Gley Lancer sera passé à peu près inaperçu sur la Megadrive, sans bénéficier de l’aura de jeu culte comme purent l’être Hellfire, Gynoug ou Thunderforce III et IV. Un anonymat particulièrement regrettable car, excepté Thunderforce IV, rares sont les shoot them up sur la 16-bits de Sega qui peuvent se targuer d’être à la fois aussi impressionnants et aussi agréables à jouer. Thunderforce III pêchait par une difficulté réellement épouvantable, tandis qu’Hellfire ne proposait rien de transcendant esthétiquement. Quand à Gynoug et Zero Wing, ils restaient appréciables, mais jouaient tout de même un léger cran en dessous. Mais plutôt que de vous dévoiler trop vite le verdict final, voyons plutôt de quel réacteur se chauffe ce Gley Lancer. Pas de surprises au niveau du scénario : vous êtes le meilleur pilote de l’alliance X et vous allez traverser la galaxie pour repousser l’invasion de l’armada Y (appelez les comme vous voulez, le jeu est en japonais et cela n’a finalement pas la moindre importance).
Outre les nombreux et classiques power-up récupérés en détruisant, non pas des ennemis mais d’inoffensives structures blindées statiques, votre chasseur spatial se dotera assez rapidement de modules de soutien, deux au maximum. Les power-up en grand nombre (tir simple de couleur différente, double-tir sur le même principe, rayon laser, projectiles qui « rebondissent » sur les parois,…) augmenteront bien entendu les dégâts que vos tirs infligeront. Il vous sera également possible de déterminer avant de lancer la partie le mode de tir de ces modules : latéral, vertical, diagonal, rétroactifs, « ombre » (qui tire dans la même direction que votre vaisseau avec une seconde de décalage) ou à ciblage automatique. En ciblage automatique, le jeu en devient relativement simple puisque, malgré les mises en garde du jeu contre ce mode de tir, les modules verrouillent généralement les cibles de manière efficace. Dans le cas où vous choisiriez d’autres comportements pour vos modules, vous pourrez modifier en cours de jeu la direction du tir (par exemple, en tir diagonal, vous pourrez calibrer les tirs soit dans la même direction que le tir de base, soit vers l’extérieur). Enfin, mentionnons que vous pourrez accélérer ou diminuer à loisir la vitesse du vaisseau, en fonction des circonstances.
Réalisation technique :
Le premier niveau, qui se déroule à toute allure en plein cur d’un impressionnant champ de météorites constellé de débris spatiaux, est une pure merveille qui renoue avec la mentalité « plein la vue » de la série des Thunderforce. Le stage suivant se déroule d’ailleurs à la surface d’un océan dans lequel vous pouvez plonger. Autre clin d’il à la mythique série ? Si tous les décors ne sont pas de qualité égale, ils restent néanmoins clairement supérieurs à ce que proposent 75% des shoot them up sur Megadrive. Les boss sont d’une taille honorable. Sans être aussi réellement monumentaux ou même très réussis esthétiquement, il se situent dans la moyenne des gros bills de shoot them up qu’on peut rencontrer sur console 16-bits. Mais le plus merveilleux dans tout cela, c’est que les ralentissements ne se font pratiquement pas ressentir, y compris sur la version console de l’époque, caractéristique dans laquelle Thunderforce IV ramait pas mal. Pour clôturer ce tour d’horizon en beauté, la bande sonore est digne d’un shoot de la PC Engine, c’est vous dire !
En bref : 18/20 :
Beau, impressionnant, rapide, parfaitement programmé et difficile sans être frustrant, Gley Lancer est un shoot them up de très haute volée et, à mon sens, le meilleur exemplaire disponible sur Megadrive, suivant de peu Thunderforce IV. Très difficile à trouver en magasin à l’époque (Japan only…), les émulateurs vous permettront aujourd’hui de savourer comme il se doit ce fantastique shoot them up comme la Megadrive en a connu trop peu. Amateurs de tirs à l’alien, n’hésitez pas un seul instant !