Pit Fighter est un jeu d’arcade publié par Atari en 1990 qui fut révolutionnaire en son temps. Pour la première fois dans un jeu de combat, les combattants avaient été digitalisés sur base de véritables acteurs, préfigurant ainsi Mortal Kombat et toute la vague de jeux de combats « réalistes » du milieu des années 90.
Le joueur fait son choix entre trois combattants (Buzz le catcheur, Ty le champion de kickboxing et Kato le maître d’arts martiaux) et doit participer à une longue série de combats clandestins dans des entrepôts, des galeries de métro désaffectées et autres endroits peu fréquentables, jusqu’à l’affrontement final contre le guerrier masqué. L’éventail de coups disponibles n’est pas très étendu : des enchaînements de coups de poing, des coups de pieds et des coups de pied en sautant, une projection et l’intéressante possibilité de s’acharner sur un adversaire au sol.
Le ring propose également quelques armes (poignard, matraque, shurikens) et projectiles (barils, tabourets) de manière à pouvoir tabasser son prochain dans la joie et la bonne humeur. A deux joueurs, chacun sélectionne son personnage et le duo fait face à deux adversaires simultanément. Tous les trois matchs, les joueurs doivent participer à un « Grudge match », dans lequel l’objectif n’est pas de vider la barre de vie de son adversaire, mais bien d’étaler trois fois de suite un clone d’eux-mêmes.
Dernier point intéressant : la foule de primates qui assiste à ce combat de gladiateurs modernes se laisse souvent aller à ses bas instincts : elle n’hésitera pas à intervenir de temps en temps dans le combat, que ce soit en poignardant traîtreusement un combattant qui s’est trop approché de ses rangs, ou en lui cassant un pied de table sur le crâne.
Réalisation technique :
Si sa réalisation graphique était l’élément le plus marquant à l’apparition de Pit Fighter en arcade, on ne peut pas dire que la Megadrive assure sur ce coup là. Les sprites sont grossiers, mal digitalisés, dépourvus de détails et franchement plus moches que ceux d’un jeu de combat « traditionnel ». Et encore ne parle-t-on que des combattants, car la foule qui assiste aux combats présente l’apparence d’un test de Rorschach : c’est gris, baveux et sans forme bien définie. Les rings manquent également de variété et de classe, même si c’est le principe de base du jeu qui l’exige. L’animation est limitée : l’utilisation de digitalisations n’a pas entraîné la moindre tentative d’animer les sprites de manière réaliste. La jouabilité est primitive, les collisions sont mal gérées et on en est réduit le plus souvent à cogner comme une brute à défaut de pouvoir élaborer un semblant de stratégie face aux différents challengers. Enfin, si les bruitages demeurent passables, les musiques horribles ruinent toute possibilité de ne pas couper le son.
En bref : 7/20
Complètement loupé techniquement dans cette version, Pit Fighter ne possède pour lui qu’une violence relativement rafraîchissante, qui permet de se faire quelques parties avec un certain plaisir. Mais la laideur des graphismes, le nombre très limité des coups, le manque de prestance des adversaires et surtout, cette foutue jouabilité qui n’autorise que l’acharnement comme unique technique de combat, n’inciteront personne à considérer ce Pit Fighter comme autre chose qu’un classique mal adapté et déjà démodé lors de sa sortie sur Megadrive voici 15 ans. Autant vous dire que son intérêt aujourd’hui frôle le zéro absolu