Wolverine : Adamantium Rage est un jeu vidéo Megadrive publié par Acclaimen 1994 .

  • 1994
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Wolverine : Adamantium Rage

2.5/5 — Moyen par

Après de multiples jeux consacrés aux X-Men sur à peu près tous les supports, les éditeurs ne pouvaient que s’intéresser au plus charismatique d’entre eux, celui que sa violence, son caractère de grizzly constipé et sa gueule de vieux soudard aviné ont instantanément transformé en personnage central du comic. De plus, avec les causes très particulières de sa mutation, Acclaim tenait là un scénario tout trouvé pour que les joueurs aient envie d’incarner le mutant masqué en lycra jaune. A ce titre, le synopsis de la version Megadrive reste assez flou. On comprend juste que Wolverine a obtenu des informations sur la manière dont il est devenu un mutant doté d’un squelette d’adamantite, et qu’il semble déterminé à se venger de manière particulièrement brutale vis à vis de ses indignes géniteurs.

Qu’on se le dise, Wolverine n’est qu’un de ses sempiternels softs où on latte son prochain dans la joie et la bonne humeur, avec une légère dimension dédiée à l’exploration des stages et quelques passages de haute voltige. Fidèle à ses compétences martiales d’origine, Wolverine dispose d’un panel de mouvements étendu qui va des coups de griffe en tous genres aux coups de pieds en tous genres, des rouler-boulers à grande vitesse et des sauts tournoyants toutes griffes dehors. De quoi infliger de solides corrections aux multiples gardes et drones de surveillance qui infestent les différents stages. Comme le veut le comic également, la nature osseuse d’adamantite de Wolverine lui confère des capacités de régénération innées. Il suffit donc, dès que le compteur de vie approche dangereusement du zéro, d’attendre sagement que les capacités de régénération fassent effet pour se retrouver à nouveau en pleine santé. Le problème induit par cette version Megadrive (par rapport à la version Super NES où il fallait liquider un certain nombre d’adversaires pour progresser) réside dans le compteur de temps. Le temps est en effet limité pour franchir chaque sous-level et ces sous-levels sont parfois tortueux, avec moult leviers à actionner, ascenseurs à emprunter, adversaires coriaces et pièges en tout genre qui vous font perdre un temps précieux. Inutile de vous préciser que si, en plus, on baille aux corneilles en attendant tranquillement que ses tissus de mutant se régénèrent, on ne risque pas de progresser beaucoup à travers le jeu.

Réalisation technique :

D’ordinaire, lorsqu’un jeu sortait à la fois sur Megadrive et sur Super NES, l’avantage technique allait presque toujours à la 16-bits de Nintendo. Wolverine est une des exceptions qui confirment la règle. Non seulement la version Megadrive est superbe, mais le design est également fort différent. Là où la Super NES a choisi des graphismes plus colorés et assez typés Comics, la version Megadrive se place dans une optique plus réaliste, avec des décors très chargés, un Wolverine à l’aspect sévère et bien proportionné et des couleurs plus sombres. Le résultat est en tout cas au-dessus de tous soupçons. L’animation est à l’avenant, avec des mouvements à la fois nombreux et très réalistes. Voir Wolverine exploser un garde à grands renforts d’enchaînements de griffes est un régal de gourmet ! La bande sonore, oppressante et sourde, n’est pas particulièrement musicale mais une fois pris dans le feu de l’action, on n’y prête aucune attention. Malgré cette bonne allure générale, le joueur devra être mis en garde contre la jouabilité, qui est l’une des pires à laquelle j’ai eu affaire sur la console : coups imprécis, gestion des collisions hasardeuse, réactivité des commandes quasi nulle et sauts extraordinairement mal gérés. Le moindre drone volant nécessite un saut à la seconde près et un coup porté à un moment où il ne devrait pas l’être (pratiquement au moment où on saute) pour être anéanti. Quant aux passages où il faut actionner un levier, se retourner prestement et sauter sur la plate-forme qui se met en mouvement, ils donnent tout son sens au mot contrariété.

En bref : 10/20

Quel gâchis ! La difficulté de Wolverine, déjà assez élevée, devient carrément frustrante avec cette jouabilité abominable. On s’arrache les cheveux à essayer de progresser sans trop de casse et on finit par fondre en larmes quand le compte à rebours atteint le zéro à quelques mètres de la sortie du niveau. Si Wolverine évite la raclée intégrale, c’est uniquement parce qu’on sent qu’il y a un jeu vraiment pas mal fichu du tout derrière tout cela, et qu’on se fait violence pour ne pas lâcher prise trop vite. Si seulement les gars de chez Acclaim s’étaient souvenus qu’un jeu, en plus d’être beau et intéressant, doit être j-o-u-a-b-l-e… !

Wolverine : Adamantium Rage