Après un premier jeu en demi-teinte, Sega décida de tenter sa chance une deuxième fois dans la transposition vidéoludique des exploits des célèbres mutants de Marvel Comics. Cette fois, l’éditeur japonais n’avait pas le droit à l’erreur, sous peine de ternir à jamais la réputation de la license X-Men sur Megadrive. Heureusement, Sega s’en tira avec les honneurs, et livra un jeu qui, s’il ne s’avère pas particulièrement inventif, offre une belle démonstration des potentialités d’une Megadrive bien exploitée ainsi qu’un gameplay très réussi.
Une race d’extraterrestres depuis longtemps disparue, les Phalanx, vient de se rappeler au bon souvenir de l’humanité par une attaque d’une grande brutalité. Les Phalanx ont l’intention de s’emparer de la Terre, quitte à se débarrasser de tous ses habitants au préalable. Néanmoins, mis au courant de la présence des X-Men sur la planète bleue, les Phalanx ont pris la précaution de capturer et de cloner certains de leurs plus féroces ennemis, afin de les garder occupés jusqu’à ce que la conquête soit parachevée. 5 X-Men rescapés vont tenter une fois de plus d’empêcher que l’inévitable ne se produise, en investissant les bases terrestres des phalanx et en éliminant les uns après les autres les clones ennemis. On retrouve la même équipe que dans le premier épisode, à savoir Wolverine, Cyclops, Gambit et Diablo, mais ils sont cette fois secondés par Psylocke et Beast. Le principe de pouvoir changer de X-Men quand on le souhaitait a été remisé au placard. Ici, on choisit son mutant au début de chaque niveau ou bien quand on perd une vie, et c’est tout.
Les 6 personnages peuvent attaquer dans toutes les directions (vers le haut, vers le bas en sautant, etc.) et possèdent une attaque spéciale en plus de leurs compétences normales. Cette attaque peut consister en un coup plus puissant (comme pour Beast et Wolverine par exemple) ou en un projectile (laser pour Cyclops, carte chargée d’énergie pour Gambit). Les 5 mutants disposent de capacités très différentes, tant au niveau de la puissance que de la souplesse ou des attaques, et il sera plus ou moins aisé de franchir les différents stages selon le X-Men que l’on contrôle. Par exemple, le tir laser multidirectionnel de Cyclops est bien pratique mais assez difficile à gérer. Beast possède une force herculéenne mais s’avère très lourdaud pour tout ce qui nécessite un peu de finesse et d’acrobaties, tandis que Diablo fait des merveilles en se faufilant à travers tout mais se retrouve presque désarmé face au moindre adversaire un peu plus coriace. Hasard ou volonté consciente, Wolverine est une fois de plus le meilleur choix dans la plupart des situations. La grande nouveauté apportée par Clone Wars réside dans l’apparition de Magneto en tant que personnage jouable. Dès la fin du deuxième stage, après avoir été vaincu par vos X-Men, Magneto rejoindra l’équipe pour déjouer les plans des Phalanx.
Réalisation technique :
Une très honorable réalisation que ce X-Men II, qui s’impose comme l’un des jeux d’action les plus réussis de la console. Les sprites sont particulièrement grands et les personnages sont nettement mieux représentés que dans son prédécesseur. Qui plus est, que ce soit au niveau des couleurs utilisées (vives et éclatantes ; la palette a été superbement exploitée), du type de stages visité ou des mouvements des personnages (Aaah, quelle classe quand Wolverine utilise son coup spécial !), X-Men II parvient à reproduire à la perfection l’atmosphère des comics, ce qui constituait un des principaux manquements du premier épisode. La jouabilité a été totalement revue et, malgré quelques sauts assez imprécis à l’occasion, les mutants se manipulent tout aussi correctement que dans n’importe quel hit d’action de cette époque. La progression en elle-même est assez simple : on récupère de l’énergie régulièrement et le challenge est à la portée de tous les joueurs. On regrettera quand même le déséquilibre très marqué qui existe entre les différents personnages. Alors que, si on prend Beast ou Diablo, la partie se corse considérablement et nécessite à la fois de la tactique et de bons réflexes, on peut se permettre de jouer comme une véritable brute avec Wolverine sans que cela ne porte à conséquence. Au niveau du son, on retrouve des thèmes assez pesants et des bons bruitages. Rien d’extraordinaire mais c’était ce qu’il fallait pour ce type de jeu.
En bref : 17/20
Fait assez curieux, le jeu démarre directement, sans introduction, sans menu d’options, avec Psylocke qui doit s’échapper d’une base militaire en Sibérie. Détail, détail… certes…mais ce choix assez singulier gratifie immédiatement le jeu d’un fort capital-sympathie, comme si X-Men II avait décidé de nous faire « vivre » l’aventure au lieu de nous la faire jouer. Et effectivement, on se sent tout à fait concerné par la sauvegarde de la planète et la victoire des X-Men sur leurs ennemis. Sega a réussi ici un tour de force, à la fois technique et ludique, puisqu’on se trouve en face à un jeu bien torché, présentant des héros charismatiques, une grande fidélité aux comics, et une progression aussi agréable que bien conçue. Le gameplay est très équilibré et varie, suivant les stages, entre l’action pure, un minimum de recherche (avec des terminaux à détruire pour actionner l’ouverture de sas par exemple), des séquences de plates-formes et des combats d’anthologie contre les boss. Evidemment, X-Men II n’en reste pas moins un simple jeu d’action, moins original même que le premier épisode (où il fallait exploiter au mieux les capacités de chaque mutant pour progresser sans trop de complications) mais c’est là toute sa force. Le déséquilibre entre les personnages évoqué plus haut finit même par se transformer en avantage, puisqu’il oblige le joueur à développer différentes stratégies pour progresser en fonction du personnage choisi. Un excellent jeu d’action, que seule sa relative facilité rend un peu décevant.