Street Smart est un jeu vidéo Megadrive publié par American Treco Corpen 1991 .

  • 1991
  • Combat

Test du jeu vidéo Street Smart

0.5/5 — Nul !! par

Développé par SNK (snif…) et édité par American Treco Corp

Si le ridicule ne tue pas, certains développeurs devraient se méfier quand même. SNK, par le biais de sa société-écran American Treco, a sans doute créé ce jeu uniquement pour blanchir l’argent des yakuzas. En tout cas c’est certainement pas pour le plaisir des joueurs. Je vous ai cassé le suspens ? Bien fait !

PETITES FRAPPES

Quand je parlais de ridicule, dites-vous que ça commence avant même de jouer, juste en lisant le résumé du… Non, je ne peux décemment pas écrire scénario, j’ai une conscience moi, monsieur !

Bref, vous êtes Karate Man. Eh oui. Expert en arts martiaux comme son nom l’indique, il est inscrit à la seule ONG qui réfléchit en profondeur au malaise de la société actuelle : le JVTBLC (Je Vais Te Botter Le Cul). Le but non-lucratif de cette assoce est de nettoyer la ville de la racaille qui l’infeste encore mieux qu’un kärsher. Alors Karate Man va de combats clandestins en combats clandestins, pour latter Mr. X, le leader des loubards du coin.

PREMIERE REGLE DU FIGHT CLUB : ON NE PARLE PAS DU FIGHT CLUB

Street Smart est un beat’em up. Non mes amis, rangez vos sticks arcade, vous n’en aurez pas besoin. Street Mart est un beat, mais à l’ancienne. Vous pouvez y jouer à deux - et dans ce cas vous jouez l’un après l’autre, pas de mode coopératif comme en arcade - ou seul, auquel cas vous affronterez onze combattants lors de neuf combats.

En effet deux des affrontements vous opposent à des jumeaux. Les combats ont lieu dans la rue (ou sur la plage, dans le désert, sur un bateau ou peu importe, mais dans des environnements ouverts) et pourtant chaque arène est fermée sur les deux côtés, par des barrières invisibles que votre adversaire peut traverser et pas vous. Le combat est chronométré, et vous devez vider la jauge de vie de l’adversaire avant qu’il ne vide la votre.

A votre disposition, un seul perso. Lui et son adversaire peuvent se déplacer sur toute la largeur du sol (du fond de l’écran vers le premier plan), et vous disposez d’un bouton pour les coups de poings, un pour les coups de pieds et un pour les sauts (A, B et C respectivement). Il est aussi possible paraît-il de déclencher une super attaque dévastatrice mais qui vide aussi la moitié de votre jauge de vie, mais n’ayant pas réussi à la sortir je ne saurais vous dire comment ça se passe.

Entre chaque combat, vous pouvez miser tout ou partie de l’argent gagné lors du combat précédent, soit en pariant sur vous soit sur l’adversaire. Cela vous permet de gagner plus de points, à répartir en cas de victoire entre votre défense, votre puissance et votre jauge de vie. Si vous ne gagnez pas d’argent vous n’aurez que trois points à répartir à chaque fois, mais vous pouvez monter jusqu’à six.

ET MAINTENANT, C’EST L’HEURE DU PASSAGE A TABAC

Le premier mot qui vient en tête lorsqu’on joue à Street Smart (dans sa version Megadrive en tout cas), c’est sans doute catastrophe. Une cover façon Bare Knuckle mais en moche, un écran-titre à vomir, une histoire van-daméenne et une scène de fin d’un ridicule à pleurer, on ne peut franchement pas dire que le jeu soit charismatique.

Pour vous décrire l’aspect visuel, il suffit de vous dire qu’au milieu de décors brouillons aux tons acidulés, sont incrustés une bande de Lemmings plus ou moins en adéquation (surfers californiens à la plage, motards le long d’une pseudo route 66, boulets consanguins dans un bar du sud profond, etc.) et un adversaire tout aussi incrusté et petit. Sans doute pour que le joueur, induit en erreur, se trompe et aille cogner le pékin qui braillait deux minutes avant au bord du « ring » en levant son bras façon néo-nazi joyeux, bel oxymoron.

Au milieu de tout ça votre perso est, lui, bien détouré, assez joli malgré sa petitesse et plutôt bien animé. Bref, tout ça ressemble au boulot d’un étudiant-programmeur qui préférait passer ses soirées à coder plutôt que d’aller courir la gueuse (bière ou nana, au choix), et on a du mal à s’imaginer que SNK puisse être à l’œuvre, à moins que ce ne soit une filiale d’Azerbaïdjan du Sud.

Niveau son, oubliez tout ce que vous avez pu connaître. Les trois pauvres accords qui tournent en boucle n’ont pour seul but que de vous déclencher une coulée de cérumen dans la cage à miel, ce qui aura au moins pour conséquence salvatrice de vous empêcher de les écouter de trop. Merci encore à cette fantastique invention qu’est le réglage du volume sonore, qu’il faudra bien entendu positionner sur mute pour profiter pleinement du jeu.

A jouer, je pourrai dire que Street Smart est génial et qu’il relègue la concurrence à des années-lumière. Mais ce serait vraiment méchant de vous faire une aussi mauvaise blague, et ce même si je vous déteste au moins autant que vous me détestez. Non, Street Smart c’est un beat avec un seul perso jouable (ça sent d’ailleurs Street Fighter premier du nom à plein nez), une panoplie de coups qui se monte au nombre incalculable de deux, des passages à travers le corps de l’adversaire lorsqu’on est trop près et les fameuses barrières invisibles que votre adversaire peut franchir et pas vous. C’est aussi un nombre faramineux de modes de jeu, deux là encore dont un inutile (le duo) et l’autre inintéressant (le solo), et la seule chose un poil amusante est le fait de miser sur l’issue du combat. Pour ce qui est des points à attribuer, oubliez toute velléité de jouer à un beat façon Elder Scroll, la différence entre une puissance à un cran et une puissance au max est nulle.

Heureusement il n’est pas utile de finir Street Smart, mais si vous vous en sentez le courage, la difficulté zéro moins vous permettra de faire durer l’absence de plaisir au moins dix bonnes minutes, au terme desquelles vous sourirez devant le mécréant qui osa critiquer Street Fighter the Movie. Vous qui avez connu l’irréparable, vous pourriez vous replonger sans hésiter dans le chef d’œuvre de Capcom et y trouver mille et un petits plaisirs. Captain Sawada, me voilà !

Street Smart