Pulseman est un jeu vidéo Megadrive publié par Segaen 1994 .

  • 1994
  • Action

Test du jeu vidéo Pulseman

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Avant de nous pondre des Pikachus à la louche, les deux cerveaux de Game Freak pondent en exclusivité japonaise - et sur Mega Drive seulement - ce Pulseman, jeu terriblement efficace sorti en 1994.

Cyber Univers

Si je devais résumer Pulseman en quelques mots, je dirais un truc du genre « C’est Sonic le hérisson qui a couché avec Megaman. Le fruit de leur amour - défiant tout sens logique - se voit alors doté de pouvoirs électriques puissants, et quitte la maison familiale pour aller voir du côté de Gunstar Heroes si c’est mieux », mais en mieux formulé. En fait, je dis juste ça parce que le héros ressemble à Megaman mais en rouge, avec le charisme espiègle du hérisson.

La réalité est bien plus glauque que ce tableau somme toute réducteur. En réalité, à l’aube du XXIe siècle, un docteur fou crée l’intelligence artificielle ultime, la C-Life.

Étant donné que : 1. c’est un docteur fou, 2. informaticien de surcroît et 3. il est japonais, il tombe amoureux de sa propre création et décide de lier son ADN avec elle. Le résultat est sans appel : PULSEMAN ! Mi-homme mi-ordinateur ! Le rêve éveillé des geeks enfin réalisé, en somme. Jusque là tout va bien, mais il se trouve que le prof ne supporte pas la cyber-réalité et devient totalement schizo, à la manière d’un docteur Jeckyll. Il décide de créer un groupe de cyber-terroristes, le Galaxy Gang (pokémooon !) afin de plonger le monde dans un cyber chaos.

Techniquement au top

C’est ici que l’on entre en jeu. Les mecs de chez Game Freak ne font pas les choses à moitié : réalisation parfaite, les couleurs crèvent l’écran, les détails foisonnent, l’animation est excellente, le scrolling est détaillé, effets de lumières, pseudo 3D façon mode 7 du pauvre, distorsion, ambiance musicale à tomber, voix digit’ tout le long du jeu (le boss de fin qui hurle PULSEMAN est un grand moment à vivre !). On se foutait pas encore de la gueule des joueurs y’a 15 ans chez Game Fric.

De bonnes idées parfaitement exploitées

Peu importe, avec tout ça on n’a pas encore touché au jeu, et c’est au fond ici que l’on va s’attarder. Prise en main immédiate : classiquement Pulseman court, saute, se baisse, effectue des sauts périlleux - totalement inutiles d’un point de vue gameplay mais bon sang ! quelle classe -, danse la capoeira et attaque de front à grands coups de décharges électriques. Là où les développeurs sont des génies, c’est qu’ils ont pensé à exploiter le perso. Ok, on fait un mec avec des pouvoirs électriques, mais si on ne l’exploite pas à fond ça n’a aucun intérêt, et ils l’ont bien compris. À force de courir à la manière d’un Sonic, avec une accélération cependant un peu plus soudaine à laquelle il faudra s’habituer, le héros se charge en électricité jusqu’à atteindre la vitesse maximale. Une fois cela fait, il pourra alors défier les lois du level design en se transformant en boule électrique rebondissante et invulnérable. Voilà toute la force du jeu : l’ensemble du level design est pensé pour que cette caractéristique soit exploitée tout du long. Des passages très permissifs, où l’on se verra doté d’une charge infinie, contrastent avec d’autres où l’on se verra privé totalement d’électricité (en passant sous l’eau, tout s’annule) ; et le jeu devient bien plus difficile à appréhender. Un coup de génie où l’exploitation d’une idée se voit poussée au bout, pour notre plus grand bonheur.

Un jeu générationnel

Le jeu n’est pas forcément long ni difficile, mais est un pur régal à parcourir grâce à une esthétique particulièrement intéressante, basée sur l’alternance monde réel/monde cyber, avec des effets très hertziens « cathodico-psychédéliques » - à déconseiller aux épileptiques - typiques des années 90. Il dispose d’une excellente réalisation globale, d’un gameplay très bien pensé, d’idées neuves tout le long de l’aventure, d’une narration très présente et pourtant jamais intrusive (ah ! une leçon qu’aurait dû retenir cette next-gen), de niveaux peu nombreux mais très longs, et d’un rythme alternant entre séquences speed épiques et passages de plate-forme précis et cruels très bien dosés.

On regrettera toutefois une prise en main un poil laborieuse en début de partie, et une progression un peu facile mais pas trop. Pulseman est cependant clairement à faire pour tous les amoureux du retrogaming. Et même les autres, tiens.

Pulseman