Marsupilami est un jeu vidéo Megadrive publié par Segaen 1995 .

  • 1995
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Marsupilami

4/5 — Exceptionnel ! par

Imaginé par André Franquin en 1952 dans le cadre des aventures de Spirou et Fantasio, le Marsupilami est devenu l’une des bestioles les plus populaires de l’histoire de la bande dessinée, à tel point qu’il a bénéficié de sa propre B.D. dans les années 90, et que deux séries de dessin animé, respectivement américaine et française, lui ont été consacrées depuis lors. Pour ceux qui n’auraient pas eu de jeunesse, le Marsupilami est un étrange marsupial tacheté, qui vit dans les jungles de Palombie et s’exprime à base de « houba-houba ». Sa principale caractéristique, outre un comportement très agressif à l’occasion, est son interminable queue, qui lui sert tout autant d’instrument préhensile pour se balancer dans les arbres que de mode d’attaque. Dans le jeu d’action conçu par Sega, ce curieux membre sera bien entendu mis à l’honneur.

En effet, malgré la possibilité d’attaquer les ennemis (avec la queue en forme de nœud), la présence de nombreux bonus et la possibilité de sauter par-dessus des tas de trucs et de grimper sur certains décors, Marsupilami n’est pas un simple jeu de plates-formes comme tant d’autres. L’objectif principal de l’étrange créature n’est pas uniquement d’arriver à la fin du niveau, mais plutôt de faire en sorte que son ami, l’éléphant de cirque, y parvienne également. Cet éléphant possède un peu la psychologie d’un lemming : il avance droit devant lui sans réfléchir et rebrousse chemin devant n’importe quel obstacle, trou ou ennemi situé sur sa route. La mission du Marsupilami est donc de dégager la voie pour lui en éliminant tous les ennemis potentiels, mais également de l’aider à franchir falaises, gouffres et autres obstacles. C’est là qu’interviennent les nombreux bonus que le

Marsupilami peut récupérer à travers les niveaux. Ces bonus lui permettront de faire adopter la forme souhaitée à sa longue queue pour aider son ami pachyderme à progresser. Par exemple, il pourra transformer sa queue en escalier pour que l’éléphant escalade une falaise, la plier à angle droit pour en faire une sorte de pont suspendu, ou encore lui donner l’apparence d’une tête de souris afin que l’éléphant, paniqué, puisse exploser une barrière qui bloquait la route.

Le Marsupilami peut également dégotter certains bonus pour son propre compte, comme le « parapluie » qui lui permet de planer sur une longue distance. Certaines séquences nécessitent encore davantage de réflexion, comme ce cercle enflammé qui bloque l’accès à la sortie du premier stage. Il faut tout d’abord que l’éléphant aille s’abreuver, puis que le Marsupilami lui saute sur le dos juste devant le cercle, afin qu’il recrache l’eau avec sa trompe et éteigne les flammes. La principale difficulté du jeu provient du fait que l’éléphant avance perpétuellement, rebrousse chemin à la moindre contrariété et que le temps pour boucler chaque niveau est dramatiquement limité ! Les erreurs de jugement peuvent donc très vite s’avérer fatales. Il est néanmoins possible de stopper l’éléphant quelques instants en déposant un fruit au sol. Le goinfre s’arrêtera alors pendant un bref laps de temps pour bâfrer à son aise.

Réalisation technique :

Marsupilami ne s’en tire pas trop mal graphiquement. Les décors sont originaux et correctement représentés, les personnages sont détourés à la manière d’un dessin animé (ce qui se ressent également au niveau de leurs mouvements, très bien rendus eux aussi) et les couleurs sont chatoyantes et agréables à l’œil. Néanmoins, pour un jeu sorti en 1995, Marsupilami n’est pas non plus une œuvre d’art à placer dans les annales. Face à des jeux comme Pinocchio ou Pocahontas, il fait tout de même un peu pâle figure. Mais soit, n’oublions quand même pas que nous sommes sur Mega Drive, une console où les jeux n’ont pas toujours été des plus clinquants. L’animation est très réussie. Le scrolling ne montre aucun signe de faiblesse, et l’animation des différents personnages a été très soignée, tout spécialement les mouvements de la queue du marsupilami. La bande sonore est plus anecdotique, avec des bruitages assez faiblards et de petites mélodies sans âme. Le marsupial se maîtrise bien dans l’ensemble, malgré un comportement un peu vif qui grève la précision de certains sauts, et le jeu nécessite de réfléchir vite et bien pour que le pachyderme arrive à bon port dans le temps imparti. Ce couplage de la rapidité et de la réflexion constitue d’ailleurs le principal intérêt de Marsupilami. Les situations sont variées, les niveaux et les pièges aussi, et il faut parfois pas mal cogiter pour piger la bonne marche à suivre. Ce n’est pas tous les jours que nos petites cellules grises sont mises à contribution dans un jeu de plates-formes !

En bref : 16/20

Correctement réalisé, Marsupilami a apporté un petit coup de frais aux jeux de plates-formes de la Mega Drive en fin de carrière, avec son principe original couplé à un univers très mignon. Assez curieusement, on retrouve un peu du principe de Lemmings dans Marsupilami, avec cette obligation de jouer à l’ange gardien d’un crétin congénital. Mais là où Lemmings était centré sur la réflexion pure et pas toujours très jouable avec un pad, Marsupilami adjoint à la réflexion tout ce qui constitue l’ossature d’un bon jeu de plates-formes à l’ancienne. Malgré sa jouabilité parfois un peu imprécise, Marsupilami est un des derniers jeux vraiment intéressants et novateurs à être sortis sur la console.

Marsupilami