Célèbre jeu d’arcade paru en 1988, Ninja Gaiden s’est vu décliné sur la plupart des formats existants, soit sous la forme du beat them all original, soit sous l’aspect d’un jeu plus orienté plates-formes (ce dernier point étant surtout valable pour les jeux sortis sur NES). Sur Megadrive, c’est la version originale, amputée d’une bonne partie de ses caractéristiques (notamment le mode deux joueurs ; à croire que la deuxième manette ne servait à rien lors des portages arcade/console !) qui nous est proposée. Dans Ninja Gaiden, vous incarnez un ninja au nom inconnu qui combat dans différents endroits des Etats-Unis afin d’empêcher un culte diabolique d’arriver à ses fins, qui peuvent être soit la conquête de la planète, soit la commercialisation de sandwichs au surimi bourré d’édulcorants et de conservateurs.
Dans cette pénible version megadrive, le guerrier de l’ombre combat à mains nues (un simple binôme coup de poing/coup de pied sauté en réalité. Oui, je sais, c’est peu.) et peut également utiliser deux capacités spéciales de temps en temps (un coup de pied tournoyant en se tenant sur la tête, et un espèce de salto avant assez esthétique). Ces capacités sont en nombre limité, et il faudra récupérer les quelques power-up disséminés dans des caisses à travers les niveaux pour pouvoir continuer à les utiliser. Outre le classique lattage de brutes dans des rues mal famées, Ninja Gaiden propose également quelques séquences de plates-formes, assez limitées elles aussi. La plupart des scènes comportent en effet différents plans de déplacement sur lesquels on peut accéder en faisant un double saut.
Réalisation technique :
Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Graphiquement, Ninja Gaiden est à l’extrême limite de l’insuffisance, avec des décors peu détaillés, de petits sprites, des adversaires peu variés et dépourvus de la moindre once d’originalité. Un jeu 8-bits bien programmé aurait pu être tout aussi réussi. Le reste est bien pire. Les mouvements du ninja, en dehors des attaques spéciales, sont plus pathétiques qu’autre chose, les coups sont peu nombreux, il est impossible d’utiliser des armes, la combinaison du saut et de l’attaque est si mal pensée qu’on ne touche jamais le moindre ennemi, et le maniement est très douteux (lorsqu’on avance, le ninja évolue automatiquement en diagonale et rejoint la partie inférieure de l’écran). En outre, la bande sonore est insignifiante, notamment les bruitages qui atteignent des sommets de ridicules (écoutez le bruit des coups de poing pour vous faire une idée…). Autant ce jeu m’avait alléché dans les previews des magazines spécialisés de l’époque, autant je suis tombé de haut après l’avoir eu en main.
En bref : 08/20 :
Ninja gaiden version megadrive ne fait honneur ni à la réputation de la série, ni aux capacités de la console. Sans être totalement rébarbatif, ce petit beat them all de série B, matiné de quelques séquences de plates-formes, ne tient pas la route une minute face aux jeux de baston de référence sur Megadrive, la série des Streets Of Rage en tête. Pauvre techniquement, sans éclat, privé même des quelques bonus et capacités spéciales qu’on trouvait sur la version originale en arcade et dépourvu de mode deux joueurs, Ninja Gaiden ne mérite pas que l’on s’y attarde au-delà du simple essai gratuit que propose l’émulation.