Traysia est un jeu vidéo Megadrive publié par Rioten 1992 .

  • 1992
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Traysia

0/5 — Nul !! par

Allez hop, y a quelque temps que j’ai pas parlé d’une grosse daube, remédions à cela.

Avant tout, je tiens à me justifier. Chaque être humain possède un point faible qui éveillera en lui des instincts de « je veux ça !!! » d’une puissance insoutenable. Essayez d’élever une gamine en la nourrissant de Power Rangers et d’amphétamines, et en lui passant les Walker Texas Ranger en boucle… Il n’empêche que malgré tout vos efforts, son chromosome « sale gamine » s’éveillera devant un poney ou une barbie. Pour certains mecs, une caisse à outils fera l’affaire. Pour moi, c’était un jeu d’aventure avec un gros dragon sur la jaquette (ouais geek, je sais).

Import only

Traysia, à l’instar du nuage de Tchernobyl, n’est pas arrivé jusqu’en France, et je remercie chaleureusement le sévère système d’immigration français pour cela.

Parlons un peu du jeu maintenant.

C’est une princesse qui repeint son plafond et…

Je commence par un gros spoil : la jaquette américaine présente un superbe dragon. Rien de tout cela dans le jeu. Rien de plus gros qu’une vache verte vaguement hippototamisée en tout cas.

Notre héros (nous) s’appelle Roy. Derrière ce nom d’une sensibilité rare se cache un jeune paysan au coeur sensible qui quitte sa promise (Traysia, d’où le titre) pour partir à l’aventure, trucider du gobelin, du troll, former des padawans et déformer de la pucelle.

Bien vite, on lui demande son aide dans un village. Ravi de se rendre utile, il accompagne tout le monde pour mettre un terme à la menace qui… menace (laquelle ? on sait pas).

Hélas, le gentil magicien du groupe est en fait un môchant qui trahit tout le monde et nous emprisonne. On doit donc se barrer et on se retrouve embarqué dans un méli-mélo invraisemblable de princesse, monde à sauver, etc.

C’est nul !

Le scénario part vraiment dans tous les sens. Même en anglais, j’avoue ne pas avoir compris grand chose. Je me suis bien renseigné sur certains sites, mais ceux-ci semblent partager le même point de vue que moi, pas de pot.

Essayons de vendre la chose, en nous en tirant par une pirouette ne dévoilant pas l’énorme faille que représente le scénario de ce titre : « Vivez des aventures de l’extrême aux côtés de Roy, utilisez des magies puissantes, parlez à des gens et rentabilisez votre Megadrive !!! ».

Ok ça sent bon ça Coco, je prends le slogan.

Laissons donc cela de côté et voyons l’aspect ludique de la chose. Dispose-t-elle d’un univers riche, beau et prenant ?

En vérité, l’immersion est quasiment nulle. Le nombre de PNJ est très restreint, deux ou trois par village en général, dont le chef qui sert à nous renseigner sur la suite de la quête. Les deux autres PNJ donnent des indications inutiles (« Il paraît qu’il y a des monstres qui se promènent partout » ou conneries du genre), voire contradictoires avec les informations du chef.

Surprise surprise

Niveau équipement, magie… c’est particulier. J’entends par là que comme dans tout RPG, on peut acheter armes, armures et autres équipements. Mais dans Traysia, point d’inventaire précis. Ainsi, on ne sait pas ce que font ou donnent ces équipements. Avouez que c’est balot. On ne sait pas à qui est destiné l’équipement qu’on trouve, celui qu’on nous donne. Pareil pour les magies, déjà peu nombreuses, on ne connaît pas leurs effets avant utilisation.

Au passage, les sorts de soin ne peuvent pas s’utiliser en combat.

Non mais c’est vraiment nul hein !

Les combats sont… uniques en leur genre. Ca se joue comme un tactical RPG (Ogre Battle) sauf que la grille de déplacement n’est pas indiquée, et que les ennemis et alliés aiment se bloquer. Ouais, les alliés font pas souvent ce qu’ont leur dit. Niveau action passe encore, mais on ne gère pas les déplacements. En vérité on gère la destination mais pas le chemin à prendre, laissant ça au CPU (tiens, si je laissais mon p’tit neveu de 3 ans jouer avec une bombe et des allumettes ?). Donc il y a collisions entre les unités alliés qui veulent se rendre utiles, et gros bug digne de Windows 3.1. Au final on se retrouve à finir le combat avec l’unité qui n’aura pas bougé au début et ne se sera pas coincée bêtement.

Les ennemis sont peu variés, mais on trouve grosso modo deux-trois types d’humains (qu’on affronte sans savoir pourquoi) et quelques bestioles (au moins là, on se pose moins de questions).

C’est moche aussi !

Rappelons qu’en 92, la Megadrive frimait à mort avec Sonic, et les éditeurs commençaient à piger ce qu’elle avait sous le capot.

Mais avec Traysia, on fait un bond énorme dans le passé. Sans exagérer, ce jeu aurait été seulement moche s’il était sorti sur Master System.

Le jeu est très pauvre en couleurs, qui sont moches et ternes de toutes façons. Les décors sont laids et peu variés (ça change jamais tout au long du jeu). Les animations sont quasi inexistantes, et ça se permet même de ramer (voire planter) par moment.

On dispose d’une fenêtre de dialogue qui ne disparaît jamais. C’est juste que quand on parle pas… elle est vide, mais bien présente, prenant un huitième de l’écran en bas, et nous évitant un peu de laideur ma foi, au profit d’une simple énorme faute de goût.

La musique est d’un niveau Game Boy. Les mélodies sont rébarbatives mais sans être vraiment affreuses. Les bruitages sont horripilants.

Non mais pire que ça même !

Bref… Je me relis et ne suis pas satisfait, je me trouve trop indulgent.

Pour faire simple : si je devais choisir UN jeu qui mériterait l’enfer sur Megadrive, ce serait Traysia, sans hésitation aucune.

Ce jeu n’a aucune qualité. Tout ce qui n’est pas minable dans ce jeu se retourne contre lui (la durée de vie est correcte, mais qui voudrait s’y mettre vraiment ?).

Ah si, la jaquette américaine est jolie… elle m’a bien pigeonné en tout cas.

Verdict : 0,5/20

Parce qu’on doit quand même trouver pire, genre un jeu qui ne soit pas un RPG ; çe me briserait trop le coeur sinon.

Un peu l’équivalent en jeu vidéo d’une grosse bouse cinématographique genre « le retour de la vengeance du mort-vivant du lagon 4 », qu’on nous obligerait à regarder au premier degré.

Traysia