Fantasia est un jeu vidéo Megadrive publié par Segaen 1991 .

  • 1991
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Fantasia

1.5/5 — Bof… par

Inspiré de la célèbre comédie musicale de Walt Disney, Fantasia ne reprend pourtant pas la trame de sa pièce centrale, le célèbre « Apprenti Sorcier ». Nulle trace ici de la catastrophe provoquée par l’apprenti sorcier envieux des pouvoirs de son maître. Nulle trace non plus du maître en question, le magicien à la mine sinistre. Sega, ou plutôt les studios Infogrames, ont pour la peine inventé une histoire originale.

Par une belle nuit, Mickey, apprenti sorcier de son état, rêve que les notes de musique d’une partition magique s’envolent dans la nature. Qu’à cela ne tienne : l’audacieuse souris ira récupérer les notes fugueuses au plus profond de ses rêves. Comme quoi, après Castle of Illusion, et avant World of Illusion, il est permis de penser que Mickey n’a décidément pas les pieds sur terre. Bien sûr, on aurait pu également choisir comme protagonistes principaux de l’aventure les champignons chinois qui servent de toile graphique au « Casse-noisette » de Tchaïkovsky, mais compte tenu de la difficulté que ce programme crée pour la manipulation d’une simple souris empêtrée dans ses robes, on n’ose imaginer ce qu’il en aurait été avec un champignon.

Que les amis des champignons – que je sais nombreux parmi vous - ne fondent pas en larmes : si Mickey reste assez logiquement la vedette du jeu, on rencontre au gré des quatre niveaux la plupart des personnages de Fantasia, dont bien sûr ces fameux champignons. Mais également des chaudrons magiques, les alligators qui, dans le film, dansent un gracieux ballet avec des hippopotames en tutu, des fées clochettes qui vous emmènent sous l’eau et, bien entendu, les fameux balais porteurs d’eau popularisés par le dessin-animé de 1940.

Pour résumer d’une unique sentence définitive la valeur de Fantasia, on pourrait dire qu’il souffre de la même affliction de nombre de jeux issus de studios français à la glorieuse époque de la « French Touch » : une création techniquement irréprochable sur la forme, mais dont quelque chose foire sur le fond.

Graphismes : Du superbe travail pour les décors, variés et féeriques au possible. L’utilisation des couleurs est assez incroyable pour une Megadrive. Mickey et toutes les petites bestioles qu’il affrontera sont absolument adorables. Le jeu n’est pas particulièrement rapide, mais il n’y a pas grand chose non plus à reprocher à l’animation.

Jouabilité : Une horreur. Un gâchis si définitif qu’il sabote totalement le plaisir de jeu. D’accord, Mickey utilise des sortilèges. On dira que le temps de réponse désastreux des commandes, c’est pour lui laisser le temps d’incanter. Mais pourquoi la célèbre souris, encore jeune à l’époque de la sortie du film, se livre-t-elle ici à des bonds de vieillard arthritique? Pourquoi retombe-t-elle n’importe où sauf là où on l’avait prévu? Pourquoi ce jeu nous impose-t-il directement un niveau de difficulté très élevé, alors que la maîtrise du personnage est parmi les pires qu’il m’ait été donné d’expérimenter dans un jeu de plates-formes?

Son : Là aussi, le résultat est magistral pour une Megadrive, compte tenu des capacités limitées de cette console en la matière. On retrouvera avec plaisir la légendaire symphonie de Paul Dukas, correctement adaptée, et bien d’autres œuvres classiques.

Intérêt : 5/20 – Fantasia aurait pu être un jeu grandiose. L’univers du film s’y prêtait à merveille, et la réalisation technique était ce qui se faisait de mieux à l’époque sur Megadrive. Mais voilà, il semble qu’Infogrames ait oublié qu’un jeu de plates-formes, aussi joli soit-il, ne retiendra pas longtemps l’attention s’il est injouable. Et c’est exactement ce que Fantasia est. Déjà d’une difficulté rébarbative, l’intérêt de Fantasia est encore affaibli par une jouabilité que l’on pourrait qualifier au mieux de « désastreuse ». Une licence pour rien.

Fantasia