Si vous aviez déjà trouvé difficile à digérer le marketing agressif de McDonald’s à travers Global Gladiators, Treasure Land risque de vous porter le coup de grâce. Pourtant, on peut dire que le propos de Global Gladiators portait sur l’écologie plutôt que sur McDonalds en tant que tel. Avec Treasure land, rien de tout cela. On nage dans du pur « Ca se passe comme ça chez McDonald » transposé aux jeux vidéo. L’affreux saltimbanque qui se fait appeler Ronald McDonald je m’en excuse auprès de ses éventuels admirateurs mais j’ai toujours décelé quelque chose de fondamentalement vicieux et pervers chez cette créature - découvre un beau jour un morceau de carte au trésor, et y voit directement une bonne opportunité de renflouer les caisses de sa petite entreprise, d’ouvrir toujours plus de franchises à travers le monde, d’investir lourdement dans le marketing pour persuader les gens que trois Big Mac, c’est quand même vachement plus équilibré qu’un sandwich jambon-beurre, de spéculer en bourse et de prendre une retraite prématurée dans une île sous les tropiques, à se goinfrer de margaritas en compagnie de filles aux murs légères
Pour satisfaire sa cupidité et traverser sans encombre le pays magique de McDonald, Ronald dispose, comme moyen d’attaque, d’une sorte de poussière d’étoile qu’il projette horizontalement et dont il peut augmenter la puissance en ramassant certains bonus. Ce système est assez mal fichu, lourd et pas vraiment précis, et l’absence de tir multidirectionnel est assez regrettable. De toute façon, on n’a guère besoin de réaliser des prouesses au pad pour progresser. Les adversaires, pour la plupart des bestioles rondouillardes et grotesques à l’instar des personnages secondaires de l’« univers » McDonald, ne sont pas précisément des modèles de vivacité. Autre caractéristique du clown : un bras extensible qui lui permet de s’accrocher à divers treuils pour se hisser sur des plates-formes autrement inaccessibles ou pour franchir des précipices.
Réalisation technique :
Le style choisi pour les décors, très stylisé et géométrique, est indéniablement original mais personnellement, il ne m’a pas vraiment convaincu. L’atmosphère gentiment féérique tombe également à plat malgré quelques séquences assez réussies. Les sprites ne sont pas fameux non plus, et les diverses bestioles du jeu ne possèdent pas vraiment de charme tenace. Bon, il faut dire que l’univers McDonald tel qu’on le retrouvait dans toutes les pubs de la chaîne de fast-food durant les années 80, avec ces boules de poils idiotes avec des jambes, ce canard femelle avec des tresses ou ce petit crétin de Hamburglar ont toujours généré chez moi des frissons d’horreur. De toute manière, que le style plaise ou non, la qualité technique du travail est, elle, assez faiblarde, ni franchement détestable ni réellement admirable. Les musiques tapent sur le système en quelques minutes, et la jouabilité est plutôt lourde, avec des sauts de plates-formes en plates-formes qui se terminent souvent tragiquement vu le manque de souplesse du clown.
En bref : 10/20 :
Treasure land est un jeu de plates-formes tristement insipide. Il y a pourtant quelques séquences assez originales et sympathiques. Au hasard, on peut citer ces sumotoris qui, à grands renforts de dandinements pesants, vont basculer la structure d’un échafaudage. Ou ces combats contre les boss souvent ridiculement simples à négocier où il faut se débrouiller pour que le boss « aspire » une des possessions de Ronald et lui tirer dessus pendant qu’il mange. Mais ces quelques découvertes plaisantes ne parviennent pas à rehausser le faible intérêt de Treasure land, qui reste un jeu assez plat, beaucoup trop facile, doté d’une jouabilité très perfectible et plus grave, particulièrement dépourvu de rythme. Dommage, avec Gunstar Heroes, Treasure nous avait habitué à beaucoup mieux