Les jeux de boxe sur console 16-bits ont toujours été nuls. A l’exception du très amusant Super Punch Out sur Super nes, les nombreuses tentatives d’adapter le noble art en jeu vidéo se sont quasi-toutes soldées par des échecs retentissants, comme s’il était impossible, avec les moyens techniques de l’époque, d’arriver à une retranscription convaincante de ce sport qui, tout noble qu’il soit, consiste tout de même principalement à se flanquer mutuellement des pains dans la gueule. Faute de pouvoir proposer des jeux au gameplay intéressant, les éditeurs eurent généralement recours à l’utilisation sous licence d’un grand nom du sport, pour tenter de faire oublier les carences de leur travail.
Petite remise en perspective : George Foreman est un des boxeurs les plus phénoménaux de l’histoire, un mastodonte qui comptait davantage sur sa force brute que sur une quelconque technique pour réduire ses adversaires en charpie. Resté invaincu de la fin des années 60 à 1974, il fut finalement terrassé par Muhammad Ali lors d’un match au Zaïre et prit sa retraite trois ans plus tard. En 1987, il surprit tout le monde en effectuant un come-back surprise sur le ring, à près de 40 ans. Bien que cette seconde carrière ait été bien logiquement moins brillante que la précédente, Foreman n’en récolte pas moins quelques victoires notables, plutôt surprenantes à un âge où l’essentiel des boxeurs commencent à avoir besoin de s’alimenter à la paille. Il prit finalement sa retraite définitive en 1996. Malheureusement, Big George eut le temps de vendre les droits d’utilisation de son nom à un jeu vidéo
Réalisation technique :
Si le père Foreman, de dos, n’est déjà physiologiquement pas très crédible, ses challengers sont de véritables aberrations humaines, avec leur tronche d’hypercéphale plantée sur un petit corps difforme, et se déplacent comme des chimpanzés pris d’une sévère diarrhée. Le mode solo se résume à une succession d’affrontements contre des boxeurs sans charisme et sans classe, où le gameplay du jeu se limite à flanquer des beignes à gauche, des beignes à droite, des beignes en face, et à parfois esquiver vaguement les coups de la brute d’en face. N’espérez pas différents modes de jeu, il n’y en a tout simplement pas.
En bref : 2/20 :
Avec son absence totale de stratégie ludique, son manque total de charme graphique et son gameplay douteux et limité au possible, George Foreman KO Boxing ne propose rien de plus que les innombrables jeux de boxe ratés qui existaient à cette époque. Pire, moche et basique comme il est, dépourvu des quelques atouts des autres jeux de boxe, comme la possibilité de créer son boxeur qui existait dans Evander Holyfield Real-deal Boxing, ou la vue originale et la relative complexité de Muhammad Ali’s Boxing, il propose en fait beaucoup moins de possibilités que les autres. Ne songez même pas au mode deux joueurs pour rattraper la mayonnaise, il est insipide au possible pour le deuxième joueur qui tente tant bien que mal de contrôler son hominidé vu de face. Bref, vous l’aurez compris, à l’instar de toutes ses adaptations sur les autres consoles, le jeu dédié au père Foreman ne présente comme seul intérêt que de démontrer jusqu’à quel point il est possible de foirer complètement un jeu.