Valis est une ancienne série de jeux de plates-formes ayant commencé sa carrière sur NES et MSXqui semble un peu oubliée aujourd’hui. La série a connu son heure de gloire essentiellement sur PC Engine, où une bonne exploitation de la machine se couplait à de très belles scènes cinématiques, les jeux étant sortis sur CD-ROM. Voici l’adaptation de Valis 3 sur la console 16 bits de Sega.
Une très très jolie introduction nous apprend les bases du scénario. Pour une raison inconnue, le Dark World est sur le point de s’effondrer et afin de permettre sa survie, la race des démons s’apprête à envahir le monde des humains et le Dream World. Une seule chose s’oppose à eux, Yuko, la porteuse de l’épée Valis et protectrice de ces deux mondes. Au même moment, éveillée en pleine nuit par un voleur, l’héroïne se précipite à sa poursuite, le voleur n’ayant porté son dévolu sur rien moins que la lame sacrée. On apprendra bien vite (après l’avoir sauvée) que le cambrioleur, ou plutôt la cambrioleuse, n’est autre que Cham, qui souhaite lutter contre le Dark World. Yuko est donc partie en route avec sa nouvelle compagnonne pour stopper l’invasion.
Valis 3 est un jeu de plates-formes des plus classique. Le personnage avance dans des décors variés , frappant ses ennemis et sautant de plates-formes en plates-formes quand besoin est. La construction des niveaux ne présente guère d’originalité mais ils sont globalement très correctement construits et se déroulent dans des décors variés : une tour, une espèce d’usine futuriste, la traversée d’un lac sur une barque. Chaque niveau présente une faune variée et peu amicale et avec un design souvent assez original et se conclue par un boss plus ou moins coriace. Pas question de faire le gros bourrin contre eux, la clef de la victoire étant de savoir esquiver leurs attaques.
Si Yuko est le personnage principal du jeu, deux compagnons viendront se joindre à vous en cours de route avec lesquels on peut jouer en pressant simplement sur haut et A. Les différences entre les trois personnages se ressentent surtout par l’arme utilisée. Yuko utilise sa bonne vieille épée cracheuse de lames d’énergie, Cham utilise un fouet avec une portée plus courte mais légèrement plus puissant et la prêtresse un bâton propulsant deux boules magiques. Mais de fait, la différenciation des personnages n’est pas assez poussée et au final, on reste généralement avec Yuko, nettement plus sexy que ses amies. ;) Les armes voient leur puissance augmenter grâce à l’accumulation d’un bonus. Originalité du jeu, elles ont une jauge de puissance, se vidant quand on frappe un ennemi puis se rechargeant. Plus la jauge est pleine, plus le coup asséné sera puissant. Si c’est un élément somme toute appréciable, on regrette que la rapidité de remplissage de la jauge soit telle qu’au final, cette caractéristique n’influe que peu sur le jeu.
Le héros peut également faire une roulade à l’aide la touche A. Plus que d’esquiver les ennemis, ceci permet de se faire un chemin dans des boyaux étroits que l’on rencontre de temps à autres. Enfin, deux niveaux de sauts sont présents : le saut simple, et un saut nettement plus élevé, en pressant simultanément sur haut et C. Ce dernier permet de franchir des trous larges et est souvent le seul moyen de parer aux attaques des boss.
Enfin, on peut utiliser de la magie en obtenant un bonus spécifique et en accumulant des points de mana, dont un certain nombre est prélevé à chaque utilisation. Bien entendu, cela s’avère utile essentiellement face aux boss de fin de niveau, mais on regrette un peu son manque de variété et surtout qu’elle est tout sauf spectaculaire ! ^^ Deux pauvres petites épée se précipitant seules sur l’ennemi le plus proche par exemple.
Techniquement, le jeu est très correctement réalisé même si concrètement, on reste dans du très conventionnel. Les graphismes sont plutôt jolis, malgré des décors parfois un peu pauvres ou ayant mal vieillis. Les sprites par contre ont un design assez léché, et à un certain moment du jeu, quand l’épée de Valis déploit toute sa puissance, Yuko ressemble plus à un chevalier extrait de Saint Seya qu’autre chose. On apprécie en tout cas les très réussies scènes animées ponctuant régulièrement le jeu typiquement dans le style manga du début des années 90. L’animation est pour sa part parfaitement fluide avec des mouvements bien décomposés mais elle souffre d’une certaine lenteur, ce qui rompt dramatiquement le rythme de l’action. Au niveau sonore, les musiques ne sont pas mal mais sans grand génie. Si elles se mêlent assez bien à l’action, vous ne risquez pas d’en fredonner une cinq minutes après avoir arrêté de jouer : vous ne vous en souviendrez plus ! Valis 3 n’est pas un jeu trop difficile ce qui le rend assez accessible malgré la relative complexité des commandes par rapport aux autres jeu de ce style à cette époque.
Valis 3 n’est donc pas un mauvais jeu, mais il a bien du mal à se détacher de la production de l’époque. C’est bien construit, c’est assez joli, mais en soi le peu d’innovations qu’on y trouve ne sont pas exploitées de façon convaincante et ça manque un peu d’énergie, l’action n’étant que rarement intensive. Reste les très belles cinématiques entre les niveaux. Sympathique, mais pas indispensable.