Titre phare qui avait bénéficié d’un très grand soin de la part de Sega à l’époque, Ranger-X aura toujours été un jeu cruellement mésestimé. On ne s’attardera pas outre mesure sur le scénario bien usé de la planète paisible en butte à l’invasion d’une armada cosmique totalitaire. Les peuples opprimés font appel à leur meilleur pilote au commandes d’un énorme robot de type Mecha, comme les japonais en truffent toutes leurs séries de science-fiction.
Ranger-X n’est pas un shoot them up à progression constante, puisqu’il vous sera tout à loisir de revenir sur vos pas et de voyager comme bon vous semble à travers chaque niveau. Comme dans la plupart des programmes de cet acabit, votre mecha peut ramasser divers bonus en supplément de son tir de base : lance-flammes, lance-grenade à fragmentation, double-laser, lance boules de feu multi-têtes, et bien d’autres jouets explosifs.
Le grand intérêt du mecha est qu’il peut se coupler et se découpler à volonté, dans les premiers niveaux, avec une sorte de véhicule tout terrain futuriste.
Couplé à sa structure mobile, il devient une sorte de char d’assaut qui tire des projectiles à tête chercheuse, mais s’avère incapable de sauter. C’est par ailleurs exclusivement dans cette position couplée que votre mecha pourra modifier son arme secondaire. D’où l’intérêt de revenir s’y poser de temps à autre, afin de sélectionner l’arme la mieux adaptée aux différents adversaires. L’objectif dans toutes les missions est de détruire un certain nombre de machines ou de systèmes de défense stratégique dont la position est indiqués sur votre radar.
Le problème aigu du couplage/découplage ne se pose pas vraiment dans le premier niveau qui reste assez linéaire. Tout juste aura-t-on envie de temps à autre de reprendre les commandes du mecha, histoire de liquider plus rapidement les ennemis les plus coriaces. C’est dans le second niveau que l’on commence vraiment à saisir toute l’utilité de la double nature de votre robot. Dans ce réseau de cavernes, il faudra détruire de nombreux générateurs d’énergie pour couper l’alimentation des canons de sécurité planqués un peu partout. Ces générateurs sont évidemment disposés hors de portée de toute attaque éventuelle. Il faudra donc se découpler fréquemment, et utiliser le jet-pack de votre robot pour vous hisser jusqu’au sommet des cavernes. Attention, votre jet-pack consomme de l’énergie et il faudra jongler avec la jauge de puissance, afin de ne pas se retrouver subitement privé de réacteur et retomber lourdement au sol. A partir du troisième niveau, la structure mobile devient une sorte de vaisseau « porte-mecha » volant, mais le principe reste identique. Un autre avantage est que même découplé, le vaisseau et le tout-terrain vous aident en tirant automatiquement sur vos ennemis, à condition toutefois que vous soyez toujours dans ses parages.
Graphismes : Sega avait fait d’énormes efforts pour la réalisation graphique de ce jeu, allant jusqu’à présenter maladroitement chaque niveau suivant une vue en perspective en 3D vectorielle. La principale qualité de Ranger-X tient dans l’utilisation des couleurs, pour laquelle Sega avait réalisé un véritable miracle puisqu’on ne détecte aucune différence avec un jeu sur Super Nes. N’oublions pas néanmoins les boss d’une taille parfois impressionnante, et la variétés des vaisseaux et autres drones adverses.
Animation : Revers de cette réussite graphique incontestable : alors que la fluidité est au rendez-vous la plupart du temps, la taille gigantesque des boss et la profusion d’explosions dévastatrices provoque parfois des bugs graphiques assez dommageables. Rien qui empêche la bonne marche du jeu, rassurez vous.
Jouabilité : Relativement honnête. On rame un peu au départ en essayant de bien doser les batteries du jet-pack mais on s’habitue très vite aux déplacements du mecha.
Son : : Le bande sonore est véritablement tonitruante, autant pour les thèmes musicaux que pour les bruitages assourdissants.
Intérêt : 16/20,
Jeu au principe intéressant et à la réalisation impressionnante (qui pèche parfois par excès d’ambition), Ranger-X vous procurera de longues et passionnantes heures de jeu. Plus intéressant et complexe qu’un shoot them up classique, Ranger-X souffre occasionnellement d’un certain manque de rythme par rapport à ses confrères plus classiques, mais propose des séquences suffisamment variées et originales (par exemple, le niveau où on doit bien surveiller le niveau des batteries du réacteur pour gravir un gratte-ciel) pour maintenir l’intérêt en éveil.