Curieusement, cette adaptation Megadrive des aventures du plus fameux agent secret britannique de l’histoire de la littérature et du cinéma ne se rattache à aucun film en particulier. Ceci dit, on aurait parfaitement pu réaliser un film sous-titré « The Duel », puisque le jeu Megadrive s’insère parfaitement dans les carcans des scénarios « bondiens » habituels. Une fois de plus, la Némésis de James est un vague savant fou qui ne fait rien que de vouloir dominer le monde, et les méchants les plus charismatiques de la série, tel l’affreux Jaws, apparaissent au cours de la partie.
Armé de son célèbre Walther PKK, l’agent secret (période Timothy Dalton) au brushing impeccable et au costard sur mesure doit investir des bases secrètes et des forteresses de haute sécurité, trouver le boss des environs, le tuer et gagner la sortie. Quelques otages (de jolies jeunes femmes blondes, comme par hasard !) peuvent également être secourues, mais ce n’est pas obligatoire. Ces otages se contentent de fournir des vies ou des munitions supplémentaires à James et ne doivent pas être délivrées à tout prix pour boucler le niveau.
Les munitions sont en effet limitées en nombre, mais les gardes abattus en laissent fréquemment tomber derrière eux. James Bond pourra également utiliser des grenades pour déloger les importuns tapis sur une plates-formes surélevée. Outre les ennemis, de fréquents passages de précisions seront au programme, comme sauter au dessus de gouffres ou grimper à une échelle et abattre prestement le garde qui patrouille au sommet. James peut également tirer en diagonale, vers le haut ou vers le bas, et se planquer dans des renfoncements de murs pour éviter un tir.
Réalisation technique :
Mais qu’est ce que c’est que cette horreur ? ? On peine à cerner les différences visuelles entre cette version et ses portages Master System et Game Gear. Certes, les habituels décors tropicaux où James aime se balader sont représentés d’une manière plus précise, mais ces décors sont d’une telle laideur qu’on s’en serait volontiers passé. Les adversaires sont ridicules et sans charme. Je ne vous parle même pas des plans d’eau qui ressemblent à un gros tas de pixels bleus grossièrement agglomérés. La seule chose à sauver de cette berezina technique est le sprite de James. A défaut d’être très détaillé, il possède une certaine prestance lorsqu’il se déplace. La bande sonore tente de reproduire bon gré mal gré les thèmes plein de trompettes des films, mais la qualité ne suit franchement pas. Les bruitages non plus d’ailleurs. Enfin, le gameplay est plutôt désastreux : le jeu est sans surprise, d’une difficulté élevée et les déplacements comme les sauts sont imprécis et mal gérés.
En bref : 7,5/20
James Bond est un ratage intégral, un soft qui aurait été bien inspiré de rester cantonné aux consoles 8-bits. Il y aurait pourtant eu possibilité de réaliser quelque chose de très intéressant avec cette licence. Malheureusement, outre que le jeu ne propose rien de plus que ses innombrables concurrents dans le genre action/plates-formes, la réalisation lamentable et la jouabilité bâclée portent le coup de grâce au représentant de sa Très Gracieuse Majesté. Can I have the license to kill ?