Le pays d’Imagica est en grand péril depuis qu’un magicien démoniaque a emprisonné les quatre Anciens qui assuraient la paix et l’harmonie dans cette jolie contrée. Alors que l’ombre recouvre les forêts et les plaines d’Imagica, le seul espoir de ramener la paix repose sur les épaules de Flink, un jeune apprenti blondinet à peine capable de réussir un simple tour de cartes. Ce petit personnage aura malgré tout pour mission de progresser de stages en stages et de terrasser toutes les créatures gardiennes qui retiennent prisonniers les quatres sages avant de partir affronter le thaumaturge maléfique. Ben oui, pour ne pas changer, Flink est un jeu de plates-formes avec des tonnes de stages, de bonus et de petits ennemis plus mignons qu’effrayants. Et ce qui ne gâche rien, il s’agit aussi d’un jeu de plates-formes que l’on doit à Psygnosis, éditeur briton réputé pour l’atmosphère très particulière qu’il parvient à insuffler à ses créations.
Comme tout bon héros de jeu de plates-formes, Flink peut éliminer les nains, voleurs, soldats et autres bestioles voraces à la solde du mage en leur sautant dessus à pieds joints. La plupart des ennemis rossés de cette manière sont sonnés pour quelques instants. Flink peut alors leur rejouer le même tour pour s’en débarrasser définitivement ou bien les soulever et s’en servir comme projectile contre un autre malfaisant, un peu à l’instar de Super Mario World sur Super NES. La même technique peut être utilisée avec les rochers que l’on trouve sur la route, ainsi qu’avec les coffres à trésor qui apparaissent de temps à autre. Mais la capacité principale de Flink est sa capacité à élaborer des pouvoirs magiques avec les moyens du bord.
On trouve en effet une foule d’objets en apparence inutiles dans les coffres ou en éliminant certains ennemis : feuilles, plumes, anneaux, etc. De la même façon, on met également la main sur des parchemins qui proposent des conseils de jeu et des recettes pour réaliser divers sortilèges : bouclier protecteur, rapetissement, création d’un familier pour aider Flink à vaincre ses ennemis, sortilège de croissance végétale rapide et bien d’autres merveilles de l’Ars Magica. Chaque sortilège nécessite trois ingrédients différents pour être élaboré. A tout instant, Flink peut donc sortir son chaudron portatif et se lancer dans la décoction de philtres magiques. Il faut prendre garde à réaliser la bonne combinaison d’ingrédients car le succès n’est pas toujours au rendez-vous si Flink s’emmêle les pinceaux dans ses ingrédients. Pour fonctionner, ces pouvoirs auront également besoin d’être approvisionnés en énergie magique, énergie que l’on récupère aussi dans les coffres ou sur les ennemis. Cette énergie magique remplit en outre le même rôle que les anneaux dans la série des Sonic Si Flink est touché, son énergie magique est perdue et s’éparpille autour de lui sous la forme de petites sphères bleues qu’il faut essayer de récupérer le plus vite possible. Tant que Flink possède un minimum d’énergie magique, il peut être blessé par ses adversaires sans risques pour sa vie. Mais le moindre contact avec un ennemi une fois que l’énergie magique est à sec entraîne la perte d’une vie.
Réalisation technique :
Attention : vous êtes ici en face de ce qui est peut-être bien le jeu le plus remarquable visuellement sur la 16-bits de Sega. Contrairement à nombre d’autres références graphiques (Marko’s Magic Football, Aladdin, …) qui tablent sur des couleurs très « violentes » et vives pour offrir l’illusion de capacités graphiques que la console ne possédait pas, l’univers visuel de Flink est nettement plus fin, avec un dosage équilibré entre le côté enchanteur de monde d’Imagica et une légère effluve « ténébreuse » pour symboliser l’influence pernicieuse du mage. Plus que les décors qui sont incroyablement fournis et détaillés, ce sont surtout les teintes et les dégradés de couleurs utilisés qui sont proprement hallucinants. A ce niveau, Flink enfonce sans difficulté tous les autres jeux Megadrive et la majorité des jeux Super NES. C’est à se demander pourquoi tous les softs Megadrive n’ont pas fait l’objet des mêmes soins esthétiques… ? L’animation n’est pas en reste avec des mouvements souples, détaillés et très réalistes. On sera un peu plus réservé sur la bande sonore : malgré des mélodies d’un potentiel certain, le processeur sonore de la Megadrive reste très limité et l’ambiance musicale ne parvient pas offrir le même impact féérique que les versions CD-ROM. Enfin, le petit héros répond bien aux commandes et la difficulté est parfaitement dosée mais on émettra quelques regrets à l’égard de la relative lenteur du jeu. Pour une raison qui m’échappe, le petit héros est effectivement trèèèss lent, avec des sauts qui laissent une impression d’apesanteur, une vitesse de pointe qui n’excède pas le petit trot et une impossibilité absolue d’atteindre un rythme de progression haletant qui mettrait les réflexes à rude épreuve.
En bref : 15/20
Dommage que le gameplay de Flink manque à ce point de vivacité car dans le cas inverse, on aurait certainement tenu là un des meilleurs jeux de plates-formes de la Megadrive. Extraordinaire graphiquement, intéressant et original, Flink combine toutes les qualités d’un jeu micro tout en évitant leurs défauts, et son style reste quand même purement « consoléen ». Mais bon, sa lenteur et la progression précautionneuse qu’elle entraîne empêchent Flink d’atteindre le peps d’un Sonic. Un excellent programme quoi qu’il arrive, mais qui aurait pu être encore bien meilleur.