Planifié pour le 65ème anniversaire de la première apparition de Mickey Mouse à l’écran, Mickey Mania ne vit finalement le jour qu’un an plus tard. Pas d’illusions au programme cette fois, qu’elles soient sous la forme d’un château, d’un monde, d’un pays ou d’une légende : Mickey Mania propose tout simplement de revivre la carrière de la mascotte de Walt Disney à travers six de ses apparitions les plus célèbres. On commence évidemment par « Steamboat Willie », le premier cartoon dans lequel apparut Mickey, en 1928. La particularité de ce niveau est qu’il se déroule en noir et blanc, dans le style naïf typique de cette époque, mais que les couleurs apparaîtront au fur et mesure qu’on progressera vers la fin du stage. Ensuite, dans une séquence intitulée «The mad doctor», on explorera un château hanté des plus traditionnels. Le niveau suivant est l’un des nombreux cartoons mettant en scène Mickey et Pluto à la chasse. Ce niveau assez court, centré sur les réflexes (chutes de pierres, charge d’un élan) se terminera par une course en 3D semée d’obstacles avec un énorme élan qui vous colle au train. Retour dans un manoir hanté bourré de pièges pour le niveau suivant, inspiré d’un dessin animé assez connu mettant Mickey aux prises avec trois fantômes farceurs. On continue dans les classiques avec Mickey et le haricot magique, qui voit Mickey explorer un immense château et affronter son propriétaire, un géant. Enfin, le dernier stage, sous-titré «Le prince et le pauvre», est inspiré d’un dessin animé de facture récente dans lequel Mickey retrouve son vieil ennemi Pat Hibulaire dans un univers médiéval.
En dehors de la présentation plutôt originale des stages, Mickey Mania demeure très classique dans son déroulement : on avance vers la droite, on saute sur les ennemis ou on les bombarde avec des billes, on se tape des tonnes de sauts de plates-formes en plates-formes et on se fritte avec le boss de fin de niveau, parfois par le biais d’une séquence assez originale (la course-poursuite avec l’élan). D’une manière générale, on ne découvre aucune trouvaille révolutionnaire mais la grande variété des situations empêche la monotonie de s’installer : séquence dans un ascenseur avec des ennemis situés dans des renfoncements à gauche et à droite, descente d’une tour animée par une espèce de mode 7, pièges souvent bien pensés (dans le manoir hanté principalement) et énigmes simples à résoudre (le labo du savant fou).
Réalisation technique :
Du très beau travail, comme d’habitude avec Disney Software. Entre les mains de développeurs compétents, les jeux qui sortaient sur Megadrive et Super Nes à cette époque ne se différenciaient plus que par de très petits détails (généralement en faveur de la Super Nes, il faut le reconnaître). Mickey Manie est d’une très grande beauté, avec des sprites superbes, des décors tout aussi beaux, et une fidélité sans faille aux dessins animés dont les différents stages s’inspirent. Je reste personnellement très fan du premier stage, qui se colorise au fur et à mesure que l’on franchit les obstacles. Niveau animation, on est particulièrement gâté : Mickey et ses ennemis possèdent de très nombreux mouvements d’une finesse incomparable. On reconnaît sans peine la griffe Disney Software, celle qu’on avait déjà vue à l’œuvre dans des softs comme Aladdin, le Roi Lion ou le Livre de la Jungle. Disney a même réussi le tour de force de conserver les niveaux comme la course contre l’élan ou la descente de la tour, qui fonctionnaient avec le mode 7 de la Super Nes. J’ignore comment ils s’y sont pris mais on ne remarque pratiquement aucune perte de qualité sur Megadrive, bien que cette console ne soit habituellement pas capable de gérer correctement ce type d’effets spéciaux. Pour la bande sonore, c’est du tout bon aussi : les mélodies ne sont pas particulièrement inoubliables mais la qualité est là. Mickey se maîtrise bien et le soft offre un certain nombre de séquences plutôt ardues quand on garde à l’esprit à quel point les jeux Disney sont d’ordinaire très faciles. Néanmoins, Mickey Mania reste assez court et on en vient rapidement à bout.
En bref : 17/20
Sans surprises, Mickey Mania est un très bon jeu de plates-formes, qui a clairement bénéficié du jugement vigilant des studios Disney pour tout ce qui touche à leurs mascottes en jeux vidéo. L’univers imaginaire original des réalisations Sega est ici remplacé par une proximité directe avec les cartoons originaux, pour un résultat tout aussi réussi. Sans chercher l’originalité à tout prix, Mickey Mania propose une progression très agréable dans des environnements familiers et une absence de faiblesses majeures si ce n’est, une fois encore, une certaine facilité.