Inspiré du célèbre roman de Rudyard Kipling ou plutôt, de son adaptation en dessin animé par les studios Disney, The Jungle Book est également un de ces logiciels issus de la fructueuse collaboration entre Virgin Games et les studios Disney, autrement dit une création avec un cahier des charges exigeant au possible, de manière à ce que l’adaptation vidéoludique ne puisse en rien dénaturer l’esprit du Disney original. C’est donc l’histoire de Mowgli, le petit d’homme recueilli par la panthère noire Baghera, que l’on va revivre ici, Mowgli qui coulait des jours paisibles dans la forêt tropicale jusqu’au jour où l’envie subite de retrouver sa propre espèce se mit à le tarauder. Bien entendu, prendre le premier rickshaw venu jusqu’à la ville serait trop simple, d’autant plus que l’entièreté des petits animaux de la forêt semble s’être liguée pour empêcher le jeune garçon de rentrer au bercail. Entre les légions de singes, les porc-épic, les écureuils volants, les essaims d’abeilles, les fourmiliers et les serpents en tout genre, Mowgli va vite être obligé de renouer avec ce que son espèce sait faire de mieux, à savoir détruire la nature sauvage.
Comme dans n’importe quel jeu de plates-formes, quelques sauts répétés sur ces ennuyeuses bestioles permettront d’asseoir définitivement la suprématie de l’homme sur l’animal. Mais ce n’est pas tout : Mowgli pourra aussi anéantir les animaux à l’aide de quelques projectiles bien placés. Le projectile de base est la banane (on fait avec ce qu’on a ) dont vous disposez en quantité illimitée. Mais vous pourrez également récupérer la légendaire double-banane (redoutée à juste titre de Bombay à Calcutta), des noix de coco ou encore, des boomerangs. Dans chaque niveau, l’objectif sera de ramasser un certain nombre de gemmes dispersées à travers toute la zone, puis de retrouver Bagherra qui roupille sagement dans un coin pour passer à la zone suivante.
Réalisation technique :
Une fois de plus, Virgin Games et les consultants de Disney ont réalisé un travail au dessus de tout soupçon. Un chouïa moins coloré qu’Aladdin, Jungle Book retranscrit néanmoins de splendide manière les différents paysages et les moments forts du dessin animé. La rivière où Baloo allongé sert de pirogue, la parade militaire des éléphants, les ruines qui servent de royaume à King Louie, ou les Badlands où sévissent Shere Khan et ses copains vautours. En parlant des célèbres protagonistes animaliers du dessin animé, on les retrouve bien entendu au grand complet dans cette adaptation Megadrive, Baghera et Baloo en tant qu’alliés symboliques, les éléphants en tant que plates-formes mobiles, et le petit éléphanteau chevelu en tant que relais de sauvegarde à différents endroits de chaque niveau. Si on retrouve les vautours, les singes, Kaa, King Louie et Shere Khan en tant qu’adversaires, la plupart des animaux hostiles ont été inventés pour les besoins du jeu.
Comme toujours, l’animation a fait l’objet de soins tout particuliers. Tout en restant légèrement en deça de la perfection atteinte par Aladdin, The Jungle Book propose des mouvements d’un réalisme remarquable. Voir le petit d’homme jongler avec ses bananes, regarder un montre imaginaire ou se servir de son slip rouge comme d’un parachute, est un réel plaisir. Par rapport à la version Super NES, il semble même que cette adaptation Megadrive dispose d’infimes petits fignolages ultimes, comme ces quelques feuilles qui tombent lorsqu’on s’accroche à une liane, qui rendent l’univers plus vivant. La bande sonore n’est pas en reste, et on retrouve les fameux thèmes du dessin animé, réinstrumentés de très belle manière enfin autant qu’il est possible de le faire avec le processeur sonore limité de la Megadrive. Globalement plutôt maniable, Jungle Book ne vous fera que rarement rager contre une gestion des collisions imprévisible.
En bref : 15,5/20 :
Malgré toutes ses qualités techniques, Jungle Book est encore une fois un jeu de plates-formes qui divisera les joueurs entre partisans des jeux japonais et afficionados de leurs homologues occidentaux. Il est vrai qu’on n’y retrouve pas le gameplay passionnant et la jouabilité parfaite d’un Sonic, mais qu’en contrepartie, on évolue dans un univers connu et attachant, brillamment retranscrit à l’écran. The Jungle Book symbolise à la perfection ces choix de production : un jeu un peu trop court, pas vraiment difficile et moins addictif à long terme, mais qui en met plein la vue et se montre techniquement soigné à l’extrême. De mon point de vue, comme pour The Lion King, comme pour Aladdin, The Jungle Book n’est pas un jeu sur lequel on revient régulièrement après l’avoir terminé, mais en attendant, on passe de très agréable moments à guider Mowgli à travers les multiples pièges de la jungle. Un excellent petit jeu de plates-formes, malheureusement bien trop court pour figurer parmi les classiques éternels de la 16-bits de Sega.