Ce hit d’arcade de Midway, sorti la même année que le chef d’œuvre de James Cameron, annonçait déjà la monomanie des digitalisations qui allait saisir l’éditeur américain quelques années plus tard. Digitalisés durant le tournage du film, les sprites / cibles de Terminator II apportaient une touche de réalisme bienvenue à cette ènième séance de tir sur cible mécanique. Car au niveau du fond, Terminator II n’offrait finalement qu’un gameplay aussi primitif que celui du bon vieux Operation Wolf, avec un écran qui défilait lentement vers la droite et de robustes Uzi’s en plastique pour mitrailler tout ce qui s’avisait de remuer. Pour ses portages console, le jeu fut rebaptisé « The Arcade Game » au lieu de « Judgment Day », afin d’éviter toute confusion avec le jeu d’action foireux qui tentait lui aussi d’attirer les fans du blockbuster hollywoodien. A l’instar du portage Super NES, la version Megadrive permettait d’utiliser le laser gun de la console, le mal-aimé « Menacer » au design si étrange. Il fut d’ailleurs l’un des premiers jeux de la console à offrir cette possibilité mais, vu le manque de succès de l’engin, la plupart des joueurs préférèrent se débrouiller avec le pad.
Terminator II revisite les principales scènes du film à travers les six niveaux qu’il propose. On pourra ainsi martyriser la gâchette du Menacer ou les boutons du pad dans les ruines de Los Angeles, dans la base Skynet du futur ou les entreprises informatiques de 1992. Certains stages apportent un peu de variété en réclamant du joueur qu’il protège un véhicule (une automitrailleuse dans le futur, ou la voiture de John Connor lancée à pleine vitesse sur l’autoroute dans le présent) de toutes les menaces qui pèsent sur lui. En parlant de menaces, ces dernières sont généralement constituées de hordes entières d’endosquelettes et, plus généralement, de tout le joyeux bestiaire mécanisé à la solde de Skynet. Le joueur pourra tirer à la mitraillette ou au lance-roquettes, récupérer des munitions dans des caisses et prendre garde à ne pas tuer les soldats alliés qui s’amusent aussi à tirer du T-800.
Réalisation technique :
L’atmosphère du film a été respectée mais une fois de plus, la version Megadrive souffre cruellement du passage à une machine de puissance moindre. Alors que la version Super NES s’en tirait plutôt bien techniquement, les digitalisations ne sont absolument plus des digitalisations sur Megadrive, mais ressemblent plutôt à de simples dessins à l’ancienne. On perd donc ce qui avait constitué le principal intérêt du soft en arcade. Le reste de la réalisation est plutôt primitif : en dehors des endosquelettes qui apparaissent à l’avant-plan, il n’y a rien de transcendant à se mettre sous la dent : les explosions sont rares et laides, la démarche des Terminators est ridicule et les décors sont répétitifs à mourir. La bande sonore s’en tire correctement : malgré des bruitages fades, la musique est épaisse juste ce qu’il faut pour ce type de jeu. Quant à la jouabilité, viser au pad n’est évidemment pas des plus pratique mais on a connu bien pire.
En bref : 07/20
Privé de ses principaux appâts graphiques, il ne reste de Terminator II qu’un bête jeu de tir, visuellement monotone et plutôt plat dans son déroulement. Seule l’atmosphère du film, bien respectée, pourra contenter l’admirateur acharné des Schwarzeneger en metal. Pour les autres, sans arme factice entre les mains, le jeu n’en vaut pas vraiment la peine, même si on peut jouer à deux simultanément.