Fleuron de l’équipe de programmation AM2, la série des Virtua Fighter fut la première série de jeux de combat en véritable 3D. Plus encore que le premier épisode (fondateur mais encore très géométrique), ce Virtua Fighter II fut une véritable révélation à l’époque de sa sortie. Il proposait les graphismes les plus époustouflants jamais vus à l’époque, et enfonçait sans difficultés n’importe lequel de ses concurrents directs. Le portage de ce hit sur une console de bien moindre puissance, alors même que cette console vivait alors ses derniers instants, avait de quoi surprendre. Néanmoins, au vu du résultat, on peut voir dans cette adaptation sur Megadrive un dernier coup d’éclat de la part de Sega, une brillante démonstration de ce qu’une parfaite exploitation des routines techniques de la Megadrive pouvait donner comme résultat.
Evidemment, compte tenu de la puissance de la console, le jeu n’est plus en 3D mais, grâce à une représentation soignée des personnages et quelques effets visuels dans les décors, il parvient presque à faire illusion. Sega a cependant zappé les deux nouveaux personnages ajoutés à Virtua Fighter (le sympathique Lion Rafale, et ce vieux pochtron de Shun-Di) et on se retrouve donc uniquement avec les 8 combattants du premier jeu : Jacky et Sara Bryant, Lau Chan et Paï Chan, Jeffrey McWild, Wolf Hawkfield, Akira Yuki et Kagemaru. C’est amplement suffisant pour passer un bon moment. Le plus étonnant reste encore que tous les coups et toutes les sensations du jeu d’arcade aient été conservées malgré le passage à la 2D.
Réalisation technique :
Techniquement, Virtua Fighter II est une claque. AM2 a réussi son pari de pousser la console dans ses derniers retranchements. Evidemment, il y a un gouffre entre la qualité technique d’origine et celle de ce portage Megadrive, mais pour une simple console 16-bits, le résultat est tout à fait bluffant. Graphiquement, le jeu est d’excellente facture : les décors sont fidèlement reproduits, les personnages sont détaillés et surtout, le grain de finesse des personnages et quelques mini-zooms dans les décors parviennent à rendre une très légère impression de 3D. Malgré quelques ralentissements occasionnels, les combats se déroulent à un rythme assez soutenu. On éprouve bien parfois une légère impression de flottement entre deux assauts mais rien qui soit véritablement dérangeant. La jouabilité est un peu lourde, comme elle l’était à l’origine. Les attaques en sautant demeurent imprécises mais pour le reste, les personnages répondent parfaitement aux commandes et surtout, on retrouve toutes les possibilités et toutes les sensations du jeu d’arcade. Au niveau du son, les musiques sont dans la moyenne acceptable sur le console mais les bruitages restent médiocres.
En bref : 14/20
A vrai dire, Virtua Fighter II vaut davantage par la prouesse technique qui a été réalisée que par son intérêt propre. En soi, il n’y a tout de même pas un grand choix de personnages, les coups de base sont désespérément identiques entre tous les combattants, et l’action reste bien moins vive et technique que celle d’un jeu de combat plus traditionnel. Reste que Virtua Fighter II reste quand même plutôt agréable à jouer, surtout en mode Vs, et qu’on peut saluer bien bas cette volonté d’offrir aux possesseurs de 16-bits les jeux de la génération suivante, fut-ce en version simplifiée.