Troisième jeu d’arcade de la série des Out Run (les OutRun Europa et OutRun 2019 sont des exclusivités console), OutRunners amorça un certain renouveau de la série après un Turbo OutRun qui avait déçu pas mal de joueurs. A sa sortie, en 1992, le jeu fut une révolution. Une révolution miniature, mais une révolution tout de même.
Faisant partie des dernières courses automobiles en 2D avant la déferlante des Ridge Racer et autres Daytona USA, OutRunners renouait avec les possibilités d’emprunter plusieurs chemins différents au cours du parcours (A l’instar de la version originale d’OutRun. Cette possibilité avait été abandonnée dans Turbo OutRun), proposait une réalisation luxueuse pour de la 2D et la possibilité de délaisser l’éternelle Ferrari du jeu original pour s’installer derrière le volant d’autres véhicules décapotables de grand standing !
Les parcours prennent place dans diverses régions du monde : l’Italie, le Colorado, le Japon, les îles Hawaï, les chutes du Niagara, etc. Bien entendu, chacun de ces parcours donne lieu à des décors d’arrière-plan différents, des éléments de bord de route variés, et quelques petites surprises animées, comme des hélicoptère ou des bandes d’oiseaux exotiques qui survolent la route. Les petits bolides nerveux que l’on pilote sont assez surprenants puisqu’ils dépassent allègrement les 400 km/h !
Assez curieusement, il n’y a pas de modo solo à proprement parler dans l’adaptation Megadrive de OutRunners. Quand on entame une partie seul, l’écran est obligatoirement splitté et sa partie inférieure est occupée par le joueur piloté par l’ordinateur. On peut donc dire que, seul ou à deux joueurs, OutRunners 16-bits ne propose que des modes versus. Ceci peut s’expliquer par la situation originale d’OutRunners en arcade, qui était avant tout un jeu pensé pour la compétition (8 joueurs pouvaient rouler en même temps). Plus cyniquement, on pourrait aussi supposer que, OutRunners étant d’une technologie supérieure à celle de ses prédécesseurs, un écran splitté sur console permettait de ne pas distinguer très clairement tout ce qui avait été perdu lors du portage sur 16-bits !
Réalisation technique :
Si OutRunners était indéniablement supérieur aux autres jeux de course 2D en version arcade, on ne peut pas dire que les différences soient aussi flagrantes sur Megadrive. On retrouve à peu de choses près les mêmes décors un peu fades en arrière-plan, la même impression de faire du sur-place sur une route mobile et la même sensation de vitesse un peu surfaite. Pourtant, OutRunners me semble tout de même un rien plus soigné techniquement que les autres jeux de la série, l’impression de vitesse est un peu plus crédible, et on échappe aux immondes routes clignotantes d’un OutRun 2019 ! Le fait que les circuits soient plus originaux et plus généreux en éléments fantaisistes joue un rôle certain dans cette bonne impression générale.
Les thèmes musicaux sont sympathiques, fidèles à l’esprit « californien » du jeu d’origine, mais les bruitages sont plutôt atroces ! Enfin, au niveau de la jouabilité, rien à signaler de particulier : réalisme zéro, dérapages incontrôlés qui entraînent parfois un crash et parfois pas, et gestion des collisions pour le moins hasardeuses. Rien de pire que ce qui se faisait à l’époque pour n’importe quel course d’arcade.
En bref : 13/20
Fondamentalement, il est clair qu’OutRunners, pas davantage que toute autre course automobile « classique » sur 16-bits, ne possède un réel intérêt aujourd’hui. Ses principes de jeu sont morts et enterrés, sa réalisation est datée et le jeu possède intrinsèquement les mêmes défauts que ses contemporains. Reste que le retrogaming est aussi une science de la nostalgie, destinée à redécouvrir les sensations de l’époque, fussent-elles parfois rageantes. Et à ce compte là, OutRunners offre des circuits sympathiques, des courses endiablées, et une atmosphère bien plus accrocheuse que celle des autres représentants de la série. On retrouve presque le plaisir du premier jeu, c’est dire ! La seule réelle faute de goût réside dans cet écran splitté obligatoire : on aurait aimé avoir la possibilité de jouer seul sur grand écran sans devoir se farcir la vision permanente de ce concurrent dont on se fiche un peu. Un chouette petit jeu, quoi qu’il arrive.