The Pirates of Dark Water est tiré de la série animée éponyme, connue sous nos latitudes sous le titre ‘Le Tourbillon Noir’. Sunsoft hérita des droits d’adaptation de cette saga télévisuelle méconnue d’Hanna-Barbera, et en tira un jeu tout aussi peu renommé sur les deux principales consoles 16 bits de l’époque. Ah, vous sentez venir la licence chiantos, hein ? Eh bien même pas ne fait.
LES DENTS DE LA MER
L’histoire se déroule sur le monde de Mer, planète constituée d’îles qui dérivent le long de vingt océans. Ceci est sans doute dû aux terribles tourbillons noirs, constitués d’une matière obscure capable de dévorer tout ce qu’elle touche. Pour mettre un peu d’ordre dans ce chaos, un groupe d’aventuriers, menés par le prince Ren d’Octopon, se lance à la recherche des Pierres de la Loi. Ces dernières, une fois réunies, sont censées détruire les tourbillons noirs.
PIRATES DES CARAÏBES
The Pirates of Dark Water est un jeu de plates-formes / action qui se déroule le long de neuf niveaux. Ces stages ne sont pas linéaires, et il vous sera bien souvent demandé d’y rechercher tel ou tel objet. On échappe donc au classique cheminement type « j’avance droit devant et j’affronte un boss à la fin ». D’ailleurs, les boss ne sont pas systématiquement placés à la fin de chaque stage.
Votre aventure débute dans la jungle de Padawa (sans doute là où habitent les Padawans, du coup), mais bien vite vous en viendrez à visiter un manoir hanté, un port battu par les flots, une ville, une montagne, une caverne, un bateau… Vous y affronterez nombre d’adversaires généralement humains, et devrez faire face à un level design parfois fort ingénieux (le passage avec les vagues reste un bon moment de jeu) truffé de passages secrets et de pièges vicieux.
Vous pouvez choisir votre personnage parmi trois : Ren, le plus équilibré des trois, l’écomancer (une nana capable de contrôler les éléments naturels) Tula, faible mais rapide, ou le colossal - mais lent, forcément - Ioz. Tous les héros se contrôlent de la même manière : vous les dirigez à la croix et pouvez frapper, sauter et déclencher leur attaque spéciale qui, elle, est propre à chaque avatar et qui, comme dans un Final Fight par exemple, vous coûte une partie de votre jauge de vie à chaque utilisation.
Il est également possible de parer les coups adverses, mais aussi de jeter un adversaire sur ses pairs. Vous trouverez également de nombreux objets dans les coffres éparpillés ça et là : des clefs permettant de déverrouiller les portes qui vous bloquent l’accès à la suite du jeu, de quoi restaurer votre santé, des armes de jet utilisables uniquement en quantité limitée…
PIÈGE EN EAUX TROUBLES
Au regard de la majorité des jeux tirés de licences plus ou moins célèbres, le joueur découvrant The Pirates of Dark Water risque de se retrouver agréablement surpris. Tout d’abord, l’univers de la série (et du jeu par conséquent) est relativement original et cohérent, ce qui change des dessins animés et mangas débiles auxquels on était habitué jusque là.
En outre, Sunsoft a fait un effort sur la réalisation, et leur jeu est franchement joli. Les graphismes sont fins et détaillés, avec de gros sprites pour les héros comme pour les ennemis, les couleurs sont riches et les animations sont plutôt fluides. Et si, en plus de tout cela, certains thèmes musicaux sont franchement recherchés, alors The Pirates of Dark Water se révèle être un très bon palliatif aux cadors du genre.
Encore faudrait-il que la jouabilité suive, bien sûr. Heureusement, c’est le cas. Les héros se manient bien, on sent assez la différence (force / faiblesse et rapidité / lenteur) entre les trois. Et puis surtout, comme je l’ai déjà signalé, le level design est bien pensé. Loin des jeux de plates-formes en ligne droite, The Pirates of Dark Water ose les recoins, les passages secrets, les murs en trompe-l’œil… Ce petit côté course d’orientation permet d’oublier la difficulté il est vrai assez légère, mais c’est un jeu destiné avant tout aux jeunes, après tout. Et comme la durée de vie est très correcte, les bambins y trouveront sans aucun doute leur compte. Et puis finalement, les autres aussi !