Sorti à l’origine en arcade en 1991, Sunset Riders est un des rares jeux de cette époque à se dérouler dans le contexte du Far-West. On y contrôle en effet un chasseur de primes avec une série de contrats à remplir, des hors-la-loi, des saloons, des bâtons de dynamite, des sacs d’or, des zones désertiques, des chevauchées dans les canyons… tout ce qui évoque la grande tradition des westerns en fait. Une fois de plus, le portage Mega Drive se distingue des versions arcade et Super NES en proposant moins de personnages, moins de niveaux mais, en revanche, un jeu totalement original.
Les deux chasseurs de primes encore présents dans cette version sont donc Billy, le cow-boy et Cormando, le Mexicain au poncho rose. Si l’un possède deux colts et l’autre un fusil à canon scié, il n’y a pas de différences à proprement parler entre eux. Dans chaque stage, composé de deux sous-levels, les deux hommes doivent évoluer dans des décors typiques de la mythologie de l’ouest (ville perdue dans le désert, train à vapeur, canyon et hacienda), abattre les légions d’adversaires avant d’être eux-mêmes abattus, récupérer des bonus en tous genres (tir rapide, sacs d’or pour le score, …) et tuer leur cible à la fin du deuxième sous-level. Le moteur essentiel du jeu, lorsqu’on joue à deux simultanément, reste d’éclater le score du partenaire, en ramassant plus de sacs d’or que lui et en flinguant les méchants desperados avant lui. Ce ne sont pas des chasseurs de primes pour rien !
Si la progression se déroule sur plan unique, il est néanmoins souvent possible de sauter sur des plates-formes situées en hauteur (les balcons des saloons, par exemple), mais là aussi, les ennemis abondent : ils sortent des fenêtres, se planquent derrière des caisses, balancent de la TNT. Il n’est pas toujours évident de bien aligner les cibles avec le tir multidirectionnel alors que les projectiles fusent dans toutes les directions !
Malgré les différences d’avec le jeu original, on en retrouve tout de même certains éléments, comme les soudaines charges de buffles Longhorn à travers les rues du village, ou les saloons dans lesquels les deux pistoleros se rueront, pour en ressortir avec une charmante professionnelle dans les bras (et accessoirement, un bonus aléatoire).
Réalisation technique :
Mega Drive oblige, l’esthétique du jeu a été rabotée par rapport à l’arcade ou à la Super NES. Les graphismes sont un peu grossiers et les décors manquent de finesse, tandis que les couleurs restent baveuses. Malgré ces faiblesses, l’atmosphère générale de Sunset Riders est particulièrement sympathique : les niveaux sont bien pensés et fidèles à la représentation communément admise dans les westerns, le jeu propose des personnages amusants et caricaturaux et quelques petites touches d’humour. La bande sonore, malgré des bruitages médiocres, est… bon d’accord, c’est un peu de l’Ennio Morriccone joué au synthé Bontempi, mais il n’empêche que les mélodies sont super accrocheuses et collent parfaitement à l’esprit du jeu. Au rayon des défauts, on peut signaler de très nombreux clignotements intempestifs, une jouabilité prise parfois en défaut (le tir multidirectionnel n’est pas toujours satisfaisant) et surtout, un jeu dramatiquement court, puisqu’il n’y a que quatre malheureux stages pour rassasier les joueurs !
En bref : 13/20
Malgré sa réalisation plus que moyenne et son faible nombre de niveaux, Sunset Riders reste un jeu curieusement sympathique à deux joueurs. Le rythme ne faiblit pas une seconde et l’atmosphère western fait mouche. On peut regretter que le portage Mega Drive n’ait pas été plus rigoureux dans son adaptation de l’arcade et qu’il reste, quoi qu’il arrive, très court. Mais ce « petit jeu » procurant beaucoup de plaisir à l’usage, on peut bien passer l’éponge.