Road Rash consistait en une série de courses illégales à travers les Etats-Unis, dans lesquelles les pires voyous à avoir jamais posé les mains sur un guidon de moto tentaient de rafler la récompense en dollars en éliminant tous leurs concurrents. Chaque course se présente comme une étape plus ou moins longue sur les voies rapides de plusieurs états américains, ce qui signifie que le parcours est truffé d’obstacles : maisons, rochers, arbres ou spectateurs sur le bord des routes ; flaques d’eau ou d’huile sur la route et bien sûr, circulation dans les deux sens et présence des forces de police qui interviendront dès qu’une infraction au code de la route sera commise (ce qui arrive en moyenne une fois par seconde… !). L’autre spécificité apportée par Road Rash – et celle qui lui apporte tout son sel à vrai dire – est qu’il n’existe aucune règle pour gagner les courses. Les vingt et quelques pilotes qui participent à la compétition ne se priveront pas de bousculer brutalement votre moto ou de la repousser du pied en pleine course afin de vous projeter contre un obstacle ou un élément du bas-côté. Ils tenteront également de vous refaire le portrait en vous décochant de méchants coups de poing, voire même de méchants coups de batte ou de chaîne de vélo. Il faut donc faire attention tant au compteur d’énergie de la moto (qui baisse en fonction des crashs ou des chocs un peu rudes qu’elle encaisse) qu’au compteur du pilote (qui, une fois assommé pour de bon, ne sera plus en état de continuer la course). Et comme, dès le second opus, Road Rash avait inclus la possibilité de jouer à deux sur écran divisé, inutile de vous préciser qu’il s’est rapidement imposé comme l’un des jeux les plus fun de la Megadrive.
Par rapport à son prédécesseur immédiat (l’excellent Road Rash II pour ne pas le citer), Road Rash III n’apporte finalement que des modifications d’ordre cosmétique. La principale nouveauté est que les courses se déroulent à présent tout autour du monde. On pourra ainsi transgresser la loi sur les routes du Brésil, de l’Allemagne, de l’Italie, du Kenya, de l’Angleterre, de l’Australie et du Japon. Le nombre de motos et d’armes différentes a été revu à la hausse, et il est à présent possible d’améliorer certains éléments de la moto (suspension, carrosserie,…) avec l’argent gagné dans les différentes courses. S’il tombe sous le sens qu’il faut finir les courses dans les premiers pour pouvoir progresser dans la compétition, la partie est considérée comme perdue si votre moto est salement amochée et si vous ne disposez pas des fonds pour la réparer, ou encore si vous ne parvenez pas à payer la caution pour vous sortir de prison à la fin de l’étape… ce qui arrive lorsqu’un flic vous surprend lorsque vous êtes à pied, où bien si vous avez la mauvaise idée de coller quelques coups de chaîne à un représentant des forces de l’ordre.
Réalisation technique :
Hormis ses décors originaux, Road Rash III reste identique à Road Rash II à tous points de vue. Ce qui signifie que les graphismes sont toujours aussi grossiers, tant au niveau des décors d’arrière-plan que des motos et des éléments des bas-côtés et que les couleurs sont toujours aussi lavasses. Malgré quelques légères faiblesses de temps à autre, l’impression de vitesse est correcte, avec un scrolling et des sensations de dénivelé aussi réalistes qu’on puisse l’espérer sur Megadrive. La bande sonore offre une fois de plus des bruitages crachotants et des musiques qui devraient être endiablées si le processeur sonore ne les massacrait pas à ce point. Enfin, la jouabilité demeure assez imprécise avec des collisions approximatives et parfois surprenantes. Pour un jeu sorti en 1995, il y a de quoi râler. En fin de carrière, la plupart des jeux Megadrive exploitaient avec bien plus de talent les routines de programmation de la console. Techniquement, Road Rash III a fait du sur-place depuis 1992. Mais là n’a jamais été son véritable intérêt.
En bref : 15/20
Si Road Rash III avait été un jeu micro, on aurait parlé de data-disk. En dehors de décors différents et de quelques micro-modifications ludiques, on peine à trouver les différences avec Road Rash II, sur la forme comme sur le fond. Reste que du coup, aujourd’hui que la technique de ces jeux n’a plus grande importance, le principal reproche que l’on pouvait faire à Road Rash III sur la forme (son manque d’évolutions techniques) passe à la trappe. Ne reste que le fond : autrement dit, Road Rash III est un jeu, amusant mais un peu lassant seul, qui prend toute sa dimension en mode deux joueurs. A l’instar de Micro Machines et de quelques autres softs qui ne payent pas de mine, Road Rash fait partie des must sur la console, et peu de jeux peuvent se targuer d’être aussi amusants à deux joueurs.