Y’a des jeux comme ça, tu leur filerais même pas un rouble pour s’acheter du picrate Monoprix. Wiz’n Liz entre dans cette catégorie comme un ange entrerait en enfer en se demandant qui c’est qui a poussé le chauffage à fond. La seule chose à même de décider l’acheteur potentiel lorsqu’il se retrouve en face de la jaquette, c’est le petit logo Psygnosis, qui rime avec qualité. Bon, en pratique ça rime plus avec chaude-pisse, mais ça n’aide pas le client lorsqu’il rentre dans l’échoppe glauque.
UN TITWE ECWIT SUW UN CLAVIER AZEWTY
Wiz et Liz sont deux sorciers, le premier façon Merlin l’enchanteur alors que la seconde est aussi sexy qu’un cadavre au bout de trois jours (ou que Régine le jour où les points de suture vont sauter. Ou même à l’heure actuelle en fait). Les deux vivent sur la planète Pun et occupent leurs longues soirées d’hiver en jouant avec des baguettes magiques, chaudrons et autres accessoires de magots. Las, un beau jour l’une de leurs expériences tourne court et le sortilège ainsi créé éparpille aux quatre coins de la planète les paisibles wabbits, les lapins du coin qui copulaient jusque-là en paix sans emmerder personne. Le but du jeu est donc de retrouver les charmantes bestioles.
C’EST UN LAPIN DANS VOTRE POCHE, OU VOUS ETES JUSTE CONTENT DE ME VOIR ?
Pour faire court et circoncis… Pardon, pour faire court et concis, Wiz’n Liz est une simulation de chien de berger. Vous commencez par choisir votre niveau de difficulté parmi trois (un quatrième est débloqué sous certaines conditions) puis vous vous lancez dans huit niveaux dans lesquels vous devrez ramasser tous les wabbits en temps très limité.
Mais entrons un peu plus dans le détail si vous le voulez bien, et si vous le voulez pas c’est pareil. Vous débutez près de votre cabane, où vous pourrez ramasser deux fruits et les jeter dans votre chaudron pour obtenir un bonus. Par exemple vous obtiendrez un bonus de score, la possibilité de refaire un niveau fini pour péter le score ou encore l’un des diamants qui vous permettront de débloquer le niveau super hard. Ensuite, vous franchissez la porte et atterrissez dans un endroit où vous pourrez choisir quel niveau vous voulez faire. L’ordre est facultatif.
Il existe donc huit niveaux : la prairie, le cimetière, le temple, la neige, la lune, le désert, la forêt et la mine. Ce sont les mêmes décors pour chaque niveau de difficulté, simplement l’objectif augmente alors que le temps imparti reste le même. Tant que l’on est sur les bases, sachez que le gameplay est très simple : vous appuyez sur gauche et droite pour courir dans la direction adéquate (le personnage est petit mais se déplace très rapidement) et disposez d’un bouton de saut ©, c’est tout.
Chaque niveau se déroule en deux rounds identiques : il s’agit de ramasser les lettres du sortilège indiqué en haut d’écran puis de sauver tous les lapins pour activer la sortie. Pour récupérer les lettres, il suffit de toucher un lapin : il disparait alors et la lettre s’envole, il vous suffit de la toucher pour l’obtenir. Si le nom du sortilège fait six lettres, alors les six premiers lapins que vous toucherez libèreront les lettres voulues. Ensuite il vous faut ramasser tous les autres lapins, encore une fois en les touchant simplement.
Si cela vous paraît simpliste, dîtes-vous que le temps imparti ne vous suffira pas pour ramasser tous les lapins et sortir. Mais une fois que vous avez obtenu les lettres du sort, les autres wabbits ramassés libèrent divers bonus, dont du temps supplémentaire. Les autres bonus sont des étoiles ou des fruits qui ne font qu’augmenter votre score, mais aussi de nouvelles lettres. Ces dernières sont au nombre de cinq et forment le mot BONUS. Une fois que vous avez le mot complet, vous accédez à un stage bonus (c’est pas con ça, la relation entre le mot et le type de stage, fallait y penser) qui est le même que celui que vous avez traversé mais la nuit. Comme chacun le sait, la nuit, tous les chats sont gris. Les wabbits aussi, et en ramasser un vous vaudra deux milles points contre cinq cents pour un wabbit normal. Bien entendu, le temps est ici encore plus limité.
Vous l’aurez compris, Wiz’n Liz est donc un jeu à scoring. Une fois les deux rounds du stage accomplis, vous le quittez (vous ne pourrez pas y revenir sauf si vous avez débloqué l’option avec le chaudron dont je parlais au début) et revenez près de votre chaudron. Vous pourrez de nouveau mixer deux fruits avant de retourner au choix des stages.
Une fois les huit niveaux traversés avec succès, vous rencontrerez le boss du jeu. Il est différent pour chaque niveau de difficulté (sauf le niveau de difficulté déblocable qui conserve le même boss final que le niveau difficile) mais tous suivent le même principe. Vous disposez d’un certain nombre de vies, d’autant plus important que vous aurez réalisé un gros score dans les stages précédents, et vous en perdez une à chaque touche. Pour vous débarrasser du gros vilain, il faudra le frapper par magie, grâce au bouton A.
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZ !
Tout d’abord, il me faut tordre le cou à une idée reçue : non, non et non, n’importe quoi, tout ce qui est mignon N’EST PAS forcément gentil.
La preuve avec ce Wiz’n Liz. Globalement le jeu est plutôt agréable visuellement. Les décors sont assez sombres. En fait la planète ne dispose pas d’atmosphère à priori, donc le ciel est tout le temps noir. Ca vire carrément au péniblement descriptible lorsqu’on entre dans les stages bonus qui se déroulent la nuit, mais même de manière générale c’est assez peu coloré. Malgré tout les environnements ne sont pas glauques pour autant, et les petits sprites sont assez kawaï. Oui, moi aussi j’aime employer des termes nipponisants pour faire hype et péter plus haut que mon cul.
Bref, ça se laisse regarder, d’autant que les animations sont plutôt amusantes. On voit par exemple la Lune bâiller en fond d’écran, les wabbits sont très bien animés et, lorsqu’on les touche, des onomatopées apparaissent à l’écran. La partie musicale, sucrée et enjouée, correspond bien à l’ambiance, mais sa répétitivité peut finir par agacer. Au bout de trois minutes et trente-deux secondes précisément pour les plus endurants.
A jouer, Wiz’n Liz n’est pas à proprement parler un jeu de réflexion. Les déplacements et sauts sont très rapides et le chronomètre serré impose un rythme frénétique, si bien qu’il faut avoir plus de réflexes que de réflexion. D’ailleurs je change de ce pas la catégorie du jeu.
Du fait de ce rythme intense, la durée de vie est plutôt courte. L’intégralité des stages se boucle en une petite demi-heure, et si la replay-value est importante avec quatre modes de difficulté, la répétitivité s’installe assez rapidement. Au bout de trois minutes et trente-deux secondes histoire d’être raccord.
Mais j’en reviens à ce que je disais au début, si Wiz’n Liz est un petit jeu sympa à première vue, il est loin d’être simple. Le temps est vraiment très limité et il vous faudra un sacré sang-froid pour le boucler sans jeter la manette contre un mur ou contre le chat. Ou jeter le chat par la fenêtre, ce qui n’est pas forcément une perte.
Au final Bizarre Creations, les créateurs du jeu (Project Gotham Racing entre autres) nous a pondu un soft amusant sur le court terme mais vite ennuyeux. Et en plus, pire que tout, il s’agit d’un jeu tellement quelconque que je n’arrive pas à trouver la moindre vanne pour ma conclusion.