Ah ! S’il est une série dont je suis fan, c’est bien celle des Langrisser, des Tactical RPG bien ficelés sur de nombreux points mais qui, malheureusement, ne connurent aucune sortie outre Asie, ce qui est bien malheureux (exception faite de Langrisser I, sous le nom de Warsong, dont la traduction a été relativement bâclée). Langrisser II, créé par Masaya et édité par NCS en 1994, propose de nettes améliorations graphiques, un scénario plus riche, davantage de personnages, d’armes, etc. Il faut savoir que Langrisser II n’est pourtant que l’un des quatre scénarios possibles présents dans Der Langrisser. C’est pourquoi j’ai inclus Super Nintendo et PC Engine comme plates-formes sur lesquelles on peut le trouver.
Scénario
Vous êtes Elwin, un voyageur solitaire, maître dans l’art de manier l’épée qui vous a été transmis par votre père adoptif, Doren, qui disparut en tentant de sauver votre vie. Vous vous mettez donc en tête d’apprendre d’où vous venez, qui vous êtes réellement. De plus, vous désirez venger la mort de Doren. Lors de votre voyage, vous faites la connaissance de Hain, jeune apprenti sorcier dont le rêve est de côtoyer les plus grands Mages de ce monde. Vous sympathisez rapidement et décidez de faire un bout de chemin ensemble.
Cependant, un matin, les choses se gâtent. L’Armée Impériale dépêche des effectifs commandés par leur Général le plus prestigieux afin de capturer une jeune fille qui se trouve être la meilleure amie de votre nouveau compagnon de route. Mais que veulent-ils à une simple prêtresse ? N’écoutant que votre courage, vous décidez de vous interposer. A partir de ce moment là, votre vie va basculer.
Le scénario est progressif. Vous ne connaissez vos ennemis, amis et diverses forces que lorsque vous progressez dans le jeu et il est bien difficile de déterminer qui est votre véritable ennemi, avec qui vous mènerez le combat final. Vous découvrirez votre héros au fur et à mesure du jeu, un personnage attachant qui possède un héritage… que je vous laisserai découvrir. En plus, il est l’un des plus puissants, ce qui vous amènera à l’apprécier encore davantage.
Der Langrisser propose quatre scénarios avec des évènements clés qui vous feront choisir entre le bien et le mal. Langrisser II ne s’intéresse qu’à la partie du bien et, à ce titre, des personnages manqueront à l’appel et quelques parties du scénario seront modifiées mais la trame restera rigoureusement la même.
Langrisser II appartient à une série qui est liée par ses personnages, les évènements et… Langrisser, une épée bien particulière. Chronologiquement parlant, Langrisser II est le troisième épisode de la série puisque Langrisser III en raconte les origines. Masaya (créateur de la série) avait également réalisé d’autres jeux, beaucoup moins réussis, qui mettaient en scène certains des personnages de Langrisser (comme Elthlead, dans les années 1980 sur MSX2 ou The Crest of Gaia, sur PC Engine par exemple) et le prologue de toute la série.
Gameplay
Ce coup-ci, j’entame le gameplay ou bien vous n’allez pas comprendre les références que je fais dans la partie « Graphismes ». Le jeu est un Tactical RPG assez différent de tout ce que vous avez pu rencontrer, du moins à cette époque. Ici, chaque armée est constituée de plusieurs généraux dont chacun possède ses propres groupes de soldats qu’il peut acheter avant chaque bataille. Ces groupes subissent l’influence de leur général suivant la distance où ils se trouvent et bénéficient donc de bonus relatifs à la puissance de celui qui les commande. Ensuite, ces soldats bénéficient de bonus dus au terrain et à leur classe : un fantassin ne pourra que peu de choses face à un cavalier qui se révélera bien pris au dépourvu face à des hallebardiers, eux-même trop lents face à des… fantassins. Mais ce n’est qu’un exemple car vous trouverez des archers, des tritons, des évolutions de chacune de ces classes, etc.
Le jeu se déroule sur une carte mais vous n’aurez pas le loisir de vous y balader car il s’agit avant tout d’un jeu divisé en parties : vous avez un prologue à chaque partie, un combat avec différents textes, puis, lorsque vous terminerez, vous passez à la partie suivante avec de nouveau un prologue, etc. Ensuite, au sein de chaque partie, le jeu s’effectue au tour par tour : une phase joueur et une phase ennemie. Vous déplacez donc vos armées sur le jeu et pouvez décider d’attaquer dès qu’une armée ennemie se trouve à portée. Chacune des deux entre donc en conflit et on peut, si on le désire, voir l’animation du combat (plutôt bien réussie) où chacun donne son maximum pour annihiler l’adversaire. Vos généraux peuvent aussi être de la partie mais il faut savoir que, comme ils sont les piliers centraux de vos détachements, si l’un d’entre eux est vaincu, ses combattants disparaissent avec. D’autre part, les troupes blessées peuvent reprendre quelques points de vie en restant collées au général. Bien entendu, la magie est aussi de la partie et sa puissance est fonction du niveau de celui qui la lance, du type d’adversaire et du niveau du ou des généraux des troupes visées. Enfin, chaque personnage peut s’équiper d’armes différentes suivant sa classe. On peut soit trouver ces armes sur le champ de bataille, soit les acheter en magasin. Elles sont relativement variées ce qui ajoute au plaisir du jeu.
Ce dernier prend donc très vite des allures stratégiques puisqu’envoyer un seul détachement dans le tas relève du pur suicide. Il faut procéder avec méthode et bien faire attention, dès le début, aux différentes forces en place. Ajoutez à cela que vous ou l’armée adverse puisse avoir des renforts et vous comprendrez qu’il faut non seulement bien s’organiser à l’avant mais aussi bien défendre ses arrières. Bref, c’est un jeu archi-complet que l’on peut prendre très rapidement en main.
Graphismes et animation
Les graphismes sont très corrects puisqu’ils nous permettent de voir l’intégralité du corps des différents personnages qui sont en Super Deformed (tête aussi grosse que le corps). Le jeu est fluide, les graphismes sont simples et bien faits, les phases de combat bien animées, les décors sympathiques sans trop en faire, ni pas assez. On n’est jamais agressé par quoi que ce soit et le jeu répond au quart de tour.
On repère facilement ses armées, qui sont orientées dans un sens, et celles de l’ennemi, qui sont orientées dans l’autre. Au sein de votre propre armée, chacun de vos détachements est repéré grâce à un petit bouton : si vous cherchez à qui appartient tel ou tel fantassin, il vous suffit juste de vous placer dessus et hop, il vous retrouve le détachement auquel il correspond. Que dire de plus quand il n’y a aucun problème ?
Musiques et sons
Aaaaah, les musiques… Encore un jeu qui a su profiter des possibilités de la Megadrive. Bien que le son ne soit pas aussi superbe que dans les autres versions, l’ambiance est toujours la même. Les musiques sont loin d’être répétitives et chacune apporte l’ambiance qu’elle doit apporter à des moments précis du jeu. Tout concentré que vous êtes, elle saura vous guider sans vous perturber. En général, tous les Langrisser jouissent de ce plus non négligeable qui finit par les sublimer.
Les bruitages sont aussi de la partie avec différents cris, des coups d’épée, des explosions, des bruits magiques, etc. On obtient une panoplie très complète ce qui en fait un jeu très agréable à jouer. Bien sûr, on ne peut pas tout aimer et je ne donne qu’un point de vue mais, en toute objectivité, les musiques et les bruitages sont très loin d’être décevants, bien au contraire.
Difficulté et durée de vie
Langrisser II propose au total une bonne trentaine de batailles dont certaines sont cachées (des parties plus ou moins humoristiques, réservées à des challenges particuliers qui vous permettront de trouver des armes ou des objets bien utiles). Comptez au moins une heure par partie (lorsque vous commencez à bien connaître le jeu et son fonctionnement) et vous comprendrez qu’il vous faudra AU MOINS trente heures pour le finir. Pour les débutants, comptez quarante heure et encore, je ne compte pas les parties que vous devrez certainement recommencer car vous avez bien évidemment des objectifs à remplir (comme ne pas perdre votre héros principal).
Le jeu étant très loin d’être répétitif, quarante heures semblent presque trop courtes. Le recommencer ne pose aucun problème puisque ce que les amateurs rechercheront en partie, c’est l’aspect tactique du RPG qui est loin des sentiers battus. Je ne parle même pas de Der Langrisser qui, je le rappelle, propose quatre branches principales débouchant toutes sur un challenge différent. On obtient alors un jeu super long pour peu qu’on ait envie de connaître les différentes variations et fins.
En bref
J’ai tâché d’être court tout en essayant de vous présenter les multiples facettes de ce jeu. Si je devais résumer tout cela, il faudrait retenir que Langrisser II est un excellent RPG Tactique qui possède tous les atouts pour vous scotcher des heures derrière votre écran : des graphismes sympas, une animation simple et fluide, un scénario envoûtant mais que certains trouveront peut-être un peu conventionnel, une durée de vie assez longue et des musiques très réussies. Que demande le peuple ?
Hein ? Que le jeu soit en Anglais ? Pas de problèmes ! Il existe un patch de traduction chez nos amis américains, à dénicher sur http://donut.parodius.com ou la ROM déjà patchée (puisqu’elle a été répertoriée par le GoodGen de Cowering). Malheureusement, ce patch génère de petits bogues par ci par là (comme le tout premier prologue) mais rien de grave quant à la compréhension du jeu ou à sa jouabilité.