En surfant à travers les très nombreux tests console d’Emunova, je constatai à ma grande surprise que le fantastique « Mickey Mouse : Castle of illusion » n’avait encore été testé par personne ! Vous comprendrez aisément que je me devais de réparer cette offense faite au soft qui, avant Sonic et peut être même davantage que lui, avait contribué à installer de manière durable la Megadrive dans le cœur des joueurs. Mickey allait également ouvrir la voie à une flopée d’adaptations en jeux vidéo de dessin animés ou de personnages issus de l’univers Disney qui, à de rares exceptions près, s’avèreraient être d’excellents jeux, fignolés jusque dans leurs moindres détails.
Dans ce Castle of Illusion fondateur, Mickey doit partir à la rescousse de Minnie qui a été kidnappée par la sorcière Mizrabel. Cette dernière a emmené sa victime dans le château des illusions, un palace envahi par la magie où les choses ne sont jamais exactement ce qu’elles paraissent être. Mickey devra récupérer les 7 émeraudes magiques pour accéder à la cachette de la sorcière et délivrer Minnie. Le problème tient à ce que ces émeraudes sont gardées dans les mondes magiques situés derrière les portes du château des illusions. L’un de ces mondes, par exemple, consiste en une forêt gigantesque et truffée de dangers au cœur même du palais. Un autre de ces mondes est dédié aux jouets. Cet univers féérique est construit en cubes, et peuplé de soldats de plombs, d’avions téléguidés, de clowns en monocycle et de Jack-in-the-box. Les autres mondes sont respectivement un temple antique inondé, une bibliothèque démesurément grande (comprenant entre autre une zone remplie de sucreries) et finalement, le donjon et la tour de l’horloge du château. A la fin de chaque niveau, Mickey affrontera le maître des lieux, une créature magique plus dangereuse que les autres et nécessitant une technique précise pour être défaite.
Face aux légions de petites créatures magiques qui hantent les lieux, Mickey, en bonne souris de jeu de plates-formes, se servira de son postérieur musclé de rongeur américain pour renvoyer ces bestioles d’où elles viennent. Hé oui, Mickey est sans doute l’inventeur du coup de cul destructeur dans les jeux vidéo ! En cas d’hémorroïdes, la souris pourra également tirer les quelques projectiles qu’elle récoltera à travers les niveaux : des pommes pour la forêt, des balles bleues pour les autres niveaux et des chandelles pour le donjon. Pour le reste, on retrouve de classiques bonus d’énergie, des sacs de projectiles et certains items spéciaux comme celui qui, dans le monde des jouets, permet de renverser l’écran, pour que toutes les créatures présentes s’écrasent au plafond. Tout cela paraît aujourd’hui peu original, mais en 1990, les jeux de plates-formes étaient moins fignolés que dans les années qui suivirent.
Réalisation technique :
Même si, tout au long des années 90, de nombreux jeux megadrive réalisèrent des prouesses graphiques autrement plus impressionnantes, Caste of Illusion peut se targuer d’avoir été à une époque le plus beau jeu disponible sur cette console. Avec ses adversaires mignons comme tout, ses décors enchanteurs qui fourmillent de détails, Mickey mouse fut une véritable fiesta visuelle à une époque où la megadrive proposait relativement peu de jeux graphiquement valables. La seule surprise provient d’une esthétique générale plus sombre et « sérieuse » que celle de son homologue sur master system, davantage proche d’un dessin animé. Sans être particulièrement rapide, l’action de Caste of illusion est tout de même rythmée, beaucoup plus que celle d’un World of illusion par exemple. Mickey se contrôle avec souplesse et efficacité. Même si les ennemis sont peu réactifs et les boss vite expédiés une fois la bonne méthode assimilée, la variété et l’originalité des situations (réutilisées depuis – mais sans jamais égaler l’original - dans un bon milliard d’autres jeux) évitent toute lassitude, même une fois le jeu terminé. La bande sonore propose de très jolies mélodies guillerettes qui seront restées gravées dans la mémoire de nombre de joueurs.
En bref : 18/20 :
Je me rappelle, lorsque j’ai joué pour la première fois à ce chef d’oeuvre, avoir été ébahi par l’originalité des décors. Pour la première fois (du moins, dans mon parcours de joueur), un jeu de plates-formes sortait du canevas classiques forêts/montagnes/plaines/zones aquatiques et des décors « naturels », pour offrir un univers totalement fantaisiste et surréaliste. Objectivement, Castle of illusion a un peu vieilli, même si sa réalisation demeure encore tout à fait honorable aujourd’hui. Son principal défaut a toujours été sa très grande facilité mais assez curieusement, Mickey Mouse n’est pas le genre de jeu qu’on abandonne dans sa boîte une fois tous les niveaux bouclés. L’univers est tellement attrayant que Castle of Illusion fait partie de ces evergreen dont rien ne semble pouvoir entamer le côté distrayant. Un très grand classique de la megadrive, que tout joueur digne de ce nom a déjà essayé (ou devrait le faire de toute urgence !)