Universal Soldier est un jeu vidéo Megadrive publié par Accoladeen 1992 .

  • 1992
  • Action

Test du jeu vidéo Universal Soldier

2.5/5 — Moyen par

Universal Soldier est un film avec Jean-Claude Van Damme. C’est même un des meilleurs films avec Jean-Claude Van Damme ; l’un des rares à ne pas susciter instantanément une réaction d’incrédulité émerveillée face au talent du célèbre mime Bruxellois pour arborer la même expression, mi-interrogative, mi-demeurée, d’un bout à l’autre du film (ce que, dans le jargon du métier, on appelle «l’œil du gnou»). Pour mémoire, Universal Soldier consistait en une grosse baston au sein d’une unité spéciale de l’armée américaine, composée de soldats morts réanimés au moyen de la science et de la biomécanique. Deux de ces soldats (Lundgren et Van Damme) étaient des ennemis jurés tombés durant la guerre du Vietnam. Le premier de ces deux super-soldats est un peu fou dans sa tête et lors d’une mission, il se mange un méchant choc temporel, reconnaissant dans son camarade de régiment le type qu’il rêvait de dégommer 25 ans plus tôt.

Dès les premières minutes, vous ne manquerez pas de remarquer qu’Universal Soldier vous rappelle décidément beaucoup un célèbre hit de l’ancien temps. Vous ne vous trompez pas : Universal Soldier est tout simplement un clone presque parfait de Turrican (le deuxième épisode en l’occurrence), vendu sous un autre nom pour profiter du succès relatif du film du même nom. Les développeurs ont simplement pris le code source de Turrican, ont donné un look plus humain au sprite principal et à certains de ses adversaires, ont bien mélangé les niveaux au shaker et, la bouche en cœur, ont ressorti un vieux hit sous un autre nom. D’ailleurs, ce relookage maladroit n’est pas sans poser quelques menus problèmes, comme quand on affronte un Dolph Lundgren de 7 mètres de haut avec une dégaine de playmobil. Dans mon jargon à moi, on appelle ça un «procédé vachement limite qui aurait donné toute sa caution morale à l’émulation si ça avait existé à l’époque».

Pour vous résumer l’affaire, Turrican est un soft 200% action. Dans la peau d’un cyborg (ou d’un Van Damme dans le cas présent, ce qui revient au même), vous traversez des univers… disons, bizarres (des bases décorées par des architectes soviétiques dépressifs, et les régions sauvages où ils sont vraisemblablement nés), vous récupérez des tonnes de bonus (invicibilité, mega-bombe, triple tir en cloche, projectiles de feu, et cinq niveaux de power-up pour transformer un petit projectile de rien du tout en arme de destruction massive) et vous gardez le doigt appuyé sur le bouton de tir pour exploser tout ce qui remue à l’écran : des machines volantes, des machines rampantes, des robots (des humains dans le cas d’Universal Soldier), des bestioles vivantes mais vaguement extraterrestres et des trucs indéfinissables qui mordent et vous tirent dessus.

Réalisation technique :

Turrican n’a jamais été un soft vraiment beau, avec un design étrange, des ennemis vilains comme tout et des couleurs gerbantes. Ce relookage opportuniste n’arrange rien à l’affaire si ce n’est qu’en plus d’être très en dessous de ce qu’on peut attendre d’une Megadrive, sa réalisation graphique devient totalement incohérente : on n’y retrouve en effet rien qui puisse rappeler le film, même de loin, et le tout ressemble à un collage hasardeux de divers éléments n’ayant aucun rapport entre eux. La bande sonore est stridente et on retrouve pas mal d’illogismes dans le gameplay, comme le fait que votre personnage fasse des bonds de 10 mètres de haut mais ne puisse pas franchir un simple escalier en marchant (il faut sauter à chaque marche). Un autre détail très énervant, c’est que la barre d’énergie de votre personnage diminue dès qu’un ennemi entre en contact avec lui… sans que rien à l’écran ne vienne indiquer que vous perdez de l’énergie (je ne sais pas moi : un clignotement, un petit mouvement sec… non, il endure tout en serrant les dents, le cyborg). À part ça, le personnage est très souple pour un robot : on est loin de Probotector (Ah non, c’est vrai, c’est un humain dans cette version ! Disons qu’il est vraiment très très souple, et probablement dopé à mort). Quitte à vendre un produit existant sous un autre nom, Accolade aurait franchement pu corriger quelques éléments, sur le fond comme sur la forme.

En bref : 10/20

Oublions deux minutes le procédé nauséabond pratiqué par Accolade et intéressons nous au jeu en lui-même : il est moche, il possède un gameplay un peu démodé et les nombreuses faiblesses dans sa jouabilité le rendent gratuitement difficile. Bref, Turrican n’avait pas forcément grand-chose à faire sur Megadrive dans sa version d’origine, et Universal Soldier ajoute les incohérences et le ratage visuel à cette réalisation déjà désuète. Reste que bon… malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, Turrican, à l’exclusion de toutes considérations sur sa valeur technique, ça reste quand même un chouette soft à la base, rapide et hyper défoulant. Ces qualités restent en tout cas le seul point positif à retenir de ce portage de forban, nettement inférieure à l’original.

Universal Soldier