Midnight Resistance est un jeu vidéo Megadrive publié par Data Easten 1990 .

  • 1990
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Midnight Resistance

3.5/5 — Très bien par

Quand on parle de Contra-like, on pense en principe aux run ‘n gun en général, puisque c’est ainsi qu’ils étaient nommés à l’époque. Seulement chez Data East, quand on fait un Contra-like, on prend tout au pied de la lettre. Pour rappel, Data East c’est la boîte à l’origine, entre autres, de Karnov’s Revenge et High Seas Havoc, tous deux réputés pour être des clones à la limite du scandale. Bonne nouvelle pour les fans, Midnight Resistance c’est pareil. Sortez les copies-carbone, et prenez des notes.

IL EST MIDNIGHT, DOCTEUR FORD

Vous incarnez Johnny Ford, sosie de John Rambo et homme de terrain le mieux noté de la NCA (l’agence de contrôle des narcotiques). Dans la famille, on lutte contre la drogue de père en fils, puisqu’outre votre père grand ponte à la NCA, votre grand-père est un scientifique qui a peut-être inventé la formule pour stopper toute addiction à cette saloperie.

Manque de chance, cela a mis en rogne le chef de la pègre, le Crimson King, un super-criminel un peu psychotique sur les bords, qui décide d’enlever toute la petite famille, soit vos parents, votre soeur, papy et mamie ; y’a que Médor qui a réussi à s’en tirer. Alors pourquoi ils les ont pas directement flingués sur place, on n’en sait rien, mais en même temps y’aurait pas eu de jeu. Vous l’aurez compris, Johnny n’a qu’une idée en tête, et elle implique le Crimson King et quelques douloureux raffinements mettant en scène une barre à mine, du fil de fer barbelé et un rectum qui n’en demandait pas tant.

TA TETE ME DIT VAGUEMENT QUELQUE CHOSE…

Midnight Resistance est donc un run ‘n gun, ou shoot à pied, calqué sur Contra. Il se compose de neuf niveaux, souvent très courts, où des vagues d’ennemis viennent vous chatouiller les naseaux jusqu’à ce que vous parveniez au boss, qui se fera un plaisir de vous faire tâter de ses missiles, scies circulaires, canons et autres joyeusetés.

Pour faire face à tout ce métal hurlant (puisque tous les ennemis, depuis le simple trouffion jusqu’au paquebot, en passant par les jeeps et les avions de chasse, sont robotiques), Johnny a de la ressource. Il n’est armé au départ que d’une simple mitrailleuse un peu faiblarde mais aux munitions encore plus illimitées que dans un blockbuster américain, et il trouvera par la suite, au gré de ses pérégrinations - dans la jungle, dans les montagnes, au coeur des bases ennemies ou encore au beau milieu d’un volcan, et j’en passe - des armes plus puissantes, comme la mitrailleuse automatique, les bombes ou le lance-flamme. Celles-là sont par contre limitées en nombre d’utilisation. Il existe aussi des armes type mortier qui tirent des projectiles en l’air, lesquels retombent au sol pour nettoyer l’écran.

Pour acquérir ces armes, il ne suffit pas de récolter bêtement l’item adéquat. En fait vous amassez des marteaux (enfin ça ressemble à des marteaux mais c’est pas très logique) sur les cadavres des ennemis, et vous les échangez, une fois le boss vaincu, contre ce que vous voulez dans la salle des armes, sachant que vous ne disposez que de six marteaux au maximum. Et encore, au moindre tir encaissé vous perdez non seulement une vie, mais aussi tous les marteaux que vous aviez. Heureusement, à la manière des anneaux de Sonic, ils restent au sol un moment et vous pouvez donc les ramasser de nouveau.

Finissons-en en abordant les contrôles du jeu. Pour une fois Data East a bien fait le boulot, sans se contenter d’un copier-coller. Ainsi le bouton C permet de sauter, et le bouton A de tirer. Le B quant à lui, permet d’orienter le tir : vous tirez de base droit devant vous ; une pression sur B et vous tirez en haut à droite, une seconde et vous tirez au-dessus de votre tête, etc. Rhah mais ça doit être galère de marteler le bouton de tir et en même temps de gérer la direction, me direz-vous. Eh bien non, parce que là où DE a pas été trop con, c’est qu’une simple pression sur A permet de tirer en automatique ! Une deuxième pression et vous arrêtez de tirer. Juste un tout petit défaut, c’est que le tir ne se « retourne » pas en même temps que le perso. Genre : j’avance à droite en tirant vers la droite, je me retourne… Eh ben je continue à tirer vers la droite. Malgré tout, si vraiment ces commandes vous paraissent gênantes, il est possible dans les options de mettre une configuration à la Contra.

ON N’Y RESISTE PAS

Pour un jeu Data East (1 personne) il vous faut :

  • un bon jeu, de préférence leader dans son domaine

  • 250 gr. de scénariste pour réécrire le scénario

  • un designer bien frais pour retoucher les sprites et décors

C’est tout ! Vous pouvez vous passer du programmeur.

Mélangez le bon jeu avec les graphismes retouchés, laissez mijoter à feu doux pendant deux ans, et servez tiède.

Vous l’aurez compris, Midnight Resistance n’a pas inventé l’eau chaude. C’est un Contra déguisé, mais ce n’est pas pour autant un mauvais jeu.

Le scénario est insipide, mais au moins il est différent de celui de son homologue. Les graphismes, s’il font penser au hit de Konami, sont variés et plutôt jolis pour un jeu sorti à la base en 89. Les animations sont tout aussi raides, les musiques tout aussi peu inspirées.

Le gameplay a par contre, pour une fois, été entièrement revu et je dois dire que j’accroche bien à ce système. La difficulté est par contre tout aussi élevée, et la durée de vie presque aussi faiblarde.

Mais ne soyons pas bégueules. A l’instar de Boogie Wings, l’élève a pour une fois dépassé le maître (Contra, le premier en arcade, est extrêmement limité), et certaines spécificités de Midnight Resistance seront même reprises dans d’autres jeux, y compris dans Contra 3. La boucle est bouclée.

Midnight Resistance