Le portage Megadrive de ce célèbre hit d’arcade de Sega est le seul à s’être résolument écarté de la version arcade d’origine. Dans cette dernière, on dirigeait Hayate, fils adoptif du célèbre ninja Musashi et son fidèle chien-loup, Yamato. Sur Megadrive, il semble par contre que ce soit ce bon vieux Musashi lui même qui reprenne du service pour traquer les forces du mal. Autre différence, les bombes qu’il fallait désamorcer ont été remplacées par des otages à délivrer. Le cartel « Asian dawn » a été remplacé par un improbable « Gang du lézard ». Et les niveaux sont bien entendu différents, mais toujours dans la veine urbaine chère à la série des Shinobi.
Comme le brave ninja sauveur du monde qu’il est, Musashi utilise des shuriken (et son katana en combat rapproché) pour liquider ses ennemis. La magie ninja est également de la partie, avec des tornades de feu, des pluies de météores et des ouragans, quand il s’agit de déblayer un écran un peu trop surchargé en malandrins. Mais l’élément le plus original de Shadow Dancer réside dans l’utilisation du chien. Ce brave toutou suit Musashi comme une ombre partout où il va. Lorsque le passage semble difficile à négocier - par exemple, un tireur planqué derrière une caisse - sans perdre de vie (toute blessure s’avère fatale), Musashi peut ordonner à son chien de sauter à la gorge de l’ennemi. Pendant que ce dernier se débat avec le féroce canidé accroché aux mollets, Musashi aura tout le loisir de le zigouiller avec ses shurikens. Cependant, si le ninja tarde trop à intervenir, les ennemis se débarrasseront du chien, le réduisant à l’état de minuscule chiot inoffensif et ce, jusqu’à ce que Musashi récupère un power-up. Après chaque stage, on a droit à un niveau bonus où Musashi se jette du haut d’un immeuble. Il faut alors abattre tous les ninjas qui rebondissent vers lui pour gagner le maximum de points.
Réalisation technique :
On est très loin de la magnificence d’un Revenge of Shinobi mais Shadow Dancer s’en tire tout de même honorablement. Les sprites sont de grande taille quoique pas toujours très fins. L’animation est réussie, avec force déformations et pouvoirs magiques impressionnants, la jouabilité tient la route (heureusement vu la difficulté redoutable du jeu), et la bande sonore aussi, bien qu’elle passe un peu inaperçue. Rien d’extraordinaire mais pour un jeu de 1990, Shadow Dancer s’en tire plutôt bien.
En bref : 14,5/20
Malgré le principe plutôt original d’utilisation du chien en tant qu’arme, Shadow Dancer reste tout de même nettement inférieur à Revenge of Shinobi. Question d’ambiance surtout, car Shadow Dancer manque un peu de punch et d’ennemis charismatiques. Le gameplay semble un peu vieillot, la réalisation est sans grand éclat tandis que la difficulté reste un peu trop élevée par moments. Un jeu de qualité quand même, mais pas vraiment à la hauteur des attentes que l’on peut nourrir envers un jeu mettant en scène le célèbre ninja de Sega.