Le temps a passé depuis que Aarbron a terrassé le cruel Maletoh, responsable de sa condition bestiale dans le premier épisode. La mort du mage a également entraîné la fin de la malédiction qui le réduisait à l’état de monstre assoiffé de sang, et le voilà donc redevenu humain. Peut-être pas un humain au bout de la chaîne de l’évolution (l’a tout de même une bonne bouille de primitif analphabète, le père Aarbron) mais un humain tout de même. Un jour de sinistre mémoire, Zelek, l’apprenti de Maletoh, prit la décision de venger son maître et enleva la sur d’Aarbron pour l’offrir en sacrifice à dieu sait quels démons infernaux.
Bref, l’ex-bête est bonne pour reprendre du service. Privée de sa condition physique de mutant carnassier, l’ humain sauvage a avantageusement remplacé ses griffes et sa force animale par une sorte de fléau capable de sonner les cloches à la plupart des adversaires. Il pourra également porter et utiliser différentes armes et artefacts variés qu’il récoltera et qui serviront toujours à un moment ou à un autre de l’aventure.
Une des particularité de Shadow of the beast II tient dans la configuration de l’univers visité. Le jeu ne propose pas de levels successifs, mais plutôt une seule et gigantesque zone de jeu, composée de multiples chemins possibles. Certains ne sont accessibles qu’une fois le bon objet récupéré ; d’autres sont visitables dès le départ mais vous conduiront à une mort plus que certaine !
Le principe du jeu consiste donc à trouver différents objets ou pouvoirs qui vous permettront de passer des zones jusque là inaccessibles ou de vaincre des adversaires autrement trop dangereux. Il est assez difficile de savoir exactement quoi faire pour progresser, et on a vite tendance à progresser par tâtonnements successifs. Par exemple, vous rencontrerez assez vite un humain retenu prisonnier par un petit démon. L’humain détient des informations importantes. Si vous le tuez par inadvertance dans la mêlée, tant pis : vous risquez de ramer deux fois plus pour la suite des événements. La bonne nouvelle, c’est que ce principe vous donne tout de même une certaine liberté d’action qui change des jeux d’action linéaires qui foisonnent sur les consoles 16-bits. La mauvaise nouvelle, c’est que pour terminer Shadow of the beast II, vous ne disposez que d’une seule malheureuse vie, que les moyens de récupérer de l’énergie sont plutôt rares et que, même en éliminant ce problème, Shadow of the beast II est un jeu à la difficulté redoutable, truffé de pièges vicieux et d’ennemis très délicats à négocier !
Réalisation technique :
Réalisé par Psygnosis, Shadow of the beast témoigne une fois de plus de l’identité graphique particulière dont ces célèbres studios anglais parvenaient à doter presque tous leurs jeux. Décors aux couleurs inquiétantes, créatures fantasmagoriques très stylisées , univers glauque et onirique, l’atmosphère de Shadow of the beast II est très particulière mais, de mon point de vue, particulièrement séduisante et réussie. Leur côté très Amiga des graphismes peut cependant gêner aux entournures ceux qui préfèrent les tendances graphiques plus habituelles des consoles et qui restent hermétique à l’étrangeté du monde de Karamoon. Question animation, rien à redire : c’est un peu lent mais certains monstres sont plutôt impressionnants. La bande sonore, tribale et bien adaptée à l’univers, est de bonne facture. Reste la jouabilité, pas franchement terrible avec un personnage qui manque salement de souplesse et pourrait bien vous entamer inopinément votre barre d’énergie après un plongeon maladroit dans un lac d’acide !
En bref : 13,5/20 :
Jeu au principe assez atypique sur console, Shadow of the beast II ne pêche ni par une réalisation indigente (elle est plutôt réussie malgré quelques petits défauts) ni par un principe limité (on trouve bien plus basique sur la console ). Non, ce qui pourrait empêcher une part non négligeable des joueurs de se passionner pour les aventures d’Aarbron tient à la barre de difficulté du challenge, placée très haut.
Cette difficulté, si elle demeure moins vexante que celle du premier épisode, n’en reste pas moins très très exigeante. Outre le fait de posséder de sacrés réflexes, Shadow of the beast II exigera également du joueur de longues et patientes explorations à travers le monde de Karamoon pour disposer de tout l’équipement nécessaire à une progression saine et sans risques. Si vous faites partie des hardcore gamers ou des joueurs très patients, Shadow of the beast II est indéniablement un bon programme. Dans le cas contraire, il est frustrant.