Mazinger Z, grand ancêtre de tous les mangas mettant en scène des Mecha-Warriors, a été diffusé au Japon dès le début des années 70 mais est resté relativement obscur en France, où il fut complètement éclipsé par l’incontournable Goldorak, son successeur direct. Basé sur le même principe du héros solitaire qui combat une armada extraterrestre avec son robot géant, Mazinger Z partage également un héros commun avec Goldorak puisque son personnage principal n’est autre que Kojii Kabuto (Alcor en version française).
N’ayant jamais visualisé la série, je serais bien en peine de vous dire si ce jeu d’action de Sega lui est fidèle ou non. En tout cas, Mazin Saga est au moins très fidèle aux règles de base du beat them all traditionnel. On dirige donc Mazinger, revêtu de son armure de cyber samouraï et armé de sa puissante épée, dans les ruines de plusieurs cités anéanties par l’invasion des conquérants galactiques. Les coups sont relativement peu nombreux, Mazinger ne dispose que d’un seul coup spécial (une sorte de tourbillon toutes lames dehors) et les seuls bonus disponibles servent à augmenter le score et récupérer de l’énergie. Les ennemis sont en revanche agréablement variés et outre la piétaille galactique armée ou non, on pourra aussi détruire des sortes de moines, de gros lézards en armure spatiale ou de curieux « hommes de boue » capable de se « morpher » en projectiles boueux invulnérables. Le deuxième sous-niveau reste dans la droite ligne du premier si ce n’est qu’il se déroule sur les toits de la cité martyrisée.
Après ces deux sous-niveaux de lattage d’aliens en règle, le combat contre le boss ressemble davantage à un duel à la Street Fighter. Démesurément grandi comme le veut la tradition du genre, le Mazinger-Z de cinquante mètres de haut affronte en combat singulier un cyborg aux proportions équivalentes. Si les coups possibles restent peu nombreux, ces duels n’en restent pas moins agréables quoique vite réduits à la simple répétition d’une technique qui fonctionne à tous les coups sur l’adversaire.
Réalisation technique :
Dans la séquence beat them all, les sprites sont très petits, les décors semblent assez artificiels et fixes et les couleurs, souvent ternes, confèrent une atmosphère austère au jeu. A l’inverse, les duels contre les boss présentent des combattants de très haute taille, qui occupent presque les deux tiers de l’écran en hauteur. Dans les deux cas, l’animation est de très bonne facture : souple et offrant quelques sprites à la taille imposante pour le beat them all, détaillée, réaliste et présentant des mouvements très décomposés pour le jeu de combat. La bande sonore est sympathique sans plus. Quant à la jouabilité, elle n’est malheureusement pas exempte de défauts, avec des ennemis simplistes qui ne parviennent jamais à résister une fois la bonne technique utilisée et d’occasionnels défauts de gestion des collisions.
En bref : 14/20
Etrange jeu que ce Mazin Saga. Objectivement, il est loin d’être exempt de défauts. Les sprites sont tout petits, les adversaires n’ont guère de prestance, le nombre de coups est limité et il arrive souvent que l’on prenne la jouabilité en flagrant délit d’imprécision. Cumulées de la sorte, ces quelques faiblesses suffiraient objectivement à ranger Mazin Saga dans le club très fermé des plus belles daubes ludiques. Et pourtant, ce beat them all s’avère vraiment très agréable à jouer, tant au niveau du beat them all classique que des duels de fin de niveau. Même s’il n’existe pas de mode deux joueurs, on s’en lasse beaucoup moins vite que de nombre d’autres jeux de baffes pourtant plus travaillés en surface. Difficile d’en expliquer les raisons : Mazin Saga ne peut tabler sur l’aura de sa licence puisque la série est pratiquement inconnue dans nos contrées. Peut-être l’animation réaliste compense-t-elle la jouabilité parfois faiblarde ? En tout cas, à défaut d’avoir marqué l’histoire, Mazin Saga reste malgré tout un jeu d’action tout ce qu’il y a de plus efficace et défoulant, à conseiller à tous ceux qui aiment bien cogner sur le prochain sans trop se mettre martel en tête.