Trouble Shooter (Battle Mania) est un jeu vidéo Megadrive publié par Vic Tokaien 1991 .

  • 1991
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Trouble Shooter (Battle Mania)

4/5 — Exceptionnel ! par

Je cherche le piège. Jusqu’à présent pour moi, Vic Tokai c’était une boîte à fientes à l’origine de Time Slip, Decapattack ou encore Socket. Où est-ce que je me suis planté ? N’y allons pas par quatre chemins, Trouble Shooter est bon. Très bon même. Une vague ressucée de Forgotten Worlds à la limite, histoire d’insister sur le fait que c’est la meilleure entreprise de plagiat après Data East, mais c’est vraiment pour vous faire plaisir.

UNE JOLIE PAIRE DE…

Le prince Eldon, fils du roi Frederick et accessoirement héritier du trône, a été enlevé par le diabolique génie militaire Blackball. Ca sent le medfan vu d’ici, mais pas du tout. C’est bel et bien du futuristique typé manga. Bref, on est à deux doigts de la guerre mondiale, mais le colonel Patch, officier vétéran des services secrets, compte bien régler la solution discrètement en envoyant les Trouble Shooters. Las, le duo de jeunes femmes, plutôt orienté Dirty Pair que Sam Fisher, est plus du genre l’Arme Fatale. « Non lui c’est fracas, moi c’est perte. »

SI J’AVANCE TU RECULES, COMMENT VEUX-TU… ?

Même si ce n’est pas forcément visible au premier coup d’œil, Trouble Shooter est un shoot’em up horizontal. C’est vrai que le titre pouvait le laisser supposer, je vous l’accorde. On y manipule à travers six niveaux les deux héroïnes en même temps, ce qui devrait ravir les hikikomoris les plus imaginatifs.

En effet, les deux portent un jet-pack sur le dos et se déplacent ainsi dans les airs sur toute la hauteur de l’écran, l’une visant à droite et l’autre à gauche. Seule celle de droite (la blonde) est vulnérable, au cas où vous vous inquiéteriez au sujet du masque de collision. Elles sont en principe collées dos à dos mais si par hasard vous rencontrez un obstacle qui bloque l’une et pas l’autre, elles peuvent être séparées sans dommages corporels, merci pour elles.

Concernant les commandes, sachez que le bouton A met votre jet-pack à contribution, le transformant en smart bomb (il faut auparavant que la jauge en haut à droite de l’écran soit chargée, en lattant des ennemis), le bouton B permet de tirer et le bouton C de retourner votre partenaire (celle qui tire à gauche) pour la faire tirer vers la droite.

Et bon an mal an, notre bête-à-deux-dos-à-l-envers traverse les stages (ciel, forteresse technoïde, pas de tir d’une fusée ou encore océan) en éparpillant sur sa route les ennemis façon puzzle, avec une préférence certaine pour les vaisseaux qui portent des caisses. En effet lesdites caisses contiennent des options fort utiles qui augmentent la puissance de tir de l’une ou l’autre gonzesse ou leur octroie un module, qui peut être soit fixe soit tourner autour d’elles, le tout en tirant sans discontinuer sur l’ennemi. Il est aussi possible entre deux stages de changer son modèle de jet-pack /smart bomb pour des effets variés (éclairs sur tout l’écran, laser vertical qui se déplace avec vous, etc.).

DAN ET DANNY

L’ambiance du jeu, orientée un peu mecha, un peu cyberpunk et beaucoup manga (un peu chelou donc), agrémentée d’une bonne dose d’humour dont une fausse fin assez poilante, est franchement inspirée de Dirty Pair donc (ou Dan et Danny en VF pour ceux qui n’auraient pas compris l’inter-titre), ce qui n’est pas pour me déplaire.

D’autant que le visuel s’y prête bien. On n’est sans doute pas devant une merveille de graphismes qui convaincrait les derniers réacs que le jivé est bien un art, mais l’ensemble est croquignolet - XVIIIe siècle representz - même si sprites comme décors manquent de finitions. C’est en tout cas suffisamment correct pour qu’on puisse y apposer un logo jeux 16 bits garanti AOC. De plus, c’est très coloré et les animations humoristiques y apportent un plus non négligeable.

La partie sonore est bien plus anecdotique, mais comme de toute façon la bande-son est couverte par les bruitages lourdingues, on ne s’apesantira pas dessus outre mesure.

Maintenant que nous en avons terminé avec l’extérieur, attaquons-nous à l’intérieur. Ce jour est à marquer d’une croix blanche puisqu’il est celui où j’ai découvert que Vic Tokai pouvait aussi faire dans le gameplay sympa. Le deadly duo se dirige au doigt et à l’œil, répond vite et bien et il n’y a en gros rien à reprocher à la maniabilité de ce Trouble Shooter, ce qui ne laisse pas de m’étonner.

Malgré tout rien n’est parfait, surtout pas chez eux, et le cruel constat ne saurait tarder : Trouble Shooter, c’est le vrai modèle du shoot à papa. On peut y jouer à une main en tenant sa canette de bière de l’autre, on ne risque pas de se retrouver game over. Les niveaux sont tranquilles, assez courts et peu nombreux, tant et si bien que l’on est presque surpris d’arriver si vite à la fin.

Le critère de difficulté n’important pas vraiment pour moi, je note assez haut, mais les fondus de shmups risquent d’être un poil déçus. Au final c’est un petit shoot sympatoche, assez original et qui mérite d’y consacrer une heure ou deux, un après-midi pluvieux où on n’a rien d’autre à foutre.

Trouble Shooter (Battle Mania)