Mega Lo Mania est un jeu vidéo Megadrive publié par Virginen 1992 .

  • 1992
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Mega Lo Mania

4/5 — Exceptionnel ! par

Megalomania ? Qu’est-ce que c’est encore que ce clone de Populous/Powermonger au nom abscons ? En plus, c’est une adaptation d’un jeu micro sur une console 16 bits, ça craint un peu.

Sauf que c’est une des réussites du studio de développement Sensible Software (1991). Ce jeu est simple et plutôt efficace. Son adaptation sur console (1992 pour la Megadrive et 1993 pour la Super NES) n’est pas forcément une chose aisée. Revoyons l’action au ralenti.

Le fil à couper le beurre

Ce jeu va vous faire voyager à travers les âges, depuis la préhistoire jusqu’à l’invention de la soucoupe volante. Il faudra pour survivre (ré)inventer tout un tas d’armes, comme la catapulte ou la bombe atomique. Oui, dans ce jeu, on se moque de son peuple. Tout ce qui nous intéresse, c’est de pulvériser nos adversaires. Ils l’ont bien mérité. Mais qui donc ? Les autres divinités, bien sûr. Vous êtes une sorte de dieu, tout comme vos adversaires, et vous devez mener votre peuple à la victoire totale. Ici, peu de scénario ; une sorte de championnat s’est mis en place, quatre divinités sortent du lot et vont s’affronter tout au long du jeu. Vous pouvez choisir l’une d’entre elles (3 hommes et une femme, bonjour la parité). La seule différence est la couleur, dommage, mais ce n’est pas très important. Vous n’êtes ici qu’un dirigeant immortel. Vous n’avez aucun sort à votre disposition.

Belle Ile en mer

Le jeu se découpe en neuf époques. Chaque époque contient trois îles. Chaque île est le théâtre d’une bataille. Pour chaque époque, vous disposez de cent hommes à répartir sur les trois batailles. Vous avez la possibilité de ne pas utiliser ces cent hommes, ce qui vous permet de les économiser pour la période suivante. Et ceci est très important, car les dernières époques sont plus difficiles que les premières. Plus vous avancez dans les époques, plus vous avez la possibilité de développer votre niveau technologique. Ainsi, à partir de la sixième époque, il devient possible de construire des ogives nucléaires. Alors que pendant les dernières époques, l’ogive nucléaire devient presque l’arme de base et des armes comme la catapulte ne peuvent plus être construites.

Huile bouillante et plutonium

Chaque île se découpe en plusieurs cases. Sur chaque case vous pouvez construire un fort, si un fort adverse n’est pas déjà construit. Auquel cas, il faudra le détruire avant. Dans chaque fort, vous pouvez récolter des ressources, inventer de nouvelles armes, construire des armes ou des bâtiments. Vous devrez consacrer un certain nombre d’hommes à ces actions. Le but est simple : il faut construire des armes capable d’anéantir vos voisins. Les bâtiments se limitent à trois : la mine, l’usine et le laboratoire. Ils servent uniquement à améliorer vos capacités d’extraction de ressources, d’invention ou de construction. Les armes sont découpées en deux catégories : les armes de défense à placer sur les tours de vos bâtiments, et les armes d’attaque permettant d’aller casser les forteresses adverses. Il existe quelques particularités : certaines ressources n’ont pas besoin d’être récoltées, comme la pierre ou le bois, et certaines armes primitives n’ont pas besoin d’être produites en usine, comme le lance-pierre. Venons-en un peu à l’action ; la victoire sur une île est obtenue par la destruction de tous les forts de vos adversaires, mais également de toutes ses unités. Tant que des hommes restent vivants, vous avez la possibilité de construire un nouveau fort. Tout au long du jeu, vous aurez accès à dix armes offensives et dix armes défensives, représentant dix niveaux technologiques différents. Par exemple, pour l’ère médiévale, l’arme offensive est l’arc et l’arme défensive l’huile bouillante. Il est également possible d’inventer et de produire des éléments de réparation de vos bâtiments. Vos bâtiments possèdent une jauge de vie qui diminue lorsqu’ils sont attaqués. Ces éléments permettent de remonter cette jauge de vie. Bien souvent, ils représentent une perte de ressources au détriment d’armes offensives.

Bon, mais hey, ça vaut quoi ?

Oui, c’est bien beau de décrire le jeu, mais ça ne donne pas certaines informations.

Les mécanismes de jeu sont assez simples. Le jeu se prend rapidement en main. La difficulté est croissante et bien dosée. Quand on essuie un échec, on apprend et ne refait pas les mêmes erreurs. Les tactiques évoluent au fil du jeu. Celles qui fonctionnent au début avec des armes médiévales (attaques rapides et peu de défense) ne fonctionnent plus du tout avec des jets ou des missiles nucléaires. Il faut donc sans cesse s’adapter. Les armes ont un niveau de puissance proportionnel au niveau technologique mais plus l’arme est puissante, plus elle coûte cher en ressources et en temps de construction. Ainsi, les tactiques à élaborer peuvent paraître simples. En réalité, vos tactiques doivent surtout être efficaces et adaptées pour contrer celles de vos adversaires, qui ne seront pas les mêmes selon les niveaux technologiques disponibles. Au cours d’une bataille il ne faudra pas perdre de temps à batifoler, chaque seconde est importante et les inventions inutiles sont à proscrire. Heureusement, il est possible de modifier la vitesse du jeu très facilement, ceci permettant d’éviter d’être submergé lorsque beaucoup d’actions doivent être effectuées en même temps. Le jeu pourra paraître un peu court pour certains. Pour ma part je trouve qu’il évite les redondances, et il présente une certaines rejouabilité dans le temps car les batailles sont rapides. Et puis, quel plaisir d’atomiser ses voisins, de s’allier avec eux pour mieux les écraser par la suite avec le reste de vos canons. Il est effectivement possible de s’allier momentanément avec vos adversaires afin d’éliminer un adversaire plus fort. S’il n’y a qu’un adversaire, il n’est pas possible de s’allier avec lui.

Le plan est prêt

Graphiquement, c’est correct. Les batailles sont claires, on comprend ce qui se passe, c’est tout ce qu’il faut. Mais du coup ici, pas d’effets spectaculaires. On peut noter que la version Megadrive perd légèrement en qualité par rapport aux versions micro, à cause du manque de couleurs affichables.

En ce qui concerne les effets sonores, par contre, c’est un peu léger. C’est fun certes, les bruitages sont amusants et édulcorés, mais c’est vite répétitif. La musique est la même tout au long du jeu, et les voix digitalisées, qui sont de qualité, finissent par nous énerver un peu. On pourra donc dire que les bruitages sont bons mais répétitifs. Ça ne gêne pas le jeu et ça lui donne parfois une dimension comique. Pourquoi pas.

Venons-en à la crainte principale de ce passage sur console de salon : est-ce que c’est jouable ? Et bien oui, tout à fait. On dirige le curseur avec le pad ; il se déplace par à-coups et, si un élément interactif se trouve à proximité, il ira directement dessus. C’est particulier, mais très efficace. Surtout que ce système est couplé avec un bouton, permettant d’accéder directement à certains éléments de l’interface afin d’accélérer le tout.

Ce jeu est… bon. On passe du bon temps, et on n’y passe pas ses après-midis. Je pense qu’une vingtaine d’heures permet d’en faire le tour. Si vous cherchez un jeu de stratégie simple et efficace, c’est un très bon choix. Si vous cherchez un jeu de stratégie plus complexe, vous pouvez toujours l’essayer, il vous plaira peut-être malgré tout.

Graphisme : 14/20

Efficace et parfois amusant. Il est à noter que le graphisme des divinités a été revu dans la version japonaise du jeu.

Son : 12/20

C’est de bonne qualité, mais c’est répétitif. Ma famille a failli me tuer à l’époque. Il faut noter qu’une langue étrangère peut vous aider à supporter les voix répétitives.

Jouabilité : 16/20

C’est très bien pensé, on finirait presque par oublier qu’on a un pad entre les mains.

Durée de vie : 14/20

Le jeu peut paraître court (une vingtaine d’heures), mais on ne s’ennuie pas.

Général : 16/20

C’est bon, simple et efficace, et surtout fun. On s’amuse à pulvériser ses adversaires.

Rejouabilité : 14/20

Il est facile de rejouer à ce jeu, même maintenant qu’il est dépassé technologiquement. Évidemment, il sera encore plus court (5h pour ma part). Mais il est agréable de s’y replonger. Je pense qu’il est aussi agréable à découvrir, car il n’est pas très gourmand en temps.

Mega Lo Mania