Moonwalker est clairement l’un de ces nombreux logiciels qui ne servent qu’à profiter de la licence d’un film à succès. Et en l’occurrence, le film à succès originel n’avait comme seul intérêt que de mettre en scène Michael Jackson et sa musique, à l’image des films avec les Beatles ou Elvis. Le fric que Sega avait sans doute déboursé à l’époque pour bénéficier de la présence du reclus de Neverland dans un jeu devait être faramineuse ! Le scénario est en tout cas aussi mince que celui du film. Le méchant Mr Big a kidnappé d’innocents bambins et Michael Jackson qui, c’est bien connu, adore les enfants, va voler à leur secours. Oui, c’était facile. Désolé.
Chaque zone (bar mal famé, ville, forêt hantée, grotte et base secrète) est composé de trois sous-levels. Dans chacun d’entre eux, il faudra ainsi délivrer un certain nombre d’enfants pour terminer sa mission. Pour cela, Michael devra ouvrir toutes les portes, fenêtres, coffres de voitures, pierres tombales des endroits qu’il traversera. Une fois tous les gosses délivrés, un petit singe apparaît et guide Michael vers Mr Big. Ce dernier apparaît, menace Michael et lui envoie le boss du coin à affronter. En fait de boss, il s’agit simplement d’un très grand nombre d’ennemis qui débarquent tous en même temps pour liquider l’homme en plastique.
Mais comment diable notre martien préféré peut-il éliminer les sbires de Mr Big ? C’est très simple : Michael a les supers pouvoirs que lui confère son statut de défenseur des enfants et de star MTV (ou quelque chose comme ça en tout cas ). Quand il frappe, un peu de poussière d’étoile s’échappe de ses mains et de ses pieds, ce qui lui permet de blesser les ennemis à faible distance. En maintenant enfoncé le bouton d’attaque, Michael peut utiliser ses attaques spéciales. La moins puissante lui permet d’utiliser son chapeau en un frisbee destructeur. Le couvre-chef traverse alors l’écran en anéantissant tous les adversaires sur sa trajectoire.
Mais la plus puissante, qui consomme la quasi totalité de la barre d’énergie, permet à Jacko d’entamer une de ses célèbres chorégraphies, qui sera toujours en relation avec la chanson du niveau visité.
Tous les adversaires de l’écran, bandits, chiens, zombies et autres malfaisants, se mettent alors à se trémousser en suivant les mouvements de Michael. Une fois la danse terminée, tous les ennemis s’effondrent. C’est qu’il est difficile de suivre les gesticulations de pantin désarticulé du King of pop tout en tenant le rythme J’hésite encore aujourd’hui à déterminer si cette trouvaille est extraordinaire ou tout simplement grotesque.
Graphismes : Des sprites assez médiocres et des décors ternes et sans âme. Soyons tolérants : il s’agissait d’un des premiers jeux megadrive.
Animation : Les chorégraphies sont plus amusantes que réellement impressionnantes. Pour le reste, pas grand chose à dénoter.
Jouabilité : Michael Jackson est très raide, et il n’est pas possible de lui faire accomplir grand chose. On retrouve en fait le principe un peu lourdingue des anciens jeux d’action Sega : on avance, on latte un ennemi, on ré-avance, on saute par dessus un obstacle, etc
Son : : On reconnaît sans hésitations possible des morceaux aussi mythiques que Smooth criminal, Beat it ou Billy Jean. Vu les limites du processeur sonore megadrive, les programmeurs ont fait des merveilles, car ces hits des années 80 sont superbement reproduits.
Intérêt : 10/20 - Plus travaillé que la version Master system, Moonwalker sur megadrive vaut surtout pour l’effet de surprise des premières minutes de jeu. Ce n’est pas tous les jours qu’on incarne Michael Jackson et qu’on liquide ses ennemis en pratiquant le moonwalk. Bon, et le jeu proprement dit dans tout cela ? Hé bien disons que c’est un jeu d’action assez basique, pas particulièrement beau ni passionnant. Le fait de rechercher tous les enfants dans chaque level s’avère au final plus ennuyeux qu’autre chose. Le seul véritable réussite du jeu réside dans ses célèbres thèmes musicaux plutôt bien reproduits. Mais si vous avez véritablement envie d’écouter du Michael Jackson, investissez plutôt dans le best-of