Taz, l’un des personnages les plus barges de la Warner, trouvait ici sa première adaptation sur une console 16-bits. Evidemment, il s’agissait une fois de plus d’un jeu de plates-formes. Le célèbre diable de Tasmanie colérique et mal embouché s’est embarqué dans une quête grandiose pour retrouver un oeuf géant d’oiseau préhistorique. Car tout le monde sait que les diables de Tasmanie seraient capables de tuer pour gober un oeuf. Enfin, si comme moi, vous ne le saviez pas, cette lacune est à présent comblée, et on essaiera de ne pas songer au crédit scientifique que l’on peut accorder à des productions où les coyotes inventent des machines perfectionnées, et où les lapins manient des explosifs et ridiculisent des chasseurs chauves. Quoi qu’il en soit, cela fait beaucoup de bien de prendre les commandes d’un personnage qui, au lieu de lutter pour la paix ou pour une quelconque greluche, pense avant tout à son estomac ! Mais la Tasmanie n’est pas un pays de tout repos. De nombreux obstacles se dresseront entre notre marsupial ravageur et l’objet de ses fantasmes. Heureusement, un diable de Tasmanie n’est pas vraiment à classer parmi les bestioles les plus innocentes et paisibles du règne animal, et encore moins dans les cartoons. Taz n’hésitera pas à se débarrasser de ses ennemis en sautant dessus ou, lorsqu’il met la main sur des piments rouges, en crachant du feu. Mais la meilleure façon de se frayer un chemin à travers les différents niveaux reste encore le fameux tourbillon popularisé par les dessins-animés. Non seulement Taz se déplace alors à toute allure, mais il pulvérise également tout ce qui traîne sur son chemin.
Au cours de son périple à travers son île natale, Taz traversera des badlands désertiques, une usine, la jungle, la banquise, une mine et d’anciennes ruines. Les ennemis, finalement peu nombreux, sont pour la plupart des animaux locaux, avec la présence récurrente d’une tribu de minuscules rats rosâtres. Quelques boss seront également de la partie : Bull et Harry, deux caïmans braconniers, essaieront de l’écraser en jeep; Francis le jeune aborigène roux l’attendra au sommet d’un arbre gigantesque; les ruines verront Taz affronter son alter-ego de pierre, avant la confrontation finale avec un albatros aux proportions gigantesques.
Graphismes : Les décors sont généralement un peu vides, mais la série en elle-même ne se signalait pas par une débauche graphique particulière. Les sprites sont par contre très réussis, et l’utilisation judicieuse des couleurs, malgré la palette limitée de la Megadrive, donne un résultat très cartoonesque, à la hauteur des dessins-animés. Qui plus est, ça va très vite à l’occasion, c’est d’une grande fluidité, et les personnages sont plutôt bien animés, bourrés de mimiques amusantes.
Jouabilité : Pas de problèmes particuliers en soi, mais le personnage est - volontairement, j’imagine - lourdaud. D’où une certaine lourdeur de manipulation.
Son : : Des musiques discrètes pour l’ambiance, et des bruitages réglos.
Intérêt : 11/20 : Etrange qu’un jeu d’apparence si aguichante se révèle finalement à l’usage très peu passionnant. Peu d’ennemis, un espace de jeu assez vide, une difficulté plutôt mal dosée (certains niveaux, comme la course en wagonnet de mine sont sincèrement d’une difficulté frustrante, tandis que d’autres tiennent de la promenade de santé) donnent au final un jeu de plates-formes assez quelconque qui, s’il ne bénéficiait pas de graphismes aussi réussis et de la présence de l’éminemment sympathique Taz, serait passé totalement inaperçu.