Valis : the Fantasm Soldier est un jeu vidéo Megadrive publié par Teleneten 1991 .

  • 1991
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Valis : the Fantasm Soldier

2.5/5 — Moyen par

Valis : the Fantasm Soldier porte bien son nom. Parce qu’une étudiante nipponne en costume d’écolière - jupe plissée qui se transforme en nymphette de légende grecque cheveux et toge au vent, ça fait forcément fantasmer les ottakus de tous poils. Surtout sur PC Engine où les gros plans sur sa petite culotte étaient aussi fréquents que les discours sans fond de notre cher petit président-dictateur.

JE SUIS TA MEILLEURE AMIE

Y’a vraiment des jours où on aimerait rester pieuté au chaud plutôt que de subir les agressions permanentes de ce monde affreux, comme diraient nos amis émo-gothos. Prenez Yuko par exemple.

Yuko est juste une étudiante comme les autres, mais aujourd’hui n’est pas son jour. Il pisse comme vache qui pleut, elle est à la bourre pour sa séance de tortures de maths et en arrivant devant son bahut, elle rencontre sa meilleure amie Reiko, tombée sous le joug d’un démon du nom de Rogles.

A peine comprend-elle ce qu’il se passe qu’elle se retrouve avec un gros manche à la main… Celui d’une épée - what else ? - qui va vite se révéler utile puisque les démons envahissent Tokyo. Yuko est semble-t-il la nana qui va sauver le monde parallèle de Vecanti, un espèce d’Eden où les gonzesses se trimballent moitié à poil dans un délire gréco-romain à qui il ne manque plus que les combats dans la boue pour mériter le titre de fantasme neumbeur ouane.

LE GREEK, C’EST GEEK

Valis est un jeu de plates-formes/action qui ressemble dans sa structuration aux premiers Castlevania. Il vous faudra traverser sept niveaux, la plupart du temps linéaires mais divisés en plusieurs zones, jusqu’à vous retrouver nez-à-nez avec le boss.

Si vous commencez en tant que simple étudiante armée d’une épée en plein Tokyo, passée la première cinématique vous vous retrouvez à Vecanti, habillée cette fois en guerrière mythologique. Si on peut parler d’habits concernant les deux pauvres bouts de tissus qui vous recouvrent. Preuve en est que Yuko n’est pas frileuse puisque votre exploration de ce nouveau monde commence sur la glace. Heureusement vous aurez bien vite l’occasion de vous réchauffer, le niveau suivant étant une fournaise. Place ensuite à une lande désolée (pas de quoi, ce n’est rien), à un temple en ruines, une forêt et la forteresse du vilain streum.

Au cours de votre périple, vous devrez gérer les démons qui vous assaillent bien entendu, mais également les pièges au sol ou tombant du plafond. Prenez garde également à toute surface liquide. Même si ce n’est pas toujours de la lave, même si ça ressemble juste à une flaque d’eau, poser le pied là-dedans équivaut à tremper son biscuit chez une prostituée roumaine : ce n’est pas safe et vous ne vous en sortirez pas avec une simple chtouille.

Les boutons A, B et C de la manette sont dévolus respectivement aux glissades, coups d’épées et sauts, sachant que vous pouvez augmenter la taille de ces derniers en appuyant sur la direction haute en même temps.

Au cours du jeu vous trouverez divers bonus enfermés dans des cristaux rouges qu’il vous faudra au préalable détruire pour récupérer l’option. Vous y gagnez des cœurs pour restaurer votre jauge de santé, des pastilles bleues pour restaurer votre jauge de magie, de nouvelles armes ou des vies supplémentaires.

Concernant les armes, il existe quatre types d’épées aux effets divers. Celle de base tire en arc de cercle, la seconde que vous récupérez envoie de gros rayons devant et derrière Yuko, la suivante projette des flèches auto-guidées et la dernière des boomerangs d’énergie en haut et devant vous.

Concernant la jauge de magie, elle vous sert à utiliser vos sorts, ce qui est somme toute plus logique que si elle vous avait servi à préparer le thé. Les sorts en question s’obtiennent en détruisant un boss, il y’en a six (puisque le dernier boss n’en donne pas, forcément) qui coûtent plus ou moins de points de magie. Vous les sélectionnez via le menu pause et les utilisez en appuyant sur haut plus B. Dragon de feu tournoyant autour de vous, salve d’éclairs ou encore tremblement de terre faisant office de smart bomb, sont ainsi au programme des réjouissances.

POUR LE FANTASME, TU REPASSERAS

Fans de Final Fantasy X-2, ce jeu est fait pour vous : fan service à mort presque quinze ans avant, il joue la carte du shojo manga type magical girl, sauf que là l’héroïne n’est pas armée d’une baguette magique mais d’un gros sabre méchant façon « Découpez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Faut aimer le genre mais c’est du typiquement nippon et il manque les scènes presque hentaï de la version PC Engine, ce qui est une honte, monsieur ! Les possesseurs de Megadrive veulent aussi voir de la petite culotte, y’a pas d’raisons !

Du coup Yuko est moins affriolante. Les graphismes souffrent de la comparaison avec la version Turbogriph… Turbograf… PC Engine, ce qui est plus ou moins un comble, même si on sait que la p’tite grise était capable de prouesses à faire rougir ses petites sœurs, comme votre arrière-grand-mère quand elle fait le grand écart-ventouse à 90 balais. Bref, globalement le jeu n’est pas très joli, les couleurs manquent de gaité, les animations sont hachées et les scènes cinématiques, au demeurant assez réussies, en pâtissent.

La partie sonore n’est pas non plus à se relever la nuit, d’autant que la Megadrive a sérieusement tendance à crachouiller, à croire qu’ils y ont foutu une sono de chez Leclerc en guise de processeur sonore (ah bon ? T’es sûr qu’il y’a un proc dédié au son là-dedans ?).

A jouer encore, Valis souffre de nombreuses tares qui s’avèreront congénitales puisque c’est la même chose pour les épisodes suivants : la gestion des collisions est déplorable et le gameplay ne propose absolument aucune innovation par rapport à la concurrence, sans compter que l’aventure est bien plus linéaire que pour d’autres portages.

La difficulté est à double vitesse. A savoir que si vous disposez du tir de l’épée l’aventure ressemble à un parcours de santé digne du plus mou des épisodes de Derrick, alors que sans, vous préfèreriez encore vous retrouver embourbé dans les rizières vietnamiennes en 59, du fait de la gestion hasardeuse des collisions justement. Non, pas au ‘Nam, dans le jeu.

La durée de vie est moyenne, mais la plupart des niveaux est parsemée de zones de promenade, où vous ne ferez rien d’autre qu’avancer bêtement sans le moindre ennemi à charcuter, ce qui provoque des temps morts aussi inutiles que n’importe quel temps mort.

Bref, on s’emmerde souvent dans Valis, et la libido en prend un coup, si bien qu’au final le jeu porte mal son nom. Ben moi aussi, j’ai le droit de changer d’avis.

Valis : the Fantasm Soldier