Programmé en basic par Dave Akers en 1989, Klax fut un des rares Tetris-like à s’écarter radicalement du modèle universel d’Alexei Patjinov, tant au niveau du gameplay que du mode de représentation visuelle. A tout prendre, le principe de Klax se rapprocherait plutôt de celui de Columns (en plus complexe cependant) tandis que la perspective visuelle qui s’offre au joueur est, elle, rigoureusement unique.
Dans Klax, des plaques colorées glissent sur un tapis roulant vers le joueur à un rythme de plus en plus soutenu. Au pied du tapis roulant, on trouve un « bac à rangement » qui peut contenir cinq plaques horizontalement et quatre plaques verticalement. A l’instar du principe qui fait loi dans la plupart des autres jeux de réflexion, il faut créer des combinaisons de trois plaques de même couleur, les « Klax », ce qui aura pour effet de faire disparaître le trio de planques concerné. Les combinaisons peuvent être réalisées à la verticale, à l’horizontale mais aussi, ce qui est plus rare, en diagonale. Suivant le mode de jeu choisi parmi les trois proposés, les objectifs pourront être différents. Le joueur devra par exemple réaliser un certain nombre de séries des 3 Klax ou de séries de 5 Klax, atteindre un certain score, etc.
Pour pouvoir réaliser ces agencements de plaques, le joueur n’a comme seul instrument qu’une palette qu’il peut déplacer à gauche et à droite du tapis et qui lui permet de réceptionner un maximum de quatre plaques simultanément (si du moins, aucune plaque n’est déjà rangée dans le bac en-dessous de la palette). Il ne lui reste plus qu’à déposer la plaque à l’endroit souhaité pour tenter de réaliser une combinaison. Il est vital de récupérer toutes les plaques qui arrivent : dans le cas contraire, elles sont considérées comme perdues. Si on ne parvient plus à gérer correctement la réception et le rangement des plaques (plus on avance dans le jeu, plus les plaques déboulent vite et en grand nombre), il est possible de renvoyer l’objet indésirable à l’autre bout du tapis roulant et d’obtenir ainsi quelques précieuses secondes de répit. On passe au niveau suivant dès que les objectifs demandés sont atteints. La partie est considérée comme perdue (avec une seule et unique possibilité de continuer) dès que les plaques ont rempli la totalité du bac de rangement, ou si trois plaques ne sont pas réceptionnées par la palette. En mode VS, chaque joueur gère son propre tapis roulant et le vainqueur est celui qui remplit le plus vite les objectifs demandés.
Réalisation technique :
Pas grand chose à se mettre sous la dent avec Klax. Tengen a aussi fait dans la sobriété obsessionnelle pour le son comme pour les graphismes. A part les « tap-tap-tap » des plaquettes qui avancent sur le tapis et quelques voix digits – réussies ceci dit, Klax se joue dans un silence sépulcral. Quant aux graphismes, à moins de vouer une passion secrète aux tapis roulants tout gris, il n’y a rien à en dire de particulier, vu que les quelques pseudos-décors d’arrière-plan sont vraiment moches. Pour la jouabilité, il n’y a aucun problème à signaler même si le découpage de l’action en deux étapes (réception / livraison) rend les parties un peu moins vives que dans les Tetris-like plus traditionnels.
En bref : 14/20
Klax table sur une chouette idée de base, qui a l’immense mérite de varier un peu l’ordinaire des jeux de réflexion, et ses possibilités sont suffisamment nombreuses pour que l’on y passe un bon moment. Mais curieusement, je trouve qu’il s’avère à l’usure beaucoup moins prenant qu’un Tetris ou un Columns. Le mode deux joueurs permet évidemment d’offrir au jeu une autre dimension mais là aussi, on trouve rapidement tout cela bien moins excitant que les classiques indémodables cités plus haut. Curieux tout de même… Klax n’en reste pas moins un casse-tête original en son genre et intéressant à découvrir, mais il semble lui manquer le trait de génie qui l’aurait transformé en drogue dure vidéoludique !