Vous vous rappelez de l’excellent jeu d’arcade qu’était Rastan, et de sa non moins brillante adaptation sur Master system ? Et bien, ôtez-vous immédiatement ces souvenirs émus de l’esprit, car Rastan saga II n’a strictement rien à voir avec son sympathique grand frère, ou plutôt, il existe autant de similitudes entre eux qu’entre Star Wars et Dünyayi Kurtaran Adam, son pompage intégral made in Turkey
Dans Rastan, on incarnait un barbare qui combattait les forces du mal dans le royaume de Semia, récoltait des armes de plus en plus puissantes, s’accrochait à des lianes et à des cordes, sautait de plates-formes en plates-formes par dessus des précipices sans fond. Les niveaux était invariablement constitués d’une escapade dans les terres sauvages, puis de la forteresse où résidait le grosbill local. La nuit tombait progressivement, et certaines créatures plus dangereuses faisaient leur apparition au crépusucle. Dans Rastan II, on incarne un barbare qui combat les forces du mal et peut utiliser deux armes différentes (une grosse épée et des griffes), point barre. La progression est rectiligne, sur un plan unique, et les plus périlleuses des acrobaties se résument à sauter sur de gros blocs carrés qui constituent l’essentiel de l’architecture humaine du coin. Ah oui, il y a des ennemis qui traînent sur le chemin, et Rastan peut les tuer à grands coups d’épee approximativement deux secondes après qu’il en ait reçu l’ordre. Enfin, on suppose que ce sont des ennemis, parce que ça ne ressemble à rien en fait, et certainement pas à des ennemis. Des trucs immobiles, mal dessinés, mal colorés, aux contours indéfinis, vous appelez ça des ennemis, vous ? Mais étant donné qu’on perd une vie lorsqu’on les touche, il existe de bonnes probabilités qu’ils en soient réellement.
Réalisation technique :
La quoi ? La « Réalisation technique » ? Oh, vous faites sans doute référence à cet abominable agglomérat de pixels sensé représenter un univers heroic-fantasy dans lequel un guerrier solitaire combat des monstres ?
Les décors, si on peut du moins qualifier de la sorte les structures bizarres qui attirent l’il à l’arrière plan, semblent avoir été dessinées au fusain, puis peints au crayola par un trisomique aveugle. Ce n’est encore rien en comparaison de la démarche du soi-disant combattant qu’avec beaucoup d’auto-persuasion, vous vous convaincrez d’être. On s’efforcera d’excuser son expression ridicule qui lui coûterait son pagne dans n’importe quel congrès annuel de barbares, mais pas cette démarche en biais digne d’un toxico sous mescaline dans un dessin animé bulgare. Ni ce gameplay pour rat de laboratoire qui arrivera à stimuler faiblement deux à trois neurones au maximum. Ni de l’absence totale de la moindre notion de « jouabilité », « maniabilité », « gameplay », « Player fun » et autres concepts bizarres tirés de l’univers des jeux vidéo.
En bref : 1/20 :
Rastan saga II ou « La créature, issue des amours contrariées d’un orang-outang et d’un crabe, qui combat des acariens géants dans le monde merveilleux de Tetris ». Que dire de plus ? C’était un stagiaire de chez Taito qui a fait le jeu ? Le gamin boutonneux de la maîtresse du PDG ? C’était pour une caméra caché ? Le 1er avril japonais ? Une séquence collective d’auto-flagellation codée ? On n’en saura jamais rien. Rastan saga II est un non-jeu, c’est tout ce qu’il y a à en dire