Electronics arts, plus connu pour ses éditions annuelles de simulations sportives, avait tout de même publié quelques jeux de plates-formes ou d’action de bon niveau à l’époque où il officiait sur megadrive. Et Rolo to the rescue est certainement l’une de ses réalisations les plus originales. Rolo est un adorable éléphanteau en fuite d’un cirque où on le brutalisait. Et comme tout bon pachyderme, de Babar à Dumbo, il souffre d’un complexe d’ d’dipe mal résolu et veut retrouver sa maman, toujours séquestrée sous le chapiteau. Il prend donc son courage à deux pattes et part explorer le vaste monde pour essayer de secourir sa génitrice.
Rolo n’est pas un éléphant de cirque pour rien. Il peut bondir comme un cabri de branches en branches ce qui est plutôt surprenant pour un éléphanteau rebondir sur ses adversaires, et se servir de sa trompe pour aspirer les plus petits d’entre eux ou pour propulser de l’eau. Il lui arrive également d’avaler de l’hélium ce qui le fait gonfler et flotter en l’air comme une baudruche et de passer à la machine à laver, ce qui le fait rétrécir au lavage et lui permet d’emprunter de toutes petites galeries. Mais Rolo n’est pas omnipotent pour autant : il est incapable d’escalader une falaise, de nager ou de creuser des trous. Et c’est là qu’interviennent les amis de Rolo : le lapin, l’écureuil, la taupe et le castor. Tous disposent des caractéristiques qui font défaut à notre éléphanteau. Le lapin est capable de faire des bonds d’une trentaine de mètres de haut à vue de trompe ; l’écureuil peut s’accrocher aux parois pour escalader une falaise ; la taupe, comme l’ indique son casque de chantier, peut creuser des galeries dans les parois friables et le castor utilise sa bouée pour pouvoir franchir les plans d’eau.
Mais tous ces charmants petits animaux sont retenus prisonniers dans des cages parfois très bien cachées. La clé est entre les mains d’un antipathique monsieur Loyal qui se cache lui aussi dans un recoin de chaque niveau. Rolo devra d’abord trouver le geôlier et lui sauter sur la tête pour lui piquer la clé. Il pourra alors délivrer les petites bestioles, et prendre le contrôle de chacune d’entre elles pour accéder à des lieux auparavant inaccessibles. Rolo peut emmener trois animaux à la fois avec lui, et ces derniers lui servent également de bouclier. A chaque fois que Rolo est touché, l’un de ses amis s’enfuit. Si Rolo est touché alors qu’il est seul, il meurt immédiatement.
Outre le fait de délivrer toutes les petites créatures, l’objectif de Rolo est de dénicher les pièces de puzzle qui révèlent une autre partie de la carte générale du jeu. Entre les niveaux, Rolo se déplace en effet sur une carte un peu à la manière de Super Mario world. Si les premiers niveaux demeurent assez simples, la difficulté se corsera rapidement et il faudra alors utiliser au mieux les potentialités de chaque animal pour découvrir la totalité de chaque level et pouvoir accéder au niveau suivant.
Graphismes : Des petits personnages très mignons, et des décors chatoyants qui malheureusement ne se renouvellent pas assez au fil des stages Ca reste tout de même agréable à l’il, même si on aurait aimé un peu plus d’originalité et de variété.
Animation : Très rapide dès que l’éléphanteau se met à courir, très fluide, sans saccades. Quelques clignotements sans gravité, des personnages qui ont des attitudes amusantes (voir le lapin qui se met à bouquiner quand il s’ennuie est un plaisir dont on ne se lasse pas) : du bon travail !
Jouabilité : Sur megadrive, Rolo était d’une difficulté redoutable : on mourrait très vite, et il n’y avait aucun moyen de reprendre la progression là où on l’avait laissé du fait de l’absence de codes ou de sauvegardes. Et comme le jeu comptait près de 70 niveaux qu’il fallait explorer très attentivement, autant dire que terminer le jeu tenait de l’exploit. Heureusement, sur émulateur, ce problème est résolu. Il n’empêche que la maniabilité est toujours aussi moyenne, avec des sauts très difficiles à gérer et une nette tendance des animaux à glisser plus que de raison.
Son : : Les mélodies champêtres ne sont pas mauvaises en soi, mais très répétitives. On retrouve en fait le thème principal sous de multiples variations, et sur une longueur de 70 niveaux, ça soûle légèrement ! Bruitages assez médiocres et sourds.
Intérêt : 16/20 - Rolo to the rescue est un jeu brillant, dont le principe est original et intéressant, et dont le héros est surprenant. Si l’aspect plates-formes demeure des plus classiques, le fait de devoir gérer au mieux les aptitudes d’une petite troupe de mammifères champêtres rajoute du piquant à la progression.
Seule son manque de variété graphique, qui finit par provoquer une légère lassitude, et sa jouabilité parfois très perfectible empêchent cet excellent petit logiciel d’accéder au rang de classique immortel de la console. Il n’en demeure pas moins fort addictif et mérite vraiment qu’on s’y essaye si on n’y a jamais joué auparavant.