Encore un jeu développé d’abord pour les micros, encore un jeu signé Electronic Arts (même si le développeur derrière l’affaire est Zeus Software), et pourtant encore un bon petit jeu. Risky Woods ou l’art d’envoyer paître les mauvaises langues.
ROHAN LE FILS DES AGES FAROUCHES
Les sages moines bouddhistes qui préservaient la sagesse du royaume dans lequel se déroule le jeu, ont été transformés en statues de pierre par un grand pas beau répondant au nom de… Non, inutile de l’appeler quoi que ce soit, il ne répondra pas. Vous par contre, vous appelez Rohan et partez à leur rescousse. Comme ça, histoire de passer le temps.
LE ROHAN AU PAYS DU MORDOR
Risky Woods est un jeu de plates-formes/action qui se rapproche un peu, dans le concept comme dans l’ambiance, de Ghosts ‘n Goblins, mais vraiment c’est plus un lointain cousinage qu’une pâle copie. Il se compose de douze niveaux, répartis en deux types : les niveaux chronométrés en quatre minutes et les niveaux en une minute cinquante.
Les premiers sont le coeur du jeu (huit stages sur douze) et vous demandent de délivrer les deux ou trois moines transformés en pierre. Attention à ce propos, il existe de « faux moines » qui vous blesseront ! Vous avancez dans ces niveaux en sautant de plate-forme en plate-forme (bouton B) et en tirant (bouton A) sur tout ce qui bouge, et croyez-moi, ça bouge ! Ca grouille même.
Les ennemis vaincus libèrent des pièces qui, si vous en ramassez (direction basse pour ramasser un objet) suffisamment, vous octroieront une armure de chevalier qui peut vous protéger des coups et vous rend plus puissant. Vous trouverez aussi des coffres renfermant divers items, depuis la pomme qui vous soigne mais vous endort jusqu’à l’éclair qui vous rend momentanément invincible, en passant par le crâne que vous pouvez utiliser en tant que smart bomb et la boule de feu qui frappe tous les ennemis présents à l’écran les uns après les autres. Mais attention, il existe aussi des flèches qui vous renvoient en arrière dans le niveau ! Ceci dit ce n’est pas forcément un mal puisqu’à un endroit du jeu, c’est le seul moyen de récupérer un truc important.
Le truc important en question est une roue en or. Cet objet fonctionne par paire, et une fois que vous en avez récupéré deux, vous pouvez vous approcher des espèces de statues en forme d’anneaux (sinon elles vous renvoient elles aussi en arrière). En appuyant sur C, vous lancez la roue dans l’anneau, et en réappuyant sur C vous pouvez observer une suite de directions. Il faudra réaliser cette combinaison avec la croix du pad pour détruire la statue et ainsi pouvoir avancer.
Les niveaux en une cinquante sont pour leur part des combats contre les boss. Ceux-là sont très résistants - leur jauge de vie est indiquée en bas d’écran, à droite - et vous agressent dès que vous en approchez, tout en s’enfuyant dans l’autre direction, les enfoirés. Pas de surprise, il faut sans cesse, sauter et blaster pour en venir à bout.
Terminons par une courte description des environnements que vous aller traverser : vous commencez sur une montagne assez glauque puis traverserez, dans le désordre, une forêt, une caverne, un village ou encore un château.
PAS DE RISQUE D’ETRE DECU
On va être complaisants et passer gentiment sur un scénario que même Van Damme aurait refusé de jouer s’il s’agissait d’un film.
Visuellement c’est très sympa. On sent l’influence micro, et si les décors sont assez riches en détails, leur design et la palette de couleur choisies les rendent la plupart du temps assez glauques. Sous-entendu lorsqu’on entre dans la forêt par exemple, ce n’est pas comme la forêt d’un Mario. On ne s’attend pas à voir sortir un lapin rose de derrière le bosquet, juste un truc écailleux et repoussant qu’on s’empressera d’éliminer.
Les animations sont par contre assez rigides, influence micro toujours, mais le rythme de progression fait plus « consoleux ». C’est même limite intenable à certains moments. La partie sonore est à oublier, de toute façon on l’oublie même en pleine partie. Des sonorités braillardes tentent d’agresser sauvagement nos oreilles, mais il suffit de couper le son.
Le gameplay de Risky Woods est pour sa part plutôt sympathique. Pas qu’il révolutionne le genre, il apporte sa petite touche et reste agréable de bout en bout. Malgré la quasi-omniprésence des ennemis, on ne tombe jamais dans la répétitivité. Le héros, dont on aurait pu craindre une certaine raideur au vu de la lourdeur des sauts, se révèle au final fort maniable également.
Néanmoins Risky Woods est compliqué, les vagues incessantes d’ennemis et certains pièges vicelards pourraient vous donner des envies de meurtre par moment. Mais Zeus Software a visé le court, voire très court terme, puisque même en poussant le chronomètre à presque zéro l’intégralité du jeu tient en… Attendez, je sors ma calculette… moins de quarante minutes.