeu, qu’un virus informatique programmé par Magneto a déséquilibré l’I.A. du système tout entier, et que leur vie est réellement menacée dans cet univers virtuel. La seule solution pour revenir à la réalité est de franchir avec abnégation toutes les zones dangereuses programmées par la salle d’entraînement.
Quatre X-men pourront traverser les différents stages générés par la « Danger Room » : Cyclops, Wolverine, Diablo et Gambit. Tous disposent de coups classiques et également de leurs pouvoirs de mutants qu’ils pourront utiliser en piochant dans leur jauge de pouvoir spécial : le tir laser multidirectionnel pour Cyclops, les projectiles kinetiques pour Gambit, les griffes d’adamantium pour Wolverine et la téléportation pour Diablo. Il est possible de passer de l’un à l’autre des quatre X-Men durant le déroulement du jeu un nombre limité de fois, de manière à pouvoir aborder au mieux les différents obstacles et adversaires. Par exemple, face à une porte fermée que rien, pas même la force brute de Wolverine, ne pourra ouvrir, Diablo sera tout indiqué pour se téléporter gracieusement de l’autre côté de l’obstacle. A ce niveau, il est un peu vexant que les pouvoirs ne soient pas actifs en permanence. Face à une redoutable séquence sur des plates-formes mobiles, Diablo ne pourra plus, comme par hasard, se téléporter en sécurité de l’autre côté du gouffre. Evidemment, si la téléportation était possible, ce serait un peu trop facile mais il n’empêche que ce n’est pas très logique.
D’autres X-men (Tornade, Malicia, Iceman et Archangel) peuvent également être convoqués, mais uniquement pour bénéficier d’un bref soutien de leur part pour détruire tous les ennemis à l’écran. Pour réussir leur mission, les X-Men auront à faire face à de nombreux adversaires, des systèmes de sécurité, des obstacles en tout genre, et une poignée de mutants mal embouchés tous droits tirés des Marvel comics.
Réalisation technique :
X-Men remplit efficacement son contrat au niveau des sprites, qui sont imposants, bien représentés et bien animés. Ca n’a l’air de rien mais il est toujours plus plaisant de jouer avec un Wolverine ou un Cyclops qui n’ont pas l’air de partager un ancêtre commun avec Quasimodo (je ne vise personne, n’est-ce pas Arcade’s Revenge ?). Les décors sont plutôt fouillés mais rendent cette étrange impression granuleuse comme à chaque fois que la Megadrive essaie d’en faire trop. La bande sonore tient la route, qualitativement parlant, même si les thèmes musicaux ne sont pas vraiment mémorables. Une fois de plus, c’est la jouabilité qui fait office de trouble-fête au sein de cette réalisation globalement intéressante. Une fois de plus, les personnages semblent patauds et beaucoup trop raides, leurs sauts ne sont pas très précis, les réactions des commandes pas toujours optimales… en somme, le mal habituel qui ronge beaucoup de jeux Megadrive, de Chakan à Alien III en passant par Stargate. Vu la profusion de passages nécessitant précision et réflexes, on ne peut pas dire qu’on soit à la fête en permanence. Déjà que X-Men possédait une difficulté assez relevée au départ…
En bref : 13/20
X-Men reste un sympathique jeu d’action , bien conçu, plutôt difficile et bénéficiant de l’aura des célèbres mutants du professeur Xavier. Le principe de pouvoir passer d’un X-men à l’autre est également bien vu. Dommage que la jouabilité soit aussi pénible et que les niveaux manquent parfois un peu d’originalité. Il faudra attendre le second jeu consacré aux X-men, Clone Wars, pour bénéficier d’un soft qui fasse réellement honneur à la réputation légendaire de cette bande de super-héros. En attendant, cette première tentative n’était pas trop mal fichue, même s’il faudra souvent prendre sur soi pour ne pas hurler face à la grande difficulté du jeu et à sa maniabilité plus que moyenne.