Sword of Vermilion est un jeu vidéo Megadrive publié par Segaen 1989 .

  • 1989
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Sword of Vermilion

4/5 — Exceptionnel ! par

Si vous êtes membres d’une famille un tant soi peu étendue, il vous est peut-être arrivé de rencontrer un lointain cousin qui vous ressemblait étrangement plus que votre propre frère (ça peut arriver aussi pour une lointaine cousine, mais c’est inquiétant si vous êtes barbu et bedonnant ou qu’elle dispose d’un surplus mammaire imposant), alors qu’il n’est que germain avec l’oncle au troisième degré de la grande sœur du mari de votre facteur. Mais les facteurs étant ce qu’ils sont ça n’a finalement rien d’étonnant.

Plus surprenant par contre, Phantasy Star s’est lui aussi découvert un lointain cousin, plus dans le trip grosse armure et épée rouillée. Tiens, marrant ça : moi aussi j’ai un cousin branché escrime médiévale.

LUKE, JE NE SUIS PAS TON PERE

Alors que vous vous rendez sur le lit de mort de votre père, celui-ci vous apprend, entre deux mollardages de glaires ensanglantées, qu’il n’est pas votre géniteur véritable. Ouatte ze phoque ?! Oui vous, chevalier crotté à l’armure en carton, vous êtes en fait le fils d’un quelconque monarque lointain qui, sans doute peu fier d’avoir engrossé la femme de chambre alors qu’elle se penchait pour faire son lit, vous confia au bouseux le plus lointain qu’il connaissait histoire que vous reveniez pas réclamer les bijoux de famille (parce qu’ils devaient rester à la reine même si elle n’en avait pas l’usage exclusif).

Bref, au final vous êtes quand même prince, malgré toute la bile que peut déverser le testeur du Jeu dont Vous êtes le Héros, et vous devez comme tout bon prince bien élevé sauver le monde d’une quelconque menace, impliquant cette fois-ci un magot et ses armées de démons, histoire de changer de la traditionnelle attaque de Bisounours aggros.

C’EST UN OISEAU ? C’EST UN AVION ?

Il est assez difficile d’expliquer ce qu’est vraiment Sword of Vermilion (ou Vermilion tout seul au Japon). Enfin si, c’est un RPG, mais c’est pour la sous-catégorie qu’on est plus emmerdé. Parce qu’il tient à la fois du classic-RPG nippon, du jeu de rôle occidental, du dungeon-RPG et de l’action-RPG.

Vous commencez comme de bien entendu dans une ville (ben vous allez pas parler à presque-feu-papa au beau milieu d’une forêt hein…) vue du dessus comme dans quasiment tous les vieux RPG consoles, où vous trouverez votre lot de magasins, que ce soit armurerie, magasin d’objets, de magie, d’articles de pêche au gros ou encore la volaillerie du coin tenue par madame Bibiche qui, si elle fait des poulets dégueulasses, fait par contre de très bonnes… Mais je m’égare. Hum. Bref tout ce que le chaland a toujours rêvé de trouver dans une ville, plus une auberge pour se pinter la gueule et une église pour sauvegarder, merci Mon Seigneur, Amen.

A peine le premier pas en dehors de la téci c’est déjà plus la même histoire. La vue passe à la première personne comme dans un vieux Might & Magic des familles. Haut sert alors à avancer, bas à reculer (comment veux-tu comment veux-tu…?), et gauche et droite à se tourner du côté adéquat. La vue n’étant pas des plus pratiques pour repérer les embranchements (on s’est tous fait chier un jour ou l’autre à tourner en rond comme des boucs dans un jeu du genre), vous vous dirigerez surtout grâce à la carte en haut à droite. Cette vue est également reprise dans les donjons, qui en plus de ça ont la chouette habitude d’être des caves, et à ce titre entièrement noires. Et comme il n’existe pas encore d’interrupteurs, il est fortement recommandé de s’y rendre muni d’un cierge, ou d’une lanterne pour les moins croyants et les plus intelligents.

Tout ça pour dire que ces endroits ne sont pas particulièrement accueillants, remplis qu’ils sont de créatures hostiles qui vous serviront néanmoins à level-upper - à ce propos vous ne pouvez monter que jusqu’au niveau 31, et faut être sacrément motivé pour arriver jusque là - alors ne soyons pas mesquins : charcutons-les avec le respect que l’on doit à de la chair à pâtée aussi utile.

L’ennemi apparaît toujours seul alors que vous vous baladez dans les bois, mais il est fourbe, l’ennemi : en réalité il peut en cacher beaucoup d’autres. Toujours est-il qu’au moment du combat vous passez dans une aire dédiée, vue de trois quarts haut comme un vieux Zelda. Vous pouvez vous y balader librement, le ou les ennemis aussi d’ailleurs, et celui qui cogne le premier et le plus fort a des chances d’en sortir vainqueur (bouton C pour frapper, mais aussi pour ouvrir le menu dans les villes ou lors de la vue à la première personne). A la fin vous gagnez donc de l’expérience, et plein d’expérience égale un niveau supplémentaire, égale plus de force, d’endurance, de chance, etc. et une virilité accrue aussi, paraît-il, mais seule la princesse et les gueuses sur la route pourront en juger.

Et les boss alors mon cochon ? Il n’y en a pas. Par contre il y a des archmonsters, qui sont en fait des boss mais SEGA a décidé de les nommer autrement, histoire de se la péter staïle. Pour ceux-là c’est encore différent. L’aire de jeu est vue de profil, le boss à droite et vous à gauche. Ce qui aurait pu ressembler à une phase de RPG classique, si ce n’est que là encore vous pouvez vous déplacer à loisir de gauche à droite, et donnez des coups avec C. Par contre à la différence des combats normaux, il n’est pas possible ici d’utiliser les super sorts de transformation en têtard farceur ou de rôtissage de démon que vous avez payé la peau du fion à l’autre escroc.

RIEN QUE POUR VOS YEUX. OU PAS.

Attention : la direction du site vous informe que la notation et l’avis de ce test n’engagent que le testeur, et qu’en aucun cas ils ne représentent l’opinion d’un quelconque autre membre d’Emunova.

Oui bon OK, en toute franchise Sword of Vermilion ne mérite pas plus d’un trois, accompagné d’une bonne dose de commentaires genre « C’est de la merde. » ou « SEGA caca. » et autres puérilités du genre. MAIS…

Histoire convenue ? Peut-être mais pas plus qu’un FF ou un DraQue old-school. Graphismes indignes de la console ? Lenteur d’exécution ? Bande-son rugueuse ? Jouabilité primitive ? Bon ça va, t’arrêtes oui ? Oui d’accord, Sword of Vermilion c’est tout ça.

Sword of Vermilion c’est un scénariste qui s’est amusé à reprendre absolument toutes les ficelles du genre pour en tresser une corde épaisse comme un tronc.

Sword of Vermilion c’est un programmeur qui a utilisé le moteur de sa VCS pour un résultat graphique qui passerait pour limite potable sur NES (tous les persos ont une tâche verte au milieu du visage et font trois pixels sur deux, tous les décors sont identiques et faits de gros blocs gris flashy (si, c’est possible) ou de verdure encore plus fluo, et avec ça les animations feraient passer l’Homme de Fer pour l’Homme qui valait Trois Milliards.

Sword of Vermilion c’est un compositeur adepte de l’onanisme, et on sait tous que ça rend sourd : la preuve, on ne peut pas imaginer que quelqu’un qui entend normalement ait vérifié la bande-son avant de mettre le jeu en vente.

Sword of Vermilion c’est tout ça, plus une jouabilité qui mélange un peu tous les genres de RPG pour un résultat foutoir, une interface de menu encore plus limitée que celle de Oui-Oui : the Role Playing Game, une difficulté qui fait qu’on préfèrerait s’arracher les poils du fondement à la pince à épiler rouillée plutôt que de continuer à jouer, et une durée de vie malgré tout ridiculement courte comme disait Madame de Montespan à Louis XIV.

Oui, Sword of Vermilion ne vaut même pas le prix du plastique utilisé pour faire la cartouche, mais Sword of Vermilion, même s’il est tellement old-school que les araignées elles-mêmes en sont mortes d’ennui, dispose d’un charme indéfinissable, qui fait que j’ai totalement adoré le jeu. Je ne peux me l’expliquer, mais pour tout dire je l’ai même préféré à Phantasy Star II qui a dû sortir à peu près en même temps, à la truelle. Il ne faut certainement pas être trop regardant sur la qualité, mais si tel est votre cas il se pourrait que comme moi vous preniez un quelconque plaisir inavouable à jouer à ce jeu.

Sword of Vermilion